Elle est grande comme la Sicile mais, avec 2 millions d’habitants, s’avère un peu moins peuplée que Paris ; enclavée au cœur des Balkans, la Macédoine reste cette jeune République encore méconnue, souvent entourée de préjugés. Alors abandonnez vos idées préconçues, et laissez-vous guider par vos étonnements.
A commencer par Skopje la capitale, surprenante autant qu’inattendue. Elle navigue entre occident et orient, modernité qui peaufine un kitsch improbable et vieilles pierres héritées de son passé ottoman. Il faut franchir le séculaire pont Kamen pour arpenter la čaršija, le quartier le plus émouvant de la capitale. Au gré des rues du bazar – toujours organisées par métier, des tailleurs aux forgerons, des orfèvres aux marchands de tapis – on farfouille dans une boutique d’antiquités, on négocie un bracelet en or, on grimpe jusqu’ à la mosquée Mustafa Pacha on pénètre dans cet ancien hammam, converti en Galerie nationale avec ses œuvres d’artistes locaux du XIVe au XXe siècle. Et l’on s’attarde volontiers dans le caravansérail pour y boire un thé à la menthe en regardant des anciens qui jouent au domino.
Le plongeon dans la ville nouvelle n’en est que plus saisissant. Comme pour définitivement effacer des mémoires le séisme qui, en 1963, mit la ville à terre, comme pour mieux s’inscrire dans une contemporanéité qui se veut occidentale, le projet Skopje 2014 a émaillé le centre de façades néo-classiques, hissé Philippe II de Macédoine sur une colonne de plus de 30 mètres, criblé la façade d’un ministère de 60 statues de politiciens, campé un Alexandre Le Grand qui ne dit pas son nom sur un cheval cabré et planté un arc de triomphe aux allures de temple grec sur un carrefour animé : le bon goût fait défaut, mais la stupéfaction est au rendez-vous !
La Macédoine, c’est aussi la nature à portée de mains : promenade dominicale populaire – il se cache dans les faubourgs de la capitale – le lac artificiel de Matka offre ses gorges au soleil, ses grottes aux amateurs de fraîcheur, et ses eaux glauques au kayak et au canoë.
En route pour Ohrid et détour par Tetovo. Si la ville elle-même est surtout connue pour sa population majoritairement albanaise, elle est avant tout reconnue pour Sharena Djamia une mosquée aux panneaux chamarrés qui avoue des fondations datant de plus de 500 ans mais reconstruite au XIXe cialis sans ordonnance siècle. Une parenthèse de calme en coeur de ville, même pour les non croyants.
Ohrid : l’autre capitale
Lieu de villégiature des plus prisés des Macédoniens, Ohrid partage les berges et les eaux claires de son lac éponyme – l’un des 3 plus vieux au monde – avec l’Albanie. Des plages qui s’étirent en bande, quelques villas luxueuses planquées dans la verdure – dont l’une des résidences secondaires de Tito – une flopée d’hôtels et autant de restaurants qui campent leur pilotis dans l’eau et revendiquent leur cuisine locale.
D’ailleurs, avant d’y déguster une truite tout juste pêchée, d’y savourer un mastika, le pastis local, on prend le temps de se balader dans ce bijou classé par l’Unesco. On se glisse dans les rues escarpées, on reprend son souffle pour grimper vers la forteresse de Samuel, on s’arrête forcément pour visiter Saint Jean-de-la-Canée, adorable église byzantine perchée sur son rocher et l’on se repaît de la vue, admirable. Ohrid, sa cathédrale Sainte-Sophie, son église Saint-Clément mais aussi ses terrasses bondées, ses plages de galets et ses maisons immaculées.
Bitola, l’ancienne cité des consuls
La Macédoine, c’est encore Bitola, 2e ville du pays, galvanisée par le dynamisme de sa jeunesse, qui n’oublie pas son passé riche économiquement et culturellement. En témoignent la diversité des façades tour à tour baroques et néo-classique de l’artère principale offerte aux piétons, la tour de l’horloge et la grande mosquée, l’église Saint Dimitri et le vieux marché.
On la voit balkanique ? Elle est pourtant romaine, au gré des ruines d’Héraclée qu’on ne manquera pas de visiter : outre l’amphithéâtre et les thermes, on y admire les mosaïques de l’ancienne basilique. Excentré aussi, et tout aussi inévitable, on n’omet pas de passer par l’émouvant cimetière militaire français ; érigé en 1923, il abrite plus de 6 200 tombes de soldats et ainsi qu’un ossuaire à la mémoire de ses milliers « Poilus d’Orient ».
2 h suffiront pour retrouver l’animation de la capitale. Et 3 h à peine pour retourner en France : l’idéal pour un week-end prolongé.
Pratique :
Se renseigner : www.macedonia-timeless.com (en français dès septembre 2015) www.facebook.com/MacedoineTourisme
Y aller : Wizz Air : 3 vols directs/semaine entre Beauvais et Skopje.
Lire : Le Petit Futé Macédoine