L’Isle-Adam n’a rien de superflu. Juste l’essentiel. De l’eau, de l’air et la nature à portée de main.
Si près, seulement 32 km, et à la fois si loin de Paris et de son tumulte incessant, L’Isle-Adam est une bulle d’oxygène et de verdure, une sorte de mirage vert, une oasis au cœur du Val d’Oise, où il est bon de faire escale.
Ici le temps est suspendu
A L’Isle-Adam on prend le temps. Celui de se promener sur les berges de l’Oise en touchant du doigt toute l’élégance des tableaux des impressionnistes qui regardaient s’écouler le temps au fil de l’eau en suivant le tempo alanguis des cygnes et des canards. Celui de s’enfoncer dans la forêt domaniale à pieds ou à cheval par les allées qui cachent des pavés du temps où la noblesse venait chasser en carrosse. Celui de découvrir les villages alentours d’Auvers-sur-Oise à Presle en traversant la campagne dont la lumière insolente de beauté à séduit Van Gogh. Celui de flâner aux terrasses des cafés et restaurants aux airs de guinguettes qui longent le fleuve.
Cela donne envie d’être peintre !
Si L’Isle-Adam, avec son parc de 6 ha niché en son cœur est un écrin de verdure, elle est aussi riche d’un patrimoine historique.
La ville peut se flatter d’héberger le plus vieux pont qui enjambe l’Oise, le Pont du Cabouillet qui a été construit vers 1500 par Antoine de Villiers, seigneur de la ville. Classé, son nom rappelle qu’on y venait « Cabouiller », c’est-à-dire remuer l’eau pour appâter le poisson.
La terrasse du restaurant « Le Nautilus » offre une vue imprenable sur ses trois arches. Et de l’autre côté, sur la célèbre plage de sable de l’Isle-Adam dont les cabines rappellent celles de Deauville. Créée en 1910, elle offre à la ville, en juillet et août, un air de vacances. Avant-guerre elle était très prisée de la bourgeoisie et du monde du spectacle qui y venait en train depuis la capitale. C’est là que Mistinguett a lancé la mode du pyjama lors d’un défilé caritatif. Et que Johnny Weismuller, le quintuple champion olympique de natation devenu le célèbre Tarzan, a inauguré en 1949 le bassin « record » de natation.
De l’autre côté du pont, la terrasse de l’hôtel-restaurant « Le Cabouillet », un des plus anciens bâtiments privés de la ville qui pourrait remonter au 17e, est le spot idéal pour admirer Evita, la petite sirène de la ville. Œuvre en bronze du sculpteur belge Marie-Josée Aerts (1990), elle surgit de l’eau dans la perspective du pont. « Le Cabouillet » est l’escale idéale pour partir à la découverte de la ville. Acheté il y a un an par Sacha, un autodidacte aux 1001 vies reconvertit par passion dans l’hôtellerie restauration (il s’est lui-même mis aux fourneaux), cet hôtel de charme de 6 chambres entièrement rénové, est un cocon où l’on prend soin des hôtes.
En traversant le pont, direction Parmain, se trouve à droite le Château Conti, une belle maison bourgeoise édifiée par Alfred Ducamp sur l’emplacement où se sont succédés, depuis l’an mil, les châteaux des différentes familles de seigneurs de L’Isle-Adam : les Adam de L’Isle, les Villiers de L’Isle-Adam, les Montmorency et les Bourbon-Conti.
En retraversant le pont pour revenir vers le centre-ville, l’on arrive vers la grande Halle en bois édifiée par les Compagnons de France, où les mardis, vendredis et dimanches se tient l’un des plus beaux marchés d’Ile-de-France. En face, proche de la mairie se trouve l’Eglise Saint-Martin, classée monument historique. Elle arbore des vitraux du 19e siècle dont l’histoire est étonnante. Détruits en 1940 par les allemands et en 1944 par les alliés, ce qu’il en restait a été stocké dans le presbytère en 1950, puis oublié. Jusqu’à ce que René Botto, ingénieur de la SNCF, que nous avons rencontré, s’intéresse à eux en 1997 et décide de les restaurer avec l’aide d’un artisan verrier. « Le curé de l’époque voulait les jeter » nous a-t-il dit avec émotion. « Alors je suis entré en résistance pour les sauver et les réinstaller dans l’église ». Un véritable puzzle a été réalisé par ces deux hommes, pendant 13 ans, pour leur redonner leur lustre d’antan et leur place dans l’église.
Curiosité de la ville : Le Pavillon chinois
Au cœur du Parc de Cassan, il ne faut pas manquer de découvrir le Pavillon chinois. Une « fabrique » du 18e siècle dont on dit que les plans auraient été dessinés par le peintre Fragonard. Info ou intox ? Toujours est-il que Pierre-Jacques-Onésyme Bergeret, receveur Général de la Généralité de Montauban et grand amateur d’art, entreprend en 1773 un « Grand Tour » avec son fils, sa gouvernante, Fragonard et son épouse. C’est en Italie, qu’ils découvriront « Les Fabriques ». Fragonard et Bergeret rentreront fâchés de cette expédition d’une année, entièrement financée par ce dernier en contrepartie des œuvres réalisées par l’artiste durant le voyage. Fragonard ayant voulu garder certaines d’entre-elles. Ce qui donnera lieu au premier procès d’art de l’histoire.
Après le voyage qu’il fit en Italie avec son père et le peintre, Pierre-Jacques Bergeret, acquiert le 1er mars 1778, de son cousin Alexandre-Pierre-Nicolas de Cassan, la seigneurie de Châteaupré. Il fait aménager le château, entreprend la création d’un parc à l’anglaise et fait construire le Pavillon chinois. Il accueille chez lui, pendant plusieurs années, la famille Fragonard. (Ecoutez le podcast sur l’histoire du Pavillon chinois)
Une ville ancrée dans son histoire mais tournée vers l’avenir
L’Isle-Adam se dote aux abords des étangs de la Garenne, espace naturel préservé, d’un nouveau quartier agrémenté d’un port de plaisance, comprenant une marina de 120 anneaux, une capitainerie et des habitations. La ville a mis tout en oeuvre pour préserver la biodiversité de ce territoire, et maintenir ainsi les 70 m2 d’espaces verts par habitant !
L’Isle-Adam « Le paradis terrestre » de Balzac
C’est ce que le grand écrivain disait de L’Isle-Adam. Comme on le comprend. Il y a dans cette ville un parfum de bienveillance, une élégance jamais ostentatoire qui la rendent si attachante. Pour preuve, les Adamois, eux-mêmes, disent que lorsqu’on s’y installe, c’est pour toujours. Et ce ne sont pas les canards adamois, qui vous diront le contraire. Eux qui disposent d’un passage non-pas clouté mais palmé, pour traverser la rue sans se faire renverser. Du jamais vu !
www.tourisme-isleadam.fr . Tél: 01 34 69 41 99
Excellent reportage qui traduit fidèlement la douceur de vivre de notre séduisante ville qui sait rester modeste, sans ostentation. Elle est vivante, elle change, s’adapte au fil des années sans oublier son histoire et nous séduit chaque jour un peu plus.
Merci pour votre sympathique message .
L’équipe d’Infotravel.