Industrie Hôtelière Française : Rebond de la fréquentation hôtelière en 2017 grâce au retour de la clientèle étrangère et affaires.
– 2018 : année record pour le tourisme français ?
La 41ème édition de l’étude KPMG « L’Industrie Hôtelière Française » analyse les ratios d’exploitation et de gestion d’un panel de près de 45 % du parc hôtelier homologué français (soit près de 3 000 hôtels pour plus de 220 000 chambres).
─ Un rebond marqué de la fréquentation hôtelière en 2017, qui se transforme peu à peu en une année 2018 exceptionnelle ;
─ Un retour à la hausse des prix moyens, qui retrouvent les niveaux de 2015 ;
─ Des revenus par chambre disponible (RevPAR) en nette progression en 2017, sauf pour la catégorie 3 étoiles ;
─ Palaces : une amélioration des performances, toutes régions confondues ;
─ Mais un fort repli de l’investissement hôtelier en France en 2017, malgré l’intérêt maintenu des acteurs du marché.
2017, année de la reprise ; 2018, future année record ?
Après les années 2015 et 2016 qui avaient connu de fortes baisses de fréquentation à la suite des attentats, l’année 2017 a été marquée par un rebond significatif et généralisé, touchant toutes les régions et gammes d’hôtels (+ 4,9 % de nuitées dans les hôtels en 2017 par rapport à 2016 – source : INSEE).
La progression est particulièrement prononcée pour les catégories « moyenne » et « haut de gamme » (avec des hausses de taux d’occupation respectives de 4,3 points et 4,6 points) ainsi que pour les hôtels de la région parisienne, qui avaient le plus souffert du contexte en 2016 (avec des augmentations comprises entre 3,5 points et 9,5 points).
Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, la France reste en 2017 la 1ère destination touristique mondiale, devant les Etats-Unis et l’Espagne, accueillant près de 89 Millions de touristes étrangers. En dépit des épisodes de grèves qui ont affecté le début d’année 2018, le regain de fréquentation s’est poursuivi au 1er semestre cette année, et en particulier sur les catégories haut de gamme, notamment grâce à la demande accrue de la clientèle étrangère & affaires.
Ces bons résultats et les anticipations de croissance de la fréquentation touristique sur les prochaines années offrent des opportunités d’investissements pour tous les acteurs de la filière, consolidant l’attractivité de la destination France.
Retour à la hausse des prix moyens, qui retrouvent les niveaux de 2015
La baisse généralisée des prix moyens enregistrée en 2016 a connu un arrêt en 2017 – à l’exception du segment 3 étoiles, qui a enregistré un repli de – 4,9 %. Les prix moyens des autres catégories d’établissements sont restés stables (hôtels 4 étoiles hors Paris, hôtels 1 et 2 étoiles, toutes localisations confondues) ou ont connu une embellie significative (hôtels 5 étoiles toutes zones géographiques confondues, hôtels 4 étoiles à Paris). Cette progression des prix moyens devrait se poursuivre en 2018 pour toutes les gammes d’hôtels.
Un revenu par chambre disponible (RevPAR) en forte progression dans toutes les gammes, à l’exception de la catégorie 3 étoiles
Hormis pour la catégorie 3 étoiles, pénalisée par la baisse de son prix moyen, les évolutions positives des taux d’occupation et des prix moyens ont engendré les variations significatives de RevPAR suivantes :
– Super-économique : + 6,8 %
– Economique : – 0,6 %
– Milieu de gamme : + 8,5 %
– 5 étoiles Standard : + 18,2 %
– 5 étoiles Supérieur : + 10,2 %
« A l’exception des hôtels les plus hauts de gamme, les établissements hôteliers ont retrouvé en 2017 des niveaux que l’on pouvait observer avant les attentats de 2015. Les nettes progressions de RevPAR constatées sur la première moitié de cette année, toutes gammes confondues, augurent également de bonnes perspectives pour l’hôtellerie française en 2018. » analyse Stéphane Botz, Associé KPMG, Tourisme Hôtellerie Loisirs.
Une hausse des performances commerciales bénéfique pour le Résultat Brut d’Exploitation par Chambre Disponible (GOPPAR) en 2017
L’ensemble des gammes d’hôtels a enregistré des améliorations de leur GOPPAR en 2017. Les segments 1 et 2 étoiles présentent un Résultat Brut d’Exploitation (RBE) de 34 %, suivi par le segment 3 étoiles avec 32 % et le segment 4 étoiles avec 30 %. L’hôtellerie 5 étoiles affiche, elle, un RBE de 28 %, marqué par la présence de centres de profits souvent moins performants, tels que la restauration ou le Spa.
Palaces : amélioration des performances, toutes régions confondues
Après plusieurs années d’instabilité et à la suite des réouvertures successives de nombreux hôtels de luxe à Paris, les performances commerciales semblent repartir à la hausse pour l’ensemble du parc de Palaces français. Favorisés par le retour de la clientèle étrangère, les Palaces affichent un taux d’occupation qui a progressé de plus de 2 points en 2017, pour atteindre le chiffre de 58,3 %. Le taux d’occupation des établissements parisiens, augmentant dans la même proportion, s’établit à 55,8 %.
Le prix moyen n’a pas obtenu de tels résultats, avec une légère augmentation de 1 % en moyenne (à 910,7 € HT), cachant de fortes disparités selon les établissements (variations oscillant de -10 % à +10 % par rapport à 2016). Le RevPAR moyen des Palaces a ainsi enregistré une hausse de 5,5 % en 2017.
Favorisé par cette hausse de revenus, le RBE des Palaces s’améliore également, représentant en moyenne 19,3 % du chiffre d’affaires total des établissements en 2017. Ce ratio est plus important pour les hôtels de la Riviera (30,9 %) que pour les Palaces parisiens (16,0 %).
Un rebond des investissements hôteliers européens en 2017 (vs 2016) ; mais un ralentissement constaté de l’investissement hôtelier en France
Le montant total de transactions hôtelières enregistrées en Europe est reparti à la hausse en 2017, à 20,8 Milliards €, soit une progression de 14 % par rapport à 2016. Une croissance particulièrement tirée par le retour du Royaume-Uni au premier rang européen, avec 5 Milliards € investis dans l’hôtellerie, après une année difficile marquée par le Brexit. Les performances de l’Allemagne et de l’Espagne, tirent également le marché européen.
Après une année 2016 record en termes d’investissements hôteliers en France (3,1 Milliards €), portée par de nombreuses transactions significatives, 2017 a marqué un repli des transactions hôtelières identifiées et publiques, atteignant 1,3 Milliard € seulement, soit une baisse de 58 %.
Le ralentissement du marché s’explique par la rareté des transactions portant sur des actifs emblématiques ou des portefeuilles pan-européens majeurs ainsi que par l’ampleur limitée des rachats de groupes. Des transactions d’envergure ont toutefois eu lieu :
– La vente par Blackstone à Mata Capital du portefeuille Simply, composé de 45 actifs économiques situés en région, pour un montant confidentiel ;
– La vente par La Française Global REIM et AccorHotels au Groupe SNI d’un portefeuille de 62 hotelF1 ;
– L’acquisition par Gecina d’Eurosic, comprenant le portefeuille hôtelier de Foncière de Paris (7 hôtels totalisant environ 235 Millions €).
« L’engouement pour la détention d’actifs hôteliers, combiné à des attentes de prix très élevées de la part des vendeurs potentiels, ont abouti à une faible rotation des actifs en 2017. L’année 2018 s’annonce toutefois meilleure, avec des opérations amorcées qui devraient se conclure. » conclut Stéphane Botz,
FOCUS // Observatoire des Villages de Vacances
KPMG a analysé les performances commerciales d’un panel de 214 Villages de Vacances, soit environ 52 % du parc d’établissements classés et labellisées par Atout France. L’étude distingue les villages en fonction de leur localisation ainsi que de leur modèle d’exploitation (Villages Clubs ou Villages Locatifs).
En 2017, les Villages Clubs, ouverts en moyenne 238 jours, ont enregistré un taux d’occupation de 61,2 %, un Prix Moyen Vente (PMV) Séjour de 46,9 € HT et un PMV Total de 55,9 € HT, correspondant à un revenu par unité d’hébergement de 69,4 € HT. Les performances les plus élevées sont enregistrées sur les actifs situés à la montagne (93,3 € HT de revenu par unité), tandis que les établissements localisés à la campagne enregistrent un revenu par unité d’hébergement plus faible (49,1 € HT).
Les Villages Locatifs, offrant uniquement des prestations d’hébergement, connaissent une période d’ouverture annuelle moindre (188 jours) ainsi que des indicateurs de performance inférieurs, avec un revenu par unité d’hébergement de 34,4 € HT en 2017.
FOCUS // La Blockchain, technologie prometteuse (ou virtuelle) pour l’hébergement marchand de demain ?
Fidélisation, réservation, identification, authenticité, gamification, sécurité… Les possibilités d’application de la Blockchain au secteur hôtelier sont nombreuses. Par exemple, une chaîne d’hôtels en cours de lancement, Blockchain Hotels, a déjà choisi la crypto-monnaie comme seul et unique moyen de paiement au sein de ses établissements. En Australie, l’agence de voyage Webjet utilise un smart contract afin de traiter instantanément et à un coût réduit les litiges qui peuvent survenir.
La mise en place de programmes de fidélité personnalisés et évolutifs, la création de plateformes décentralisées de réservation ne prenant pas de commission sont également rendues possibles grâce à cette technologie.
L’amélioration de l’expérience client à travers un meilleur ciblage des besoins, la facilitation des transactions et la réduction des coûts d’exploitation sont donc autant de promesses qui devraient faire de cette révolution digitale une technologie stratégique et indispensable pour le futur de l’hébergement marchand.
L’étude complète est disponible auprès du service de presse.
Méthodologie
– Dans la 41ème édition de son étude annuelle, KPMG a analysé les ratios d’exploitation et de gestion d’un panel de 2 766 hôtels représentant une capacité totale de
221 296 chambres, soit 43,6 % du parc hôtelier homologué français (hors Palaces).
– L’Observatoire Palaces présente les données d’un échantillon de près de 2 000 clés, soit environ 75 % du parc homologué Palace.
– L’Observatoire Villages de Vacances rassemble les données de plus de 200 établissements, soit environ 52 % du parc homologué.
– L’étude sur les résidences urbaines exploite les données de plus de 250 résidences, totalisant près de 30 000 appartements, soit près de 54 % de la capacité disponible en zones urbaines.