Pays de Cocagne et d’abondance, la Corrèze cumule douceur et art de vivre, dans un univers faits de paysages verdoyants, aux reliefs de collines flirtant avec le Massif Central.
Une région, où la table est généreuse, pour ne pas dire opulente, et où les producteurs sont des artisans qui soignent leur terroir, et savent réjouir les plus affutées des papilles.
Dans un pays où le patrimoine est érigé en credo, pas étonnant que Brive la Gaillarde fasse figure d’ambassade pour les visiteurs de tous ordres.
Plus d’un atout dans son sac la Corrèze, et Brive sa capitale historique, qui n’est bizarrement qu’une sous préfecture, mais pourtant la plus peuplée du département. Un riche bâti historique que cette ville, étonnement discrète, qui fleure bon le basculement vers le Midi, car déjà bien ancrée en langue d’Oc justement. Ici, en terre d’ovalie, la passion rugbystique peut se conjuguer avec l’autre admiration : l’histoire locale et son patrimoine préservé. Sur ce sujet, depuis Brive, on peut rayonner vers pas moins de cinq villages historiques classés, tous membres de la prestigieuse Association des « Plus Beaux Villages de France » (PBVF pour les initiés).
A tout seigneur tout honneur, Collonges la Rouge, village fondateur de l’association des PBVF est voisin de Turenne, classé lui aussi, tout comme Curemonte, et beaucoup plus loin St Robert ou encore Ségur le château.
Réputée pour ses « Foires Grasses » jusqu’à fin Février, Brive passe la surmultipliée, et met actuellement en avant ses gourmands produits régionaux, qui offrent une belle diversité de production. A vous les foie gras, les chapons, les canards bien dodus, les oies et les truffes (en saison). Et les fruits ne sont pas en reste avec notamment la Noix du Périgord qui a obtenu son AOP (Appellation d’Origine protégée) en 2004. Une zone de production qui couvre Corrèze, Dordogne et Lot. De ces noix, dont on dit que l’on utilise tout, et une fois les cerneaux écrasés, à l’ancienne, avec des meules de pierre, on en tire un sublime nectar qui a pour nom « Huile de Noix du Périgord » et qui elle aussi a obtenu son label Européen en 2019. Il existe d’ailleurs une route de la Noix du Périgord permettant de rencontrer des producteurs tout le long d’un itinéraire touristique, mi champêtre, mi pastoral.
Pérenniser certains savoir-faire ancestraux comme la culture de la noix et la production d’huile qui en découle, rime aujourd’hui avec la relance d’autres secteurs, comme la viticulture des Coteaux de la Vézère, des vignobles en renaissance et en quête de notoriété. Ici les cépages sont dominés par le Cabernet Franc pour les rouges et le Chenin pour les blancs. Les collines du Pays de Brive aux sols composées de schistes et d’ardoises obligent la vigne à plonger en profondeur, pour y trouver ses nutriments, et donner ainsi le meilleur d’elle même. De ces collines, les vignobles sont cultivés en terrasses. Ils reviennent de loin ces vignobles longtemps oubliés, ayant connus guerres, maladies de la vigne, épidémies humaines, sans oublier le phylloxera, qui rappelons le a détruit plus de 85% du vignoble français. Aujourd’hui la vigne est cultivée en bio ou en agriculture raisonnée et peut remercier Jacques Puisais, récemment disparu, l’ex président honoraire des œnologues, aussi fondateur de l’institut du goût qui fut un conseiller avisé.
Ainsi, pas étonnant, quand les grands événements de l’histoire ont bousculé la vie des Corréziens, jusque dans leur assiette, pas étonnant donc, qu’ils accordent la plus grande importance à ces fameux villages qui ont traversés le temps. Turenne, au Sud Ouest de Brive, est de ceux là, avec les ruines d’une citadelle médiévale, qui abrita une puissante vicomté, jusqu’au XVIII Siècle, dominant le bourg aux ruelles pittoresques et sinueuses. Une forteresse et un paradis fiscal qui ne fit allégeance au royaume de France que bien tardivement.
Au Nord Ouest de Brive, cette fois, direction les Jardins de Colette. Ouvert depuis 2008, ils sont un hommage à la célèbre romancière qui vécut à Varetz. On traverse six jardins, aux ambiances très différentes, qui représentent les provinces françaises où la célèbre écrivaine vécut. Des atmosphères et des environnements très distincts les uns des autres et tous colorés. A voir et à faire aussi le labyrinthe géant de plus de 5000m2, en forme de papillon, car Colette avait une passion pour ceux ci, au point de les collectionner. Au hasard de votre parcours dans ces jardins de Colette, on peut voir des tables de lecture avec des extraits des œuvres y correspondant.
Enfin, un séjour même rapide en Corrèze ne saurait être complet sans une visite des fameux Pans de Travassac. Le site est mondialement connu et apparait même dans un téléfilm récemment diffusé sur la 3 et intitulé : « Meurtres en Corrèze ». D’immenses carrières d’ardoises à ciel ouvert, car ici le sol a été découpé par pans entiers depuis le XVIIème siècle. Un site grandiose et imposant qui nécessite une visite d’une heure et trente minutes minimum. Un savoir faire séculaire bien expliqué par les ardoisiers locaux.
C’est d’ailleurs en Corrèze que l’on trouve un des derniers sites d’exploitation de l’ardoise pour tout l’hexagone.
Ainsi, la Corrèze gourmande, patrimoniale et secrète sait dévoiler ses plus beaux atours au visiteur qui saura prendre son temps, pour ainsi satisfaire tout ce que ses sens visuels, olfactifs et gustatifs, pourraient attendre d’un tel périple.
A voir et à faire assurément.
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