Val de Bagnes, des glaciers aux bisses, l’eau sous toutes ses formes
Ressource naturelle essentielle, l’eau est aujourd’hui aussi précieuse qu’un joyau. Glaciers, névés, cascades, lacs, bisses, torrents et rivières, elle est présente sous toutes ses formes dans le val de Bagnes. Conscient de l’enjeu capital qu’elle représente aujourd’hui et parce que cela coule de source, le territoire mise sur une sensibilisation autour de l’eau, sa préservation et sa gestion.
Le val de Bagnes, berceau des études glaciaires
Si l’on sait aujourd’hui que les glaciers sont en mouvement et qu’en d’autres temps ils avaient recouvert une partie de l’Europe et l’entier de la Suisse, c’est en partie grâce à Jean-Pierre Perraudin, paysan de Lourtier dans le Val de Bagnes. Grâce à son sens de l’observation, il fut le premier à percer les mystères des glaciers. En 1818, le glacier du Giétroz s’effondre dans la vallée et bouche le passage de la rivière. Un lac se forme mais la pression de l’eau finit par emporter la digue, déclenchant un raz de marée. Sur place, Jean-Pierre Perraudin fit part de ses observations à l’ingénieur Ignace Venetz qui diffusa ensuite ces idées. Celles-ci furent reprises par les pères de la théorie des glaciers.
Rencontre avec un glacier
Avant l’été dernier, rarement les glaciers alpins n’avaient fait autant parler d’eux… Et pour cause, ces géants qui suscitent depuis toujours admiration et intérêt, sont en voie de disparition ! Afin de donner quelques clés sur ce triste phénomène, un sentier didactique sur la fonte des glaciers a vu le jour sur les hauteurs de Verbier. Une expérience précieuse qui permet d’entrer en relation avec l’un d’entre eux en le contemplant, en le touchant et en découvrant à la fois son histoire et son avenir. Débutant au Col des Gentianes, à plus de 2’800 mètres d’altitude, ce sentier est jalonné de différents arrêts rythmant la descente jusqu’au glacier de Tortin, au pied du Mont-Fort…
Les bisses
Éléments typiques du paysage montagnard valaisan, les bisses sont d’anciens canaux d’irrigation qui permettaient d’acheminer l’eau des glaciers et sources alpines vers les champs des vallées. Les sentiers qui longent ces authentiques témoins d’un passé pas si lointain forment aujourd’hui d’agréables promenades. En eau de mi-mai à mi-octobre, le bisse des Ravines emmène les marcheurs sur les hauteurs du village de Bruson à travers prairies fleuries et forêts de mélèzes. Celui du Levron trace un ample arc de cercle au-dessus de Verbier, depuis les Ruinettes jusqu’à sa fin spectaculaire à la chute du bisse, en dessus de Vollèges.
BLUEARK – L’innovation au service de l’eau
Basé au Châble, BlueArk est un pôle d’innovation technologique et un laboratoire. Fondé en 2018, il est spécialisé dans la gestion des ressources naturelles, avec un focus particulier sur la gestion intelligente et la digitalisation de l’eau. Son objectif est d’accélérer l’éclosion et le développement de solutions concrètes et innovantes pour relever les défis du changement climatique, notamment dans le domaine de l’eau. Le projet ODILE en est un exemple concret. Afin d’aider les agriculteurs de montagne, tout un réseau de capteurs a été mis en place pour déterminer si et quand arroser leurs prés. En cas de besoin, des vannes automatiques s’ouvrent. En plus, de leur éviter un travail supplémentaire avec des déplacements superflus, ce système leur fait économiser de l’eau tout en obtenant davantage de fourrage pour leur bétail.
Le barrage de Mauvoisin
La balade jusqu’au lac de Mauvoisin – plan d’eau grandiose lové dans un panorama alpin spectaculaire – vaut vraiment le détour ! Le barrage éponyme et ses 250 mètres de hauteur en font le plus élevé des barrages à voûte d’Europe. Bâti entre 1951 et 1958 au cœur de l’espace naturel préservé du Haut Val de Bagnes, il surplombe littéralement la vallée et génère 1 milliard de kWh par année, soit environ 1/3 de l’énergie consommée annuellement dans le canton du Valais. Sinuant à travers une ancienne galerie, un sentier didactique guide les visiteurs dans leur ascension, présente le mécanisme de production d’électricité et retrace l’histoire de sa construction.
La cascade de Fionnay
Afin d’accompagner l’essor du tourisme à Fionnay à la fin du XIXe siècle, il fut décidé de rendre l’endroit, déjà bien impressionnant, encore plus attrayant. Les créateurs de la station détournèrent un torrent arrivant de la montagne pour créer une cascade artificielle. Celle-ci semble sortie de la falaise et aboutit dans un petit lac, quelques centaines de mètres en contrebas. Sa particularité ? Il est possible de l’allumer ou de l’éteindre selon les besoins ou les envies.