Saint-galmier : une source et des ressourcesLes plus grandes équipes de Ligue 1 s’y mettent au vert.
A 25 km de Saint-Etienne, Saint-Galmier tenait déjà son renom de sa source Badoit. Avec La Charpinière, son quatre-étoiles du bien-être avec table étoilée, « la Ville qui pétille » ajoute à ses ressources.
Si si il l’a ! Celle de Mbappé. Entre autres… En zoomant ça et là sur les maints maillots encadrés de son bureau, l’oeil s’arrête aussi sur les signatures de Messi, Zidane, Benzema et de tant d’autres stars de la planète foot. « Mais j’en ai plein de moins connues : Thauvin, Payet, Mandanda, Bafé, Gomis, Papa Cissé ou encore Lopez : c’est un ancien Vert », souligne Franck Anderloni, le directeur de La Charpinière, en effet très attaché à l’AS Saint-Etienne.
Puisqu’on est là à trente minutes de Geoffroy-Guichard et à vingt de l’aéroport d’Andrézieux, où atterrissent les avions transportant les joueurs aux veilles de matchs de Ligue 1.
« On a chez nous les cinq plus gros budgets de Ligue 1 : le PSG, l’OM, Lyon, Rennes et Nice. Et bien sûr les Verts », poursuit le « capitaine » du Club hôtelier stéphanois, ravi aussi d’accueillir de grandes équipes de rugby venant se mettre au vert, telles celles des Fidji et de l’Australie l’année prochaine. Au-delà de ses 57 chambres, le resort a il est vrai de quoi séduire les sportifs de haut niveau grâce à un centre de bien-être dont les douze pros ont l’art d’accommoder les gestes… à la carte, quelque 200 chefs d’entreprise jouant là du muscle à l’année, souvent avec un coach et dès potron-minet. Deux paddle squash-tennis doivent même bientôt s’ajouter au site.
On aura compris que ce domaine de La Charpinière a trouvé sa place avec le riche bassin d’entreprises alentour. De la voisine d’en face, Badoit, à Nestlé Purina, SNF et autres Cdiscount, il y a là du lourd. Affichant en semaine toujours complet, les sept salles de séminaires accueillent quelque 12.000 « séminaristes » à l’année, soit 20.000 petites bouteilles de… Badoit, ça coule de source.
Les Despinasse ont frappé fort. Des Despinasse, David et Laurent, qui ont su faire prospérer un nom de référence dans… la boucherie, leur grand-père, Louis, ayant ouvert sa première boucherie en 1933 à Saint-Etienne. Les deux générations suivantes auront élargi le billot, le groupe Despi, comptant plus de 300 boucheries, essentiellement sous l’enseigne Grand Frais, dont il est l’un des trois actionnaires.
On comprend dès lors qu’un taureau statufié fasse face à la réception de La Charpinière, cette auberge de famille ayant été rachetée en 2011 par « les frères Despi », dans leur « chez eux » de Saint-Galmier, pour en faire ce resort de 3500 m2, situé au pied de la petite ville perchée, baignée par la Coise… et la Badoit. Laquelle coule évidemment dans les trois restaurants du domaine. Le « O’Pavillon » – avec terrasse face aux platanes de 195 ans d’âge – est voué à l’événementiel, alors que le « 1933 » s’inscrit dans le créneau de la bistronomie, avec évidemment une viande maturée qui régalerait le grand-père. Quant à la troisième table…
Celle d’un gars du cru, Antoine Bergeron, fils d’un père croupier au casino d’à côté, mais éveillé à la cuisine par sa grand-mère, qui servait un menu ouvrier dans son bistrot de Montrond-les-Bains. Un toqué surdoué qui, ayant ouvert sa « Source » en 2018, a décroché l’étoile l’année suivante. « Ma cuisine, c’est raconter l’histoire d’un territoire à travers ses produits les plus sincères.
Hormis les huîtres et les poissons de mer, tout est d’ici ou de pas très loin », résume le jeune chef, qui présente son menu face à une carte de la région localisant sa vingtaine de producteurs : des escargots aux pigeonneaux et des grenouilles aux lapins, tout y est « traçabilisé ». Du terroir sublimé à la gloire de la cuisine de tradition… revisitée et pas forcément faites que de pièces nobles, genre tête de cochon. Volontiers légumière aussi : le chou rouge accompagne le gibier sauvage, le panais le saumon de fontaine, le butternut la truite… Rayon fromages, les deux fourmes, d’Ambert et de Montbrison, rivalisent sur un pain feuilleté au côtes-du forez, Un des plus fins vins auvergnats que vante Patrick Ribet, le sommelier éclairé, aussi attaché à son pays que l’est la maître d’hôtel, Clémence Ayala, dont le ramage des énoncés caresse l’oreille.
Les prix ? D’une sagesse exemplaire pour ce créneau stellaire, avec trois accords mets-vins, du « 6 étapes et 3 verres » à 64,50 € au « 10 étapes et 5 verres » à 95 €, Badoit non comprise ! Une eau qui coule sans bourse délier de l’autre côté de la route, puisque c’est là que jaillit la fameuse eau que le médecin de Louis XVI vantait pour ses vertus « apéritives, digestives et d’hilarantes », un million de bouteilles étant expédiées chaque jour à destination de 110 pays.
Phare de « la ville qui pétille ». Laquelle « station verte » et « ville fleurie », labellisée parmi « les plus beaux détours de France », a aussi pour atouts un vieux quartier plein de cachet, un casino qui fait recette, et un hippodrome centenaire toujours dans la course. Le tout dans le vert écrin des contreforts des Monts du Lyonnais, d’où l’impression d’une « ville à la campagne ». Une ville de source pleine de ressources.
La Charpinière
8, allée de la Charpinière
42390 Saint-Galmier
04 77 52 75 00
www.lacharpiniere.com