Ile de SERCQ Robinsonnade à vélo dans la Seigneurie de SERCQ
L’île de Sercq fait partie de l’archipel des iles Anglo-Normandes, dans le Sud Ouest de la Manche, un peu au large des côtes Normandes justement. Sercq est une Seigneurie, mais également un fief royal, une île qui est une petite partie du Baillage de Guernesey, elle même étant une dépendance de la Couronne Britannique avec le Roi Charles III reconnu ici, de facto, comme duc de Normandie.
Ici comme à Guernesey, les lois sont attachées de façon séculaire à ce Duché de Normandie et sont débattues par un parlement insulaire avec comme particularité qu’à Sercq (On dit Sark en Anglais) il y a donc un Seigneur.
Vue du ciel on pourrait penser de loin tantôt à un oiseau ayant déployé ses ailes et bec en avant, pattes arrières regroupées, et tantôt à un poisson qui aurait été vidé et aplatit.
Sercq est un paradis vert, un havre de paix et de quiétude, où les voitures ont été bannies des routes et autres sentiers, seuls quelques tracteurs (vitaux pour l’île) circulent, mais aussi des vélos, surtout pour les visiteurs, et des charrettes tirées par de solides chevaux.
On aborde l’île au tout petit port de Maseline, en contrebas d’imposantes falaises de granit et d’amphibolite surmontées d’un vert tendre. Les Tracteurs taxis vous embarquent à bord de remorques passagers et attaquent de suite la sévère et sinueuse montée de presque 100m de dénivelé jusqu’à « the Village » tout près d’Aval du Creux.
Car ici tous les noms de lieux dits sonnent français, ou plutôt normand devrait on dire : Beau Séjour, Dos d’âne, Plaisance, la Valette, Clos Bourel, la Ville Roussel. Oui la conquête Normande est passée par là et si on y parle la langue de Shakespeare aujourd’hui, les lois qui y sont appliquées sont propres au Duché de Normandie.
Ici, on entend, le vent souffler et s’engouffrer dans des vallons secrets, les goélands sont au paradis des oiseaux de mer et 100m plus bas, la houle déferle gentiment mais sûrement sur une côte au relief tourmenté, déchiquetée : c’est une colline en pleine mer que l’île de Sercq avec un plateau au sommet et une altitude maximum de 114m qui en fait le point culminant de toutes les îles Anglo-Normandes.
L’île de Sercq offre une particularité géologique qui a fait sa renommée mondiale tant le site est photographié. Il s’agit de l’isthme étroit baptisé la Coupée (seulement 3 m de large) posté à 100 mètres au-dessus du vide et permettant de relier les ¾ de l’île de Sercq à little Sercq, une excroissance s’ouvrant sur la face sud de l’île. Un passage vertigineux, que l’on doit passer à pied. On raconte qu’avant de l’aménager avec force balustrade et garde-fous, les écoliers de l’île rentrant chez eux par jour de grand vent se mettaient à quatre pattes pour avancer prudemment, sans prise au vent, évitant ainsi de tomber. Ce lieu emblématique est envoutant autant qu’il peut paraitre effrayant par mauvais temps. Mais d’ici le point de vue à 360° permet un balayage visuel complet de tout l’archipel des Anglo-Normandes.
Oui, ici la Mer est partout et elle est très nourricière : Crabes, Coquilles St Jacques, et Homards sont servis sur les meilleures tables de l’île, comme au Stocks Hôtel & Restaurant, niché dans un véritable jardin d’Eden. Il faut dire qu’ici, Gulf Stream aidant, la végétation, quand elle est à l’abri du vent s’exprime avec une profusion de fleurs et d’arbustes fleuris, pour preuve : les azalées, les camélias, les genêts, les hortensias ou encore les magnolias.
L’île qui ne fait guère légèrement plus que 5 kilomètres carrés et qui abrite une population de 500 âmes vous transporte ailleurs, dans un autre monde, un univers, où bizarrement, en son sein, on finit par oublier la mer. Une Seigneurie avec des jardins remarquables ou horticulture et arbres paysagers proposent un mix entre jardin anglais et jardins à la française. Un beau manoir se dresse au milieu d’une propriété élégamment entretenue, un jardin de poète, entre mer et ciel, propice à la méditation.
Le micro climat propice aux îles d’une manière générale fait que le gel y est une denrée presque inconnue. Seule l’air salin apporté par les embruns et le crachin ‘normand’ est un paramètre météo beaucoup plus enclin à faire d’éventuels ravages.
Ajoutons, qu’avec l’absence d’un éclairage public intrusif et facteur de pollution visuelle, Sercq est appréciée des amateurs d’astronomie pour l’observation de la voûte céleste. Sercq s’est vu attribuer le gentil sobriquet de « Dark Sky Island » par l’Association Internationale Dark Sky justement. Pas de pollution lumineuse et donc des ciels étoilés de premier ordre.
L’île est donc l’endroit idéal pour jouer au Robinson, à pied, à cheval, en vélo ou en bateau, si vous êtes un skipper confirmé. La France (Cotentin) n’est qu’à 35 km, c’est suffisamment loin pour se dépayser totalement, et suffisamment proche pour y aller en court séjour avec une âme d’explorateur respectueux de sa nature.
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