C’est un de ces hôtels qui ont une âme… et une histoire. Au coeur de Lyon, le Globe et Cecil relève le défi d’accorder la tradition et l’innovation.
Impossible de faire mieux quant au lieu. A cinquante mètres de la place Bellecour et de la place des Jacobins, cet hôtel serait le plus ancien de Lyon. Erigé en 1860 par un architecte d’excellence nommé Journaud, ce bâtiment haussmannien de six étages fut d’abord appelé le Grand Hôtel du Globe. Sa réputation fut telle que le Vatican l’avait rebaptisé Le Globe et Rome.
Il comptait une centaine de chambres, en 1905, lorsqu’un lord anglais, nommé Cecil, le racheta, associant dès lors son joli patronyme à celui de cette invitation au voyage. Colonnes, moulures, rocking-chairs et salons garnis d’osier et de plantes grimpantes en firent un décor classique pour les rupins bien sapés de la Belle Epoque.
Un siècle plus tard, les touristes et businessmen qui descendent là se montrent d’un chic décontracté, qui fait écho à l’atmosphère de ce lieu de mémoire « contemporanéisé », version bois clair et couleur, chacune des cinquante-neuf chambres ayant son style… et sa femme de chambre. Laquelle s’affiche en photo sur une carte posée sur le lit, mini Carambar en sus : « J’ai voulu valoriser mon personnel, l’investir dans l’émotionnel. Mes employés doivent aimer travailler là », souligne Loïc Renart, le « boss », né dans l’hôtel même que son grand-père a eu l’audace d’acheter en 1960, de grands travaux à la clé.
Fier, dans l’ère des hôtels standardisés, d’avoir maintenu « une belle hôtellerie indépendante », l’ex-ingénieur agronome entend aussi sauvegarder un patrimoine, ses deux autres hôtels étant de pures merveilles. Chaleureuse « maison de grand-mère », Le Simplon, près de la gare de Perrache, se veut dans sa décoration une invitation au voyage, tandis que Le Phénix fait rayonner l’architecture Renaissance au coeur du Vieux Lyon, ses fenêtres à meneaux s’ouvrant sur la Saône. Cheminées et boiseries d’époque, salons voûtés et verrières Art Déco : véritable joyau que cet ancien hôtel florentin.
Des emplacements de rêve et des bâtiments d’exception : on aura compris qu’on est là à bonnes enseignes, sous la bannière des Aubergistes Lyonnais, Loïc Renart proposant aussi « à boire et à manger ».
Du pâté en croûte à la tarte mendiant « fait maison », ses « comptoirs » ajoutent au charme « cocooning » de ces hôtels… particuliers.
Photos: JEAN LUC PECHINOT
Le Globe et Cecil
21, rue Gasparin
69002 Paris
04 78 42 58 95
www.hotel-globeetcecil.fr
www.lesaubergisteslyonnais.fr