Ville aux cent iles, aux 4 saisons, aux fantasmes et aux trésors. Venise veut dire revient encore « Veni Etiam ». La Sérénissime entrouvre les portes de ses palais privés aux amoureux d’art et de culture.
Venise est un bateau immobile échoué au bout de l’Adriatique, entouré d’une centaine d’îles, armada de vaisseaux statiques de toutes tailles. Les mâts de ce Galion sont représentés par les clochers d’églises, et autre basiliques. Le Campanile sur la place Saint Marc est un phare où viennent s’échouer tôt ou tard des milliers de touristes éblouis par la lumière et les dorures de la Cité des Doges. Les mouettes sont les pigeons presque aussi nombreux que les voyageurs, comme pour les représenter un par un. On passe de bâbord à tribord par d’innombrables ponts, eux-mêmes traversés par des gondoles berçant doucement des milliers d’amoureux, eux-mêmes traversés par l’amour et le rêve vénitien. Venise est un bateau prenant l’eau, à moins que se ne soit le contraire. La Sérénissime regorge de trésors que l’on tente de protéger d’un pirate répondant au nom barbare d’Aqua Alta*. Un énorme projet, appelé Mose, portant sur les trois entrées principales de la lagune est en cours pour contenir la montée des eaux et protéger la ville.
Ici, les trésors sont partout étalés, les meilleurs artistes ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Palais, musées, monuments de toutes sortes sont visités par 12 millions de touristes par an. 16 siècles d’histoire, de tradition et d’art nous contemplent et laissent à penser qu’ici, seuls les grands artistes de ce monde n’avaient le droit de s’y produire, d’y naître ou d’y mourir. Véronèse, Titien, Tintoret, Vivaldi et bien d’autres…, les grandes familles vénitiennes ont illuminé le monde pendant des siècles. Qui aurait pu penser que, fuyant les Barbares et s’enfonçant dans une lagune aussi hostile que saumâtre, les Vénètes (futurs Vénitiens) allaient construire l’une des cités les plus rayonnantes et prisées du monde. Grandeur, splendeur et symbole d’un passé extraordinaire ou les hommes se surpassèrent pour faire de Venise un écrin d’excellence, de richesse et d’amour.
Aujourd’hui derrière le masque d’une évidente beauté, la ville symbolisée par le lion cache une réalité plus nuancée. Les splendeurs ont vieilli et coûtent très cher à entretenir. La transmission d’un patrimoine entièrement classé est devenu un fardeau pour les Vénitiens qui désertent la Sérénissime et s’installent à Mestre ou à Padoue. Près d’un tiers de la population s’est exilée ces dernières années plutôt que d’entreprendre des travaux d’orfèvre afin de mettre ses palais aux « normes ». La municipalité manque cruellement de trésorerie pour réhabiliter et entretenir cette ville-musée. 13 palais historiques sont mis en vente pour une surface totale de 20 000 mètres carrés. L’estimation de ce patrimoine oscille entre 60 et 100 millions d’euros, il intéresse des investisseurs internationaux. François Pinault, l’un des plus grands collectionneurs d’art contemporain, a racheté le Palazzo Grassi pour y présenter ses œuvres d’art acquises ces 30 dernières années. Mais bien d’autres palais exceptionnels dorment ou ressuscitent ; c’est le cas du Palais Bragadine. Xavier et Sigrid on été très patients avant de pouvoir profiter de ce superbe palais gothique du 15ème siècle. Entièrement rénové par leurs soins pour y organiser des manifestations artistiques et y recevoir dans l’une des 6 chambres en plein quartier Castello. Sigrid, styliste et férue d’art, a pris en charge la décoration sobre et très réussie. Xavier, architecte, s’est quant à lui occupé des travaux de rénovation, le tout en coordination avec les monuments historiques et les services de la mairie. Autre palais, autre ambiance, c’est une comtesse, Maria Luisa qui reçoit le visiteur en son palais familial ‘Palazzo Priuli’. Des générations s’y sont succédé, ce qui confère une atmosphère particulière à cette demeure, donnant directement sur le grand canal. Composé de 12 chambres dont six suites toutes richement décorées, Palazzo Priuli possède également un jardin arboré plutôt rare dans la ville. La capacité hôtelière de Venise est limitée et n’est pas toujours à la hauteur des nombreux événements organisés (Mostra, Biennal d’art contemporain et d’architecture, Carnaval etc…). Entrouvrir les portes de son Palais au visiteur en chambre d’hôte, c’est une nouvelle forme de tourisme qui n’offre que des avantages. Vivre Venise dans un vrai palais et s’enivrer de son histoire, de sa plus belle époque, ou la liberté de création se conjuguait avec la liberté des mœurs. La Sérénissime était au 16ème le banquet du monde, c’est aujourd’hui une exposition permanente que Philippe Sollers célèbre dans son «dictionnaire amoureux ».
Robert Kassous
CONTACTS
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Adresses Palais
Locanda la Corte
Palais du 16ème siècle
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Palais Bragadine
Palais du 15ème siècle
00 33 1 56 24 49 31
Casa D’Arno
Palais Priuli 16ème siècle
Tel : 01 44 64 86 00
A lire
Dictionnaire amoureux de Venise
Philippe Sollers (edt Plon)
Histoire de Venise d’Alvise Zorzi (edit Perrin)
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