Carnaval de Venise. La simple évocation de Venise est une invitation au rêve et au romantisme, Venise, sa Mostra, sa biennale d’art contemporain, sa biennale d’architecture,
Venise et son légendaire Carnaval où tout le monde se travesti pour devenir, le temps des festivités, Casanova, un marquis, une comtesse ou une princesse etc.… Même les illustres bâtiments historiques se déguisent maintenant. Ils débordent un peu le calendrier du carnaval, puisqu’ils restent désormais déguisés toute l’année.
Le problème c’est que les costumes ne sont pas d’époque et encore moins à la bonne taille, ils s’appellent, Coca Cola, Hublot, Diesel etc.… Ils ne se fondent pas dans la masse, mais choquent quelque peu le public venu, au contraire, retrouver ici les fastes de la Sérénissime. Les panneaux publicitaires font parfois des dizaines de mètres carrés. Il faut donc viser juste pour faire une photo sans avoir en arrière plan une banque, un jean, une montre ou autre pub, flinguant par là même le romantisme et le charme si particulier de ces lieux.
Cette pollution visuelle trouve son origine dans les besoins de financements et de restaurations des monuments historiques, ces derniers subissent l’érosion du temps, des subventions, mais bénéficient d’une affluence touristique jamais démentie. Dès son arrivée, le Maire de Venise, Giorgio Orsoni a mis en place une nouvelle politique de sponsoring agressive.
Les panneaux publicitaires, de plus en plus grands, font bondir amoureux d’arts, associations pour la préservation de Venise, ainsi que le grand public. Les annonceurs s’assurent, quand à eux, un maximum de visibilité contre des sommes rondelettes.
Le gouvernement de Silvio Berlusconi, en diminuant drastiquement les subventions, est le premier responsable de cette situation. La Sérénissime mérite mieux qu’un mauvais déguisement, même pendant le carnaval.
Robert Kassous