Ceux qui ont visité Bangkok il y a une quinzaine d’années gardent peut-être le souvenir d’une ville horizontale : des quartiers s’enfuyant sans fin vers les campagnes de plus en plus lointaines, des ballades en bateau sur les klong ou le fleuve Chao Praya, les tuk-tuk s’enfilant dans les ruelles grouillantes, les marches pour traverses les jardins ou pour glisser d’un temple à l’autre, les deux lignes du métro aérien SkyTrain se faufilant tel un serpent au dessus des grandes avenues, le Mandarin Oriental étirant sa terrasse le long de l’eau.Tout cela vaut encore aujourd’hui.
Bangkok: I’am Fashion Hub / architecture competition from HMMD Competitions on Vimeo.
Mais Bangkok a désormais acquis une nouvelle dimension : le vertical. Sans atteindre la folie des buildings de New York ou Shanghai, de belles lignes de gratte-ciel ponctuent la capitale Thaïlandaise. On avait vu les tours commencer à fleurir dans les années 90, la crise asiatique en avait laissé beaucoup en chantier, pour ne pas dire à l’abandon. La reprise aidant, elles ont toutes achevé leur croissance pour atteindre des sommets.
Les hôtels design, les entreprises en vue, les grandes banques élancent leurs flèches, plus modernes les unes que les autres, vers le ciel. Il faut y ajouter des couleurs au soir tombé, des décors dessinés par de grands créateurs, ou des touches d’originalité : ici un cube qui s’échappe, là un faîte tout en rondeur, ailleurs une pointe carrée à hauteur des nuages. La bataille la plus féroce se livre sans doute entre les chaînes hôtelières et leurs restaurants sous les étoiles : Vertigo au Banyan Tree, Sirocco pour le Lebua, Three Sixty au Millenium Hilton, Red Sky pour le Centara, ou encore Roof Top au Baiyoke (le plus haut immeuble de la ville à 343 mètres).
Des rambardes vertigineuses, des vues à couper le souffle, du vent dans les cheveux, ici sont les nouveaux lieux branchés de Bangkok, où les jeunes les plus argentés retrouvent les touristes pour un cocktail ou un repas chic (il faut toujours être bien habillé). Certains offrent un panorama à 360 degrés, d’autres proposent une cuisine plus raffinée. En tous cas il ne faut pas visiter la ville sans prendre de la hauteur et jouir de l’incroyable spectacle qui se joue entre ciel et terre.
Rassurons ceux qui ont visité Bangkok il y a une quinzaine d’année, la modernité n’a pas éclipsé la tradition.
Restent toujours les innombrables temples, à commencer par le Wat Pho, son bouddha couché, et son école de massage, non loin le Palais royal et le Wat Phra Kaeo, sur la rive opposée du fleuve le Wat Arun. Sans oublier le Golden Mount et son Wat Sraket, la Vinmamek House (plus grande mansion en tek au monde) et l’ancien parlement de marbre blanc, le quartier chinois, la maison de Jim Thompson, etc. ; ajoutons en une demi-journée d’excursion le marché flottant ou l’ancienne capitale Ayutthaya.
Les amateurs de shopping ne sont pas en marge. Côté souvenirs, les multiples marchés de nuit dont celui de Patpong demeurent un attrait majeur (attention aux contrefaçons), et le week-end les 15 000 échoppes de Chatuchak ne désemplissent pas. Côté électronique, le must semble être Pantik Plazza, mais MBK ne désarme pas avec des stands de téléphonie à perte de vue. Enfin, comparables à de grands malls internationaux, le Siam Center, Paragon, Gaysorn, Terminal 21, ou Central World ; mais pas sûr d’y dénicher de très bonnes affaires.
Des hôtels, un hôtel.
Difficile de faire son choix parmi les (très) nombreux hôtels aux étages élevés. Bien sûr le premier critère pour vous restera le prix, ou alors la situation dans Bangkok (mais la plupart sont assez proches de l’hyper centre).
Parmi nos préférences, les Sofitel. D’abord on y trouve toujours quelqu’un pour parler un brin de français. Ensuite, le service y est toujours impeccable. Sinon, celui de Sukhumvit propose une carte remarquable au restaurant L’Appart (avec une vue imprenable).
Enfin le So, décoré par Christian Lacroix, dispose de plusieurs univers (feu, terre, mer, bois, métal) où l’on se sent très à l’aise. Seul regret, la piscine qui, pour être face à la skyline, demeure tapie à l’ombre et manque un peu de chaleur.
Bernard Thomasson