Comment voyager en terre étrangère sans quitter Paris ? 🔥🔥
Elisabeth Martin de Clausonne a trouvé la clef et quelle clé ! Il vous suffira juste de feuilleter ce livre pour aller d’ambassade en ambassade 😜
Pour ceux qui ne sont pas des têtes en droit international, rappelons que, une ambassade est une portion du territoire qu’elle représente. L’affaire n’est cependant pas si facile, surtout lorsque l’on est accompagné d’une photographe – en l’occurrence, la complice de toujours, Hermine Cleret.
Voilà pourquoi « Les Ambassades à Paris » (Editions Nicolas Chaudun, 192 p., 45 €) est le fruit de cinq ans de travail et de requêtes.
Mais le résultat est à la mesure de l’effort : une irruption en grand angle entre les plafonds dorés, les tables marquetées, les sèvres et les marbres rares quand ils ne sont de Carrare. Il est vrai que ces représentations exotiques sont souvent les demeures aristocratiques vidées à par les sans-culotte. D’abord offertes aux pays qu’on voulait se mettre dans la poche, elles devinrent vite le pied à terre indispensable au XIXe, âge d’or des légats et des consuls.
L’ambassade qu’elle préfère ? Sous le sceau de la valise… diplomatique, Elisabeth nous confie que c’est celle de l’Espagne. Mais celle qui la fascine le plus est celle d’Union soviétique – aujourd’hui de Russie, « sur laquelle on pourrait travailler pendant des mois ! »
L’ancien régime fut l’âge d’or des ambassades extraordinaires, de leur train fastueux, de leurs réceptions solennelles.
On logeait ces émissaires de royaumes lointains où l’on pouvait, selon le prix qu’on attachait à leurs bonnes grâces. Mais au XIXe siècle, avec l’amplification du « concert des nations », apparut la nécessité d’une représentation permanente.
La révolution avait vidé nombre de demeures aristocratiques. Les grandes puissances, celles du congrès de Vienne tout d’abord, les investirent au profit de leur ambassadeur, bientôt suivies de celles issues du grand mouvement d’émancipation nationale que, finalement, consacra le dénouement des conflits coloniaux.
Les plus beaux hôtels des « nobles faubourgs », Saint-Germain et Saint-Honoré, comme les palais rococos de la plaine monceau, véritables morceaux détachés des états qu’ils représentent, restent habituellement fermés au public. On sait peu de leurs ors, de leurs lambris, de leurs trésors…
Ces chancelleries et ces résidences demeurent aussi secrètes que les codes du ballet diplomatique.
Pour la première fois, l’auteur, Elisabeth Martin de Clausonne, et la photographe Hermine Cleret nous en ouvrent les portes et nous dévoilent leur histoire.