Voyage à bas prix ? Quand les billets low-cost s’envolent avec les frais additionnels
Derrière des prix d’appel imbattables, le confort du consommateur low-cost se paie. De la dimension des bagages au choix du siège, les options additionnels des compagnies low-cost font vite grimper la note, parfois au détriment du droit des consommateurs.
Modèle économique des compagnies à bas coût, la tarification à la carte séduit de plus en plus les opérateurs (Air France expérimente sur quelques lignes les repas payant en classe éco). Cette course aux frais supplémentaires pourrait s’expliquer par les revenus considérables qu’ils représentent : 538 millions d’euros pour Ryanair et 226 millions d’euros pour Easyjet chaque année rien que pour les bagages cabines.
Des gains à portée de main, sur lesquels Transavia aurait pu, semble-t-il, difficilement faire l’impasse. Depuis le mois d’avril, la filiale low-cost d’Air France-KML s’aligne avec ses concurrents, et facture désormais les bagages embarqués dans ses cabines.
➜ Des vols peu chers mais des tarifs peu clairs
Aujourd’hui, acheter un billet low-cost est devenu un véritable jeu de hasard puisque les prix, du billet comme des options, varient selon la destination et la demande. Mise à part la destination, l’absence de critère commun d’une compagnie à l’autre complique le choix des passagers.
« Prenons l’exemple des bagages : la tarification dépend qu’il soit à placer sous le siège ou en cabine, qu’il soit destiné à être transporté en soute avant ou après l’embarquement, sans parler du poids et des dimensions. Il y a même des situations ambiguës où les frais additionnels sont moins élevés à l’aéroport que sur le site internet de la compagnie » constate, à l’instar de nombreux passagers, Imane El Bouanani, responsable juridique France de Flightright.
Les compagnies low-cost abondent donc de malice pour rentabiliser leurs appareils. Du changement de nom (115€ sur Ryanair) au voyage des bébés sur les genoux des adultes (jusqu’à 154,99€ sur Wizz Air) les frais supplémentaires sont nombreux, y compris lorsque le passager exerce ses droits. Ainsi, bien que tout passager aérien puisse réclamer le remboursement de la taxe aéroportuaire s’il n’a pas embarqué à bord d’un avion, certaines compagnies facturent des frais d’administration (20€ chez Transavia).
➜ Le consommateur est-il en passe de remplacer le voyageur ?
Alors peut-on tout monnayer dans le ciel ? « D’après le ministère de la Consommation espagnole : non ! En mai dernier, l’amende de 150 millions d’euros pour pratiques abusives et déloyales infligée à Ryanair, Volotea, Vueling et Easyjet a relancé le débat sur les droits des passagers face aux frais additionnels, il est vrai parfois abusifs. Payer pour réserver un siège à côté d’un enfant ou d’une personne dépendante dépasse l’entendement. Mais pour l’heure, ni la législation européenne ni les lois nationales ne restreignent les opérateurs dans leur politique tarifaire, notamment sur la question des bagages cabine » résume Imane El Bouanani, responsable juridique France de Flightright.
À l’image du règlement européen 261/2004 qui permet d’indemniser les passagers de vols retardés ou annulés, les pratiques tarifaires des compagnies low-cost invitent à clarifier les droits des passagers quant aux services indispensables à bord des avions.
Imane El Bouanani, responsable juridique France de Flightright, se tient à votre disposition pour partager recommandations et réflexions en faveur de plus de droits pour les passagers aériens.