Découvrez le programme culturel de l’été au Havre. Pour les amateurs d’histoire, art moderne ou contemporain, voici les expositions à ne pas manquer.
Marquet en Normandie :
MuMa du 22 avril au 24 septembre 2023
Albert Marquet (1875-1947) est aujourd’hui un artiste particulièrement bien représenté dans les collections du MuMa avec pas moins de 14 toiles et 23 dessins. Dès le début du XXe siècle, il rencontra un fort succès auprès des amateurs d’art havrais qui ont ensuite fait don de leurs collections au musée. Le legs de Charles Auguste Marande en 1936 fait entrer les premiers Marquet fauves dans les collections municipales avec Le Port de la Ponche à Saint-Tropez, Quai de la Seine à Paris et Vue d’Agay, les rochers rouges. Autre collectionneur havrais, Olivier Senn – dont la collection a été donnée au MuMa par sa petite fille en 2004 – acquit jusqu’à 15 toiles et quantité de dessins. Georges Dussueil (qui n’en posséda pas moins de 13) ou encore Peter van der Velde furent également de grands amateurs de la peinture de Marquet.
L’exposition Marquet en Normandie présente environ 50 peintures et dessins issus de prestigieuses collections publiques et privées, françaises et étrangères, pour la première fois réunies. Ces œuvres dialoguent au MuMa avec celles de ses amis : Dufy, Matisse, Friesz, Camoin, Valtat, etc.
Cette exposition, dont la thématique n’avait jamais été traitée par un musée, sera composée d’une soixantaine d’œuvres et montrera ses premières sensations maritimes qu’il transforme quasi obsessionnellement en série et en variation, donnant à ses tableaux une dimension à la fois moderne et intemporelle. Cet émerveillé taciturne donne à voir en silence, simplement, des paysages qui se ressemblent mais qui ne sont jamais les mêmes. Comme le souligne, le critique d’art Itzhak Goldberg, « Marquet réinsère la lumière pour rester au plus près de la réalité (…) loin de chercher à saisir le temps qui s’écoule…, il fige, en subtil observateur, la vue qu’il a devant lui ».
Peintre de l’eau, de la mer et des fleuves, Albert Marquet découvre la Normandie en 1903, et y trouve un terrain d’expérimentation privilégié pour ses recherches picturales et l’usage de la couleur. Après sa participation au célèbre salon d’Automne de 1905, il rejoint l’année suivante son ami Raoul Dufy au Havre, puis à Fécamp, Honfleur, et Trouville, où les deux compères peignent côte à côte, multipliant les points de vue sur les bassins, la mer, comme les rues pavoisées de la ville ou les murs placardés d’affiches publicitaires.
Songe d’un jour d’été :
Le Portique – Centre Régional d’Art Contemporain du Havre du 10 juin au 17 septembre 2023
Le Portique présente Songe d’un jour d’été, une exposition de Philippe Mayaux, qui entraîne le visiteur dans son monde onirique et fantastique peuplé de divinités, de chimères et personnages habitant un monde disparu. Nourri de références littéraires appartenant au genre de la science-fiction (Lovecraft, Asimov), mais aussi s’appuyant sur des références mythologiques et classiques, le peintre questionne dans ses œuvres l’histoire de l’art, l’histoire de nos civilisations, convoquant les cultures occidentales, orientales et asiatiques et faisant fusionner ces différents univers pour créer sa propre cosmogonie.
Ouvrant les portes de la perception, l’exposition questionne l’œil et la fabrication des images, se joue des fractales. Fonds et formes fusionnent pour inventer de nouveaux espaces mentaux et physiques. Peintures, sculptures, masques et objets témoignent de cette cosmogonie personnelle. Faisant de ces multiples strates son terreau fertile, l’artiste crée ex nihilo un univers singulier, jouant avec les perceptions, le réel pour élaborer sa propre fantasmagorie. Son travail de peintre est subtil avec une vision poétique, singulière et sans concession du monde qui nous entoure.
Esclavage, mémoires normandes :
Hôtel du Bocage de Bléville du 10 mai au 10 novembre 2023
L’exposition Esclavage, mémoires normandes a pour vocation de montrer la participation des Normands et de leur territoire à la traite atlantique entre l’Europe, l’Afrique, l’Amérique et l’Asie au cours des XVIIIe et XIXe siècles. Cette exposition d’ampleur régionale et reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture est présentée simultanément par les trois collectivités partenaires : la Ville du Havre, la Métropole Rouen Normandie et la Ville de Honfleur, et dans trois lieux : à l’Hôtel Dubocage de Bléville (Musées d’Art et d’Histoire du Havre), au musée Eugène Boudin (Musées de Honfleur) et au musée de la Corderie Vallois (Réunion des musées métropolitains, Rouen Normandie). Elle s’articule autour d’un parcours commun proposant un dialogue entre des documents d’archives, des objets et des œuvres issus principalement des musées normands.
Fortunes et servitudes
D’un continent à un autre, du XVIe au XIXe siècle, l’exposition havraise (intitulée Fortunes et servitudes) évoque le rôle des individus et la manière dont ils se sont retrouvés impliqués dans un commerce esclavagiste, leur existence, leur complicité directe ou indirecte et/ou leurs résistances. L’exposition investit l’intégralité du musée de l’Hôtel Dubocage de Bléville. Au cœur du quartier Saint-François, cette demeure historique fut celle du navigateur et négociant Michel Joseph Dubocage (1676-1727) et de son fils Michel Joseph Dubocage de Bléville (1707-1756) historien naturaliste et échevin de la Ville du Havre.
Le parcours de l’exposition
En huit étapes, des côtes d’Afrique jusqu’au Havre, en Normandie, l’exposition évoque le parcours des personnes déportées et mises en esclavage, et l’organisation du système économique et commercial de la traite atlantique.