Avec tout juste un peu plus de 20 Boeing 737-800 dans sa liste de flotte (21 à ce jour + 1 Airbus A 320-200), cinq bases opérationnelles et 600 collaborateurs, dont près de 470 personnels navigants, la compagnie Aérienne Transavia France, petite sœur d’Air France, vole vers 20 pays et dessert 46 escales depuis le territoire national. En tout, ce sont plus de 80 routes aériennes desservies semaine après semaine, avec tout de même deux à trois saisons de programmations de vols, bien différentes. En effet, ces saisons de vols sont calées sur l’heure d’hiver et l’heure d’été, (ce qui fait deux saisons), auxquelles on peut ajouter la très haute saison allant de Juillet à Septembre, qui vient additionner certaines routes et fréquences uniquement sur cette dernière période.
Avec 5 nouveaux avions à venir, programmés pour l’année 2016, Transavia France, qui n’a que 8 ans d’existence, poursuit sa croissance entre le plébiscite de ses clients et les turbulences syndicales au sein de la maison mère (cf Groupe Air France). Mais inexorablement, et malgré cette résistance interne, partagée ou pas, la compagnie arborant le vert de l’espoir avec un Grand T sur l’empennage avance à un rythme cadencé.
Partie du modèle économique désigné par un nom de code à trois lettres : LCC pour « Low Cost Company », Transavia a pourtant, dans ses premières années, été baptisée très vite de compagnie aérienne ‘hybride’, comprenez par là, une compagnie qui remplit ses avions grâce à des partenaires Voyagistes et autres Tours Opérateurs (TO), et pour le complément, de passagers réservant sur le net. Un rapport au début qui était de 70% de passagers, dit à forfaits touristiques, complété par 30% d’individuels, pour le reste. Mais ça c’était avant !!
Aujourd’hui, la tendance s’est totalement inversée : 70% réservent sur le net et les 30% restant voyagent avec des ‘packages’ parfois tout compris.
Depuis 8 ans, les habitudes de consommation du voyageur aérien, fut il un usager fréquent ou ponctuel, ont bien changé. La tendance se profile des deux côtés du spectre de la réservation :
on est soit dernière minute pour un court séjour, un week-end prolongé, ou un voyage surprise, pour lequel les néologismes ‘City Break’ et ‘Short Break’ font mieux dans l’énoncé et sont les bienvenus dans le marketing vente… en français dans le texte.
Ou bien alors, vous êtes de la famille des fourmis laborieuses qui prévoit son voyage aérien loin dans le temps, et pour lequel vous serez dans les tous premiers à réserver, afin de faire de substantielles économies, vous octroyant ainsi un budget amélioré pour votre destination finale.
Ainsi, Transavia, bien consciente de son aura grandissante, consolide tant ses parts de marchés que ses zones de chalandises, comprenez par là, en langage non aérien, ses zones d’attractions et de captation de ses voyageurs. De fait, elle consolide aussi ses lignes.
Paris Orly, Nantes Atlantique, Lyon Saint Exupéry sont ses 3 bases vedettes, et Strasbourg et Porto viennent compléter un tableau qui devrait s’agrandir de 5 à 10 nouvelles lignes l’an prochain, si les corporatismes y trouvent leurs comptes.
Mais le plus important, c’est le voyageur, ainsi aux côtés d’EasyJet, de Norwegian, de Vueling, ou encore de Pegasus, la plate forme du Sud Parisien voit les hubs des low cost se multiplier et Transavia y figure en bonne place.
Transavia s’est faite une spécialité, desservir en priorité les destinations vacances, telles Ibiza, Mykonos ou Marrakech mais aussi les villes d’art et d’histoire telles Prague, Munich (une nouveauté dans son réseau) ou encore Lisbonne, mais aussi Venise.
Et puis toujours à la recherche de nouveautés, Transavia vient de se lancer vers de nouvelles escales rares pour les français comme Tirana en Albanie. Il convient aussi de parler de Thessalonique, escale moins rare, mais qui fait de la deuxième ville de Grèce, une destination intéressante. Plus loin, on notera les destinations de Boa Vista et Sal au Cap Vert ou encore de Larnaca (Chypre) qui dépassent chacune les 4 heures de vol et ferait bien rentrer Transavia dans des vols déjà long courrier puisqu’au delà de 4heures de vol. Des temps de vol de long courrier sans en avoir le statut ni le module ad-hoc, qu’importe, c’est le prix qui dicte le choix du passager, mais aussi la régularité et la flexibilité.
Les 10% de Clientèle Affaires ne s’y sont pas trompés et apprécient la mise en place du ‘fast track’ pour le contrôle au frontières, mais aussi les deux bagages en cabine et le choix du siège et la politique du partir tôt et revenir tard. Le tout avec un supplément tarifaire raisonnable et acceptable.
Transavia est donc une low-cost vers les destinations vacances oui, mais elle apprécie de plus en plus les villes d’art et d’histoire et la clientèle business qui va avec.
C’est sans doute çà, la vraie croissance, mélanger les genres.
© Richard BAYON.