Tourisme : L’ADEME accompagne le secteur dans sa transformation et transition écologique
Le tourisme est un véritable secteur clé pour l’économie française : hors période de crise, la consommation touristique représente environ 8 % du PIB et 2 millions d’emplois (soit 7,8 % des emplois salariés[1]). Cependant, responsable de 11%[2] des émissions nationales de gaz à effet de serre (principalement en raison du transport, de l’hébergement et de la restauration), de pressions sur les ressources naturelles (jusqu’à une multiplication par trois de la consommation annuelle d’eau et par quatre de la consommation annuelle d’énergie pour les territoires fortement touristiques[3]) et de production de déchets (+ 27 % par rapport à la moyenne nationale), le secteur du tourisme doit également abaisser ses impacts et fonder son attractivité sur une offre renouvelée, comme l’illustre l’essor de la demande pour un tourisme plus local ou plus durable.
Afin d’aider le secteur dans sa transition écologique et profiter des opportunités qu’elle représente, l’ADEME présente sa Stratégie Tourisme et à cette occasion remet en lumière des dispositifs à destination des professionnels.
La stratégie de l’ADEME pour la transformation et la transition écologique du secteur du tourisme
En 2019, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a confié à l’ADEME une mission visant à formuler un ensemble de recommandations au Gouvernement pour structurer une politique de développement du tourisme qui soit plus durable en France. La crise sanitaire de 2020 n’a pas stoppé la dynamique enclenchée autour de la transition écologique qui représente, pour les professionnels, une voie de différenciation sur le marché, de limitation des risques pour l’avenir et de montée en qualité de l’offre. Aujourd’hui, l’ADEME s’inscrit pleinement dans le paysage français du tourisme, travaille avec l’ensemble des acteurs du secteur (hébergements, restaurants, sites de loisirs, institutionnels, médias, plateformes…) et reçoit un nombre croissant de sollicitations.
Afin d’engager le secteur sur une transition écologique pérenne l’ADEME a identifié 3 priorités d’actions :
Sensibiliser et orienter le secteur au vu des enjeux environnementaux et des dispositifs existants
Accompagner les professionnels pour agir à court terme mais aussi à long terme pour préparer l’avenir
Développer des partenariats stratégiques qui ont la capacité de fédérer les acteurs du secteur et de démultiplier le déploiement des bonnes pratiques
Compte-tenu de la forte transversalité du secteur, l’ADEME concentre son intervention auprès des :
Acteurs du transport et des mobilités : développement des mobilités actives, encouragement d’un report avion ou voiture vers les transports en commun, etc.
Hébergements touristiques : rénovation thermique des bâtiments, développement des énergies renouvelables, etc.
Restaurants : développement de l’alimentation durable, lutte contre le gaspillage alimentaire, etc.
Sites touristiques et activités de loisirs : écocitoyenneté, développement d’offres touristiques d’accélération de la transition écologique, etc.
Territoires : partage d’expertise et accompagnement pour l’adaptation au changement climatique, à la décarbonation et au tourisme d’affaire, etc.
Avec Destination France : La France, 1ère destination du tourisme durable mondial en 2030
Intégré pleinement dans sa stratégie d’intervention auprès du secteur, le plan Destination France[4] dote l’ADEME de moyens financiers complémentaires pour mener une action « coup de poing » sur une partie du secteur. L’ADEME pilote 4 mesures du plan, avec plus de 30M€ de budget sur la période 2023-2024 :
Fonds Tourisme Durable – Hébergements et restaurants : accompagnement des hébergements / restaurants (TPE/PME) en zone rurale et péri-urbaine dans tous les domaines de la transition écologique via un diagnostic gratuit et le financement d’actions (ingénierie et investissements)
Fonds Tourisme Durable – Formes émergentes de tourisme : accompagnement à l’émergence et la structuration d’une offre de slow tourisme, agritourisme ou écotourisme en soutenant financièrement des opérateurs du tourisme dans la création/évolution de leur activité
Vélotourisme : développement du vélotourisme pour contribuer à l’atteinte de l’objectif du plan Destination France de faire de la France la 1ère destination vélotouristique mondiale d’ici 2030. Le programme décline des actions qui contribuent à améliorer la pratique du vélotourisme pour l’usager, notamment en accompagnant les acteurs du tourisme et collectivités territoriales à valoriser les itinéraires cyclables et à déployer des services dédiés : aire de service, marque Accueil Vélo© par le déploiement du stationnement vélo.
Empreinte carbone : renforcement de la durabilité du secteur et inscription des activités dans des démarches actives de réduction des émissions de gaz à effet de serre (développement de méthodologies sectorielles et nouvelle édition du bilan national des émissions de gaz à effet de serre du tourisme en France)
L’ADEME peut également accompagner la transition écologique des installations touristiques au travers de ses fonds d’intervention classiques (fonds chaleur, fonds économie circulaire).
L’ADEME aux côtés des acteurs du tourisme pour faire face aux enjeux climatiques ! 2 exemples :
Afin d’accompagner le secteur du tourisme dans sa transformation, l’ADEME développe des méthodologies, des outils sur diverses thématiques environnementales. Illustration au travers de l’Ecolabel européen pour les hébergements touristiques et de la problématique de l’adaptation au changement climatique.
L’Ecolabel européen, un réel outil d’éco-conception de service et de valorisation de l’engagement des hébergeurs touristiques
Créé en 1992, l’Écolabel européen est actuellement le seul label écologique européen soutenu par les pouvoirs publics et reste plus que jamais un critère fiable pour aider les vacanciers à repérer les produits les plus respectueux de l’environnement. Délivrés à des hébergements touristiques l’Écolabel européen garantit une excellence écologique, un faible impact environnemental tout au long du cycle de vie du service. Le cahier des charges du label permet à un hébergeur d’agir sur les principaux postes émetteurs : consommation d’eau et d’énergie, production de déchets, utilisation d’énergies renouvelables… Il s’agit d’un outil précieux pour guider les professionnels mais aussi un gage de qualité pour les touristes. L’ADEME assure le déploiement et la valorisation de l’Ecolabel européen sur le territoire français au travers notamment des financements dédiés.
L’Écolabel européen est un label environnemental qui permet aussi de gagner en compétitivité. En effet, l’excellence environnementale peut aussi être un synonyme d’économies. Il est possible d’alléger sa facture dès la 1ère année de certification grâce à des gestes simples et de petits investissements pour réduire ses consommations d’eau, d’énergie, pour mieux gérer ses déchets et choisir des produits plus écologiques.
L’adaptation au changement climatique d’acteurs touristiques en Hauts-de-France
Secteur clé de l’économie régionale, le tourisme en Hauts-de-France présente un réel potentiel d’attractivité, du fait notamment de la diversité de l’offre, mêlant sites à fort intérêt environnemental, culturel, historique et récréatif. Cependant, il doit se transformer durablement et changer de pratiques s’il veut être résilient face aux risques climatiques qui viennent s’ajouter voire exacerber d’autres menaces sécuritaires ou sanitaires. Ainsi, de 2020 à 2022 l’ADEME Hauts-de-France a mené une expérimentation sur 6 sites et 1 territoire pour faire face à deux enjeux : l’augmentation rapide de la fréquentation touristique et les aléas climatiques croissants.
Au travers un diagnostic de vulnérabilité et la construction d’un plan d’actions d’adaptation à horizon 2025, les acteurs ont pu prendre conscience de leur exposition et tenir compte des conséquences du changement climatique dans leurs activités en vue d’en réduire les impacts. Cette expérimentation a montré aux opérateurs à quel point le changement climatique n’était plus une question abstraite, mais un phénomène concret, qui se manifestait d’ores et déjà par un certain nombre de menaces directes sur leurs activités et leur modèle économique.