Nancy célèbre le 40ème anniversaire de l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO de plusieurs patrimoines du 18ème siècle.
Cette année, la Ville de Nancy célébrera le 40e anniversaire de l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO la place Stanislas, de la place de la Carrière et de la place d’Alliance. C’est en effet lors de sa séance de décembre 1983 que, sur proposition de l’ICOMOS, le comité du patrimoine mondial approuva l’inscription de cet ensemble architectural et urbain exceptionnel sur la liste du patrimoine mondial.
Quarante ans plus tard, cet anniversaire sera célébré à travers une série d’événements programmés de la mi-juin à la fin décembre 2023.
Temps forts :
– La Belle Saison à partir du 16 juin
– Le monumental Tour le 15 septembre.
– Le jardin éphémère (29 septembre – 1er novembre), dont le dessin reprendra notamment le logo du patrimoine mondial,
– Une exposition sur l’usage de la place Stanislas au XVIIIe siècle, au musée des Beaux-arts (28 octobre – 18 février).
– L’accueil de l’Association des Biens Français Patrimoine Mondial (4 au 6 octobre).
Cet anniversaire donnera également lieu à de nombreuses animations portées par plusieurs services de la Ville et des acteurs culturels locaux. Le Centre chorégraphique national – Ballet de Lorraine proposera deux spectacles, place d’Alliance et place de la Carrière.
La Ville de Nancy a également souhaité valoriser le Palais du Gouvernement, qui se trouve dans le patrimoine classé UNESCO, avec projet Etat des Lieux qui se concrétisera par des visites dansées assurées par le Centre chorégraphique national – Ballet de Lorraine et la compagnie de danse La Brèche.
Zoom sur la place Stanislas, une place aux multiples enjeux
C’est un véritable défi que Stanislas confie à son premier architecte Emmanuel Héré (1705-1763), en commandant une place susceptible de s’attirer les faveurs du monarque.
Un enjeu politique
L’ambition est d’élever une place en l’honneur du roi de France, Louis XV, son gendre, qui deviendra le souverain des Lorrains à la mort de Stanislas. Au fur et à mesure que l’on s’approche de l’hôtel de ville, la symbolique des éléments décoratifs va mettre en valeur Stanislas au détriment de son gendre. Un balcon sur deux de l’hôtel de ville porte ses initiales et le fronton est orné par les armoiries polonaises associées à celles de la ville. A l’intérieur, l’image de Louis XV disparaît complètement et l’ensemble des décors du salon Carré vantent Stanislas et ses œuvres.
Un enjeu urbain
Relier deux centres historiques afin d’unifier la ville. Le projet d’Emmanuel Héré s’appuie sur le tracé directeur de la place de la Carrière, construite par Chrétienne de Danemark au XVIe siècle, dont l’axe central va servir de colonne vertébrale à l’ensemble architectural. De chaque côté de cette ligne, se décline une parfaite symétrie dans la construction des deux places, du nouveau palais de l’Intendance (l’actuel palais du Gouvernement) jusqu’à l’Hôtel de Ville, en passant par l’arc de triomphe.
Emmanuel Héré pousse la perspective comme une ligne sans fin au-delà des deux principaux édifices en ouvrant le péristyle du palais de l’Intendance sur un jardin, auquel répond au sud, le trompe-l’œil peint par Jean Girardet et André Joly dans la cage d’escalier d’honneur de l’hôtel de ville.
Il s’inspire de l’architecture classique de l’hôtel de Craon, construit par Germain Boffrand 40 ans plus tôt, pour dessiner les élévations des bâtiments de la place Royale. Il choisit d’y ajouter les touches de légèreté et de mouvement en collaborant avec le serrurier ordinaire de Stanislas, Jean Lamour (1698- 1771), qui habille et encadre les façades de ses volubiles ouvrages en fer forgé doré à la feuille…
Quelques dates après l’ère Stanislas
- 1838 : La Pépinière devient un jardin public. Pour faciliter son accès depuis la place Stanislas,
les deux petites fontaines qui encadraient celle d’Amphitrite sont détruites. - 1906 : la Comédie est détruite dans un incendie.
- 1919 : ouverture de l’Opéra construit par Joseph Hornecker (1873-1942).
- 1936 : installation de l’actuel musée des Beaux-Arts.
- 1961 : premier défilé du cortège de saint Nicolas arrivant place Stanislas.
- 1983 : l’UNESCO considère que l’ensemble architectural composé par les places
Stanislas, de la Carrière et d’Alliance, représente « un chef-d’œuvre du génie créateur
humain » et offre « un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble architectural
ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l’histoire
humaine ». Ces deux critères, lui ont valu d’être classé au patrimoine mondial de l’humanité. - 2005 : après deux ans de travaux, la place est métamorphosée et devient entièrement
piétonne. Les nouveaux aménagements ont été inspirés par le tableau qui se trouve au
château de Pange. - 2003 : première édition du jardin éphémère réalisé par la direction des parcs et jardins de la
Ville de Nancy. - 2007 : première édition des Rendez-vous place Stanislas.