Marie-Louise Cognacq-Jaÿ, cofondatrice de La Samaritaine : une humaniste au service de son village natal, Samoëns (Haute-Savoie)
À l’aube de la réouverture du grand magasin parisien La Samaritaine, co-fondé par Marie-Louise Cognacq-Jaÿ, partez à la découverte de sa commune natale, Samoëns, un village-station chargé d’histoire et de richesses patrimoniales, niché au coeur de la Haute-Savoie.
La station de Samoëns, située au cœur de la vallée du Giffre, est un village authentique de montagne plein de charme et d’histoire. Surplombé par le cirque de Sixt-Fer-à-Cheval, le Criou ou encore le col de Joux Plane, le village reflète parfaitement la beauté des paysages alentours. Ce paradis de quiétude plein de charme accueille depuis plus de 200 ans les vacanciers en quête de dépaysement !
QUI EST MARIE-LOUISE COGNACQ-JAŸ ?
Une vie dédiée à La Samaritaine…
« À vous Cognacq-Jaÿ ! » Cette formule emblématique du petit écran des années 60 et 70, des générations et des générations de Français l’ont entendu.
Mais se souviennent-ils qu’Ernest Cognacq et son épouse Marie-Louise Cognacq, née Jaÿ, ont été les fondateurs des grands magasins de La Samaritaine, auxquels ils ont donné une prodigieuse expansion ?
Et dire que Marie-Louise était d’origines modestes, native de Samoëns, qu’elle avait commencé sa carrière dans les cuisines des hôtels la capitale alors qu’elle était âgée de tout juste quinze ans !
Elle fut l’une des grandes figures des magasins, un véritable génie du commerce, ayant réalisé l’une des plus incroyables ascensions de son époque. Une étoile du capitalisme… soucieuse de questions sociales et philanthropiques.
… aux grands magasins et à un somptueux jardin
Moderne et visionnaire, convaincue par le destin touristique de la vallée du Giffre, Marie-Louise Cognacq-Jaÿ a créé le jardin botanique alpin de Samoëns, un jardin qui porte son nom, « La Jaÿsinia », qu’elle a fait construire, trois années durant, avant d’en faire le don à sa commune en 1906.
Ce jardin existe toujours. Il porte la patine de 115 ans d’histoire, dans son magnifique écrin de montagnes, jardin aux mille couleurs et aux mille senteurs, il vous invite, cet été, à découvrir sa créatrice à travers une exposition qui lui est dédiée.
UN JARDIN ALPIN UNIQUE EN EUROPE
Unique dans la région, ce jardin est né en 1906 de la volonté d’une femme : Marie-Louise Cognacq Jaÿ. Native de Samoëns, elle fit fortune à Paris en créant avec son mari le grand magasin parisien La Samaritaine. Mais elle n’oublia jamais son village et acheta un terrain pour construire le Jardin botanique… sur la colline même où elle avait gardé un troupeau de chèvres jusqu’à ses 15 ans !
Flâner sur les sentiers de ce jardin botanique d’inspiration Art nouveau, qui fait la jonction entre la montagne et la campagne, voilà un des plaisirs offerts à qui découvre Samoëns. Sur ce flanc de colline, au coeur du village, se dégage une impression de liberté et d’harmonie naturelle.
Pourtant, tout ici est maîtrisé, répertorié : « Un jardinier doit savoir être discret, pour que cela ressemble le plus possible au naturel » explique Christian Chauplannaz, responsable scientifique et technique de la Jaÿsinia. Ainsi, les pissenlits côtoient des tulipes, et l’ail des ours avoisine près de 37 types de pivoines… depuis plus d’un siècle.
La Jaÿsinia est un des plus beaux jardins botaniques alpins de France. Ce parc enchanteur de 3,1 hectares est classé « Jardin remarquable » et transporte les visiteurs aux quatre coins du globe, grâce à sa flore remarquablement riche et variée.
Dessiné par le paysagiste Jules Allemand, le jardin serpente à travers 3 km de chemins et offre un panorama de plantes des montagnes du monde entier.
L’Europe se découvre avec le chardon bleu des Alpes, ou encore le crocus des Balkans, le Proche-Orient avec le cèdre du Liban.
Le séquoia géant ou encore la sanguinaire viennent d’Amérique.
L’Asie propose la pivoine du révérend père Delavay ainsi que le lys des crapauds qui vient du Japon.
Des antipodes, on retiendra la véronique arbustive néo-zélandaise. Des noms de plantes qui font rêver… À la Jaÿsinia, vous voyagerez aussi grâce à des parfums surprenants comme celui de l’Arbre à caramel qui, en automne, exhale un doux parfum de caramel quand la rosée se dépose sur ses feuilles tombées au sol. Vous découvrirez également des fleurs aux couleurs étonnantes, telles ces ancolies au bleu électrique… Et pour parfaire cette balade sensorielle et agrémenter les différents univers de ce jardin, fontaines, cascades, étangs et marais ont été installés à partir d’une source d’eau déviée grâce à des canalisations creusées à la main dans la montagne.
Le parcours se termine par un voyage dans le passé, en découvrant, dans cet écrin de végétation, la chapelle de la Jaÿsinia, qui date du XVIIe siècle et le château de la Tornalta qui trône au sommet de la colline depuis le XIIe siècle et dont les ruines offrent une vue imprenable sur le village et la vallée du Giffre.
Aujourd’hui, sous l’égide du Muséum national d’histoire naturelle, le Jardin possède un laboratoire où de nombreuses études scientifiques ont lieu.
EXPOSITION VIE ET ŒUVRE DE MARIE-LOUISE COGNACQ-JAŸ
Cette année, la maison de la Jaÿsinia accueille une exposition sur la vie et l’œuvre de Marie-Louise Cognacq-Jaÿ (1838-1925), fondatrice du jardin botanique alpin de Samoëns. Une personnalité forte aux visions sociales novatrices.
Marie-Louise Cognacq-Jaÿ, figure emblématique de Samoëns s’il en est !
Au pays des Sept Monts, son nom est sur toutes les lèvres. Il y a de quoi : elle fut une personnalité éblouissante du commerce parisien et fonda le Jardin Botanique Alpin de Samoëns, un établissement à la gloire du vivant pour soutenir le pays natal.
Les Journées Botaniques se devaient de rendre hommage à cette enfant du pays. Tout l’été 2021, la maison du parc accueillera une exposition sur la vie et l’œuvre de Marie-Louise.
Michel Gaudin, auteur de la Samaritaine des Cognacq-Jaÿ, spécialiste du sujet, a collaboré pour cette exposition avec Alain Lachaud, auteur d’ouvrages ramarqués sur la vie d’autrefois dans le Haut-Giffre.
L’occasion d’un voyage pour le moins rafraîchissant dans la vie et l’œuvre de la fondatrice de la Samaritaine : les grandes heures, des traits de personnalité méconnus, un caractère visionnaire et une œuvre qui continue de grandir presque un siècle après elle… le tout illustré de nombreux documents inédits.
Du 07/06 au 31/08/2021 de 14h à 18h, fermé samedi et dimanche
04 50 34 40 28 / infos@samoens.com
LE SAVIEZ-VOUS ?
Le nom « Samoëns » remonte ainsi à l’an 1167. Il provient d’une expression médiévale qui qualifie « les sept monts » entourant le village : Cuidex, Vigny, Folly, Oddaz, Bostan, Chardonnière, Freterolles, La Vullie. C’est pourquoi les habitants du village sont appelés septimontains et septimontaines.