La monde de la montagne est consterné face aux annonces d’Emmanuel Macron.
Lors de l’allocution du Président de la République mardi 24 novembre 2020, un séisme s’est abattu sur le monde de la montagne et ses stations de ski. « Il me semble toutefois impossible d’envisager une ouverture [des stations de ski] pour les fêtes et bien préférable d’envisager une réouverture courant janvier dans les meilleures conditions » – Emmanuel Macron. Le Président de la République a ainsi balayé, en une seule phrase, le travail exemplaire de plusieurs semaines de la part de tous les professionnels des 325 stations de montagne en France pour mettre en place un arsenal de mesures impressionnantes et efficaces pour permettre à plusieurs millions de vacanciers – qui en ont cruellement besoin – de partir non seulement dans des conditions sanitaires exceptionnelles, mais surtout de leur offrir la meilleure qualité d’accueil.
Des déclarations qui posent questions
Armelle Solelhac, experte du tourisme de montagne, se pose la question suivante : « pourquoi les lieux de culte, les théâtres ou les magasins peuvent ouvrir alors qu’il s’agit de lieux clos dans lesquels le virus peut se propager rapidement et qu’un domaine skiable, en plein air, sur lequel les skieurs sont équipés de la tête aux pieds (combinaison, chaussettes, masque sur les yeux… et même sur les voies respiratoires, casque, gants, chaussures de ski, etc…) avec des distanciations sociales d’au moins 1 m pour éviter les accrochages et une attente bien inférieure à la durée d’un film aux remontées mécaniques puissent être fermé jusqu’à la mi-janvier ? »
Un sentiment d’injustice et de « déni de démocratie ». En dépit de la réunion des professionnels du tourisme en montagne avec le Premier ministre et le Secrétaire d’État au Tourisme moins de 24h avant l’annonce présidentielle qui annonçait avoir besoin d’un délai de 10 jours pour apporter les meilleures solutions pour ouvrir les stations de montagne, le Président de la République semble avoir unilatéralement décidé de ne pas ouvrir les stations de montagne avant au moins la fin janvier 2021, privant ainsi cette industrie de 20% à 30% de ses revenus (soit +/- 2 milliards d’euros)… le tout après l’avoir déjà amputée de 16% de ses revenus l’hiver dernier !
Face à cette annonce, un sentiment de colère et de solidarité se fait sentir dans l’industrie de la montagne : la gronde commence à se faire entendre. Certains acteurs de la montagne en appellent même à la désobéissance civile, qui est inscrite et protégée par la Constitution française. En effet, que se passerait-il si les 325 stations françaises avaient le courage de toutes ouvrir leur domaine skiable le 19 décembre prochain ?
Certains voisins européens quant à eux vont ouvrir leurs stations de ski. Armelle Solelhac alerte sur un point : toutes les rumeurs laissant à penser que les Français reporteraient massivement leurs choix de destination vers la Suisse, l’Autriche, l’Andorre, la Scandinavie ou même l’Amérique du Nord sont à prendre avec beaucoup de réserve. D’abord parce que les Français sont très casaniers et ensuite parce que les prix des séjours au ski dans ces pays sont beaucoup plus chers qu’en France.