Étude : été 2021 vs 2020, les Français vont-ils se lâcher pour leurs vacances ?
Comment les Français abordent les vacances d’été ? Après les avoir sondés en mai 2020 et tout au long de l’année pour connaître leur état d’esprit et leurs projets, VVF Ingénierie, filiale de VVF a renouvelé son enquête et mesuré les changements entre l’été 2021 et l’été 2020. Les premiers résultats démontrent une ambivalence des Français quant à leur projet de vacances. La sortie de crise suscite un tiraillement entre envie de se lâcher et inquiétude liée au reliquat de la crise
Budget, durée, attentes, réservations, craintes… l’étude dresse un état des lieux et s’interroge cette année :
Sur les différences de typologies entre ceux qui ont déjà réservé et ceux qui attendent encore
Sur l’influence du tourisme durable et du respect de l’environnement au moment de réserver leurs vacances
Enquête réalisée du 12 mai au 21 mai 2021 sur un échantillon représentatif de la population française de plus de 18 ans – questionnaire administré en ligne
- 3 861 répondants dont 22 % ayant déjà loué chez VVF au cours des 10 dernières années
- *VVF Ingénierie est un cabinet-conseil, spécialiste d’études et de conduite de projet d’équipements touristiques durables filiale de VVF)
- Des Français impatients et déterminés à partir, mais des appréhensions demeurent
- 42 % des Français attendent les vacances avec plus d’impatience que l’année dernière, mais 27 % avec plus d’appréhension.
- 58 % des Français déclarent qu’ils partiront, quel que soit le contexte (hors confinement strict)
La contamination et le reconfinement ne sont plus des peurs significatives pouvant conduire à modifier les projets de vacances : de respectivement 54 % et 40 % en mai 2020 elles tombent à 13 % et 9 %. Vient ensuite à 12 %, la fermeture des loisirs et restaurants. Cette question ne se posait pas en mai 2020, mais était d’actualité en février 2021 où 44 % des Français estimaient que c’était un facteur d’annulation des départs.
80 % des vacanciers pour la mise en place du passeport sanitaire pour voyager
Le passeport sanitaire pour voyager est accepté par 80 % des Français, dont 50 % qui estiment que ce système est rassurant et près de 30 % que c’est contraignant.
- Les vacances : synonymes d’évasion, de plaisir et de liberté
- Ce sont les premiers mots qui viennent à l’esprit des Français quand ils pensent aux vacances (respectivement à 44 %, 17 % et 13 %)
- Réservations : une légère hausse
- 40 % de ceux ayant décidé de partir cet été ont déjà réservé, vs 38 % en mai 2020
- Parmi les 60 % qui partaient habituellement en été, mais qui n’ont pas encore réservé :
- – 84 % réserveront ultérieurement
- 40 % le feront 15 jours ou moins avant leur départ
- – 16 % renoncent à partir
L’incertitude sur les modalités de déconfinement et de déplacements est la 1ère cause de renoncement aux vacances (45 %, mais en forte baisse vs 55 % en mai 2020).
– Viennent ensuite des raisons budgétaires (22 %)
La France, en juillet/août et à la mer : les vacances idéales
- 86 % des vacanciers ont, ou vont, réserver sur le territoire national contre 90 % en 2020, dont 4 % dans leur région (6,5 % en 2020) et seulement 7 % qui auraient choisi une autre destination s’ils avaient pu (vs 21 % en 2020)
- 50 % vont ou iront à la mer soit 10 points de plus par rapport à 2020 (40 %).
- La montagne et la moyenne montagne se maintiennent à des niveaux similaires (30 % vs 31 %) alors que la campagne perd près de 11 points (16,8 % vs 28 % en 2020)
- 72 % s’orientent vers les campings/villages vacances/résidences de tourisme vs 77 % en 2020
- Les hôtels retrouvent un peu de leur clientèle (6 % vs 3 % en mai 2020) et les hébergements de particuliers affichent une petite hausse de 2 points (21 % vs 18 %)
- 60 % attendent des offres de restauration sur leur lieu de vacances et 55 % des activités culturelles et de loisirs (musée, parcs naturels…)
- Les deux premières attentes des Français restent les mêmes en 2021/2020, mais le classement s’inverse : cette année la restauration arrivant en premier
- 86 % prendront leur véhicule personnel, contre 96 % l’an dernier, le train et l’avion étant en nette augmentation (respectivement 8 % et 6 % vs 3 % et 1 %)
- L’environnement et le tourisme durable : peu d’influence sur le choix des vacances des Français
Entre la volonté d’aller vers un tourisme écoresponsable, d’adopter des comportements plus respectueux de l’environnement, et les faits, il y a un delta :
- – Plus de 2/3 des Français (71 %) ne se sont pas posé la question de savoir s’ils effectuaient leur réservation via un opérateur du tourisme durable
- – 93 % ne se sont pas posé la question de savoir s’ils pouvaient choisir un mode de déplacement plus écologique
- – Plus de 2/3 ne se sont pas posé la question de savoir si leur destination/hébergement était labélisée écoresponsable (70 %)
- Des budgets plus disparates, des durées de vacances similaires à 2020, le retour des grands-parents comme mode de garde favoris.
- Budget 2021 : des écarts se creusent entre les extrêmes et les budgets sont plus disparates. Mais sont en hausse pour 52 % des répondants.
- 12 % des Français ont un budget inférieur ou égal à 500 € et 12 % supérieur à 2001 €
Alors que l’année dernière la grande majorité des Français (76 %) avait un budget compris entre 501 et 1000 €, cette année les fourchettes de budget sont beaucoup plus disparates
- – 12 % : moins de 500 € (vs 0,3 % en 2020)
- – 36 % : entre 501 et 1000 € (vs 76 % en 2020)
- – 24 % : entre 1001 et 1500 € (vs 16 %)
- – 16 % : entre 1501 et 2000 € (5 %)
- – 12 % : plus de 2001€ (vs 3 %)
La restauration : le 1er poste sur lequel les Français feront des économies (36 % idem à 2020)
Cette année, les Français vont diminuer davantage leur budget/2020 sur les sorties et activités culturelles (24 % vs 23 %) ainsi que sur l’alimentation (4 % vs 2 %). En revanche, ils le feront moins sur les activités sportives (19 % vs 20 %) et l’hébergement (17 % vs 19 %)
44 % prendront 2 semaines de vacances comme à l’été 2020
Ils seront plus nombreux à prendre seulement 1 semaine qu’en 2020 (41 % vs 33 %). En revanche ils seront moins nombreux à prendre 3 semaines (10 % vs 13 %), 4 semaines et plus (3 % vs 5 %) et à partir moins d’une semaine (2 % vs 5 % en 2020)
45 % confieront leurs enfants aux grands-parents en dehors des vacances communes (vs 17 % en 2020)
Les centres de loisirs – qui avaient souffert en mai 2020 de l’incertitude de leur réouverture et du fait d’être considéré comme des centres de contamination à cause de la présence d’enfants- retrouvent leur public (32 % vs 6 %). Il en est de même pour les colonies de vacances, mais dans une moindre mesure (8 % vs 2 % en 2020)
Focus sur les différences entre ceux ayant déjà réservé et ceux en attente de le faire
- Par rapport aux 40 % de Français qui ont déjà réservé leurs vacances :
- – Ils sont un peu plus inquiets : 53 % affirment qu’ils partiront, quel que soit le contexte – hormis un confinement strict- vs 62 % de ceux ayant déjà réservé
- – Ils sont plus nombreux à attendre septembre : soit 25 % vs 10 %, aux dépens de juillet/août (58 % d’intention de réservation vs 68 %)
- – Ils plébiscitent la France, mais pour une moindre part (81 % vs 91 %), mais deux fois plus l’Europe (12 % vs 6 %) et l’étranger (7 % vs 3 %). Ils sont plus nombreux à indiquer qu’ils auraient préféré partir à l’étranger au lieu de rester en France (10 % vs 4 %)
- – Ils vont privilégier un peu plus la mer (51 % vs 49 %) et nettement moins la campagne (15 % vs 19 %)
- – Les campings/villages vacances/résidences de tourisme en tête, mais dans une moindre mesure (69 % vs 75 %) au profit des locations via un particulier/plateforme/gîtes/amis/famille (21 % vs 20 %), mais surtout de l’hôtellerie (8 % vs 4 %)
- – On retrouve plus de célibataires (7 % vs 3 %), de couples sans enfants (42 % vs 34 %) et moins de familles avec enfants (45 % vs 54 %)
- – Ils utiliseront un peu moins leur véhicule personnel (84 % vs 89 %) au profit du train (8 % vs 7.6 %) et surtout de l’avion (8,2 % vs 3,7 %)
- « Des Français ambivalents et de grands écarts : c’est le résumé de notre étude sur le comportement des Français pour les prochaines vacances estivales. Sans surprise, les Français sont plus impatients que d’habitude à partir en vacances, ce qui se traduit déjà dans les taux de réservation constatés. Toutefois, cet enthousiasme est modéré pour plus d’un quart d’entre eux par une plus grande appréhension que l’an passé, mais qui ne semble pas liée à la crainte d’une contamination (13 % vs 54 % en 2020).
Ce grand écart se traduit également pour les budgets dédiés aux vacances avec une forte disparité entre les Français. D’un côté, nous trouvons ceux qui ont dû annuler restaurants, loisir, vacances d’hiver ou de printemps et qui ont reporté ce budget sur l’été ; de l’autre ceux qui ont été durement touchés par la crise. Résultat : pour la première fois, nous voyons apparaître des prévisions de budget inférieur ou égal à 500 euros (12 % des personnes interrogées) et à l’opposé une augmentation des fourchettes plus élevées avec 12 % des répondants consacrant plus de 2000 € à leurs vacances.
Autre enseignement de l’étude, le tourisme durable n’est pas une priorité des Français au moment de choisir leurs vacances. Peu importe, pour la majorité d’entre eux, la vertu écologique ou non de l’opérateur choisi, le moyen de transport ou l’aspect écoresponsable de l’hébergement. L’impatience des vacances semble mettre de côté, provisoirement, la volonté écologique.
Sur le versant des destinations, la montagne et moyenne montagne confortent leur attrait avec 30 % de réservations, soit l’équivalent du record de 2020. Sans surprise la mer et le littoral attirent la moitié des Français au détriment de la campagne, une destination en baisse. Les Français rêvent de grand large, des hauteurs des cimes, pour retrouver un sentiment de liberté hors de toutes contraintes.
Ils rêvent aussi de restaurant en terrasses, de loisirs et pourtant là encore on retrouve un paradoxe : ce sont les premiers postes sur lesquels ils feront des économies s’ils doivent en faire. Quoi qu’il en soit, la France reste la grande gagnante, avec 86 % des vacanciers qui l’ont choisie comme destination pour l’été» Stéphane Le Bihan, DG VVF.