Baromètre Opodo 2023 réalisé par le Cabinet Raffour Interactif Bilan 2022 du tourisme de loisir des Français de 15 ans et +
Opodo France « cette étude Baromètre, unique sur le marché français, mesure précisément depuis 21 ans les
évolutions annuelles du tourisme de loisir. Les Français préparent et réservent majoritairement en ligne. Notre
objectif est d’accompagner les touristes en déployant des services utiles et innovants qui facilitent leurs voyages».
Analyse des résultats par Guy Raffour, fondateur du Cabinet d’études Raffour Interactif, auteur du Baromètre.
L’année 2022 marque une hausse significative des séjours marchands (avec hébergement payant)
Guy Raffour : les Français de 15 ans et + de métropole ont battu en 2022 deux records de taux de départ :
✔ 41% d’entre eux sont partis en courts séjours marchands de loisir soit + 2 points vs 2021 qui avait
pourtant déjà établi un record. Ces séjours de 1 à 3 nuitées sont particulièrement prisés pour des
pauses salutaires, expérientielles en termes de contenus, au budget contenu et organisées jusqu’à la
dernière minute en fonction des événements et des disponibilités.
✔ 42% sont partis en longs séjours marchands de loisir soit + 3 points vs 2021.
Ces séjours, malgré leur coût plus élevé, sont plébiscités par une volonté de changer, de découvrir, de
se dépayser, de se laisser prendre en charge par des professionnels (hébergement, restauration,
activités etc.) afin de réellement « lâcher prise ».
Le taux de départ à l’étranger ou Dom-Tom contribue à leur hausse (voir ci-après)
Le taux de départ en Vacances des Français, soit en « au moins un » long séjour marchand ou non marchand, s’est quant à lui situé à 60% en 2022, en recul de 2 points vs 2021. Ce recul s’explique à la fois par davantage de Français qui ont pu cumuler ces 2 types de longs séjours et par une baisse des départs en longs séjours non marchands (dans la famille/ amis/ en résidence secondaire).
En effet 39% des Français de 15 ans et + sont partis en longs séjours non marchands contre 42% en 2021 où leur taux avait établi un record du fait de l’adaptation aux événements sanitaires. Malgré tout, ce taux de 39% est élevé au regard de l’historique du Baromètre.
Ces séjours non marchands s’organisent rapidement dans des lieux connus, avec une grande souplesse, car sans réservation d’un hébergement, et avec un transport majoritairement individuel. Ils répondent à une envie de se ressourcer avec ses proches, de retrouver ses activités rituelles, tout en amoindrissant le budget à y consacrer.
Le taux de départ « global » des Français en séjours de loisir s’établit en 2022 à 65% contre 67% en 2021
(« au moins un » départ en court séjour marchand ou long marchand ou non marchand)
Malgré les 2 taux de départ record en courts et longs séjours marchands, on retrouve les 2 raisons du recul de 2 points : l’augmentation du nombre de Français ayant pu cumuler plusieurs types de séjours et le recul des longs séjours non marchands.
Quant aux raisons de non départ en courts séjours marchands ou longs séjours de loisir, elles sont multiples.
En tout 1er lieu le manque de budget disponible, d’où l’importance d’accentuer les aides au départ et de mettre au point des offres accessibles au plus grand nombre de foyers.
Par ailleurs les Français consacrent un budget à des séjours autres que ceux de loisir (voir ci-dessous les types de séjours non mesurés dans ce Baromètre **) Des situations personnelles expliquent également le non départ : problèmes de santé, changement ou recherche d’un travail, déménagement, travaux, enfants en bas âge, aide à des parents, grand âge, maison de retraite, aide à la reprise d’activités par des enfants (notamment dans l’agriculture), possession d’animaux de compagnie etc.
Et un certain nombre de Français ne ressentent pas le besoin de quitter leur domicile principal : ils ont organisé des activités de loisir, de plein air (pêche, chasse etc.), d’excursions, de bricolage/ jardinage, d’accueil de leur famille et amis, associatives Tous les territoires français possèdent des richesses touristiques de proximité, naturelles, patrimoniales, culturelles, gastronomiques etc. plébiscitées localement et, on le constate année après année, internationalement.
Destinations France & Etranger ou Dom-Tom (base 100% = Français partis)
✔ 80% des Français de métropole partis en 2022 ont choisi la destination France métropolitaine
✔ 45% ont choisi l’Etranger ou les Dom-Tom soit une hausse de 13 points vs 2021 (***)
Guy Raffour : en 2022, 80% des Français de métropole partis ont choisi la France métropolitaine, ils étaient
84% en 2021. La destination France est revenue à sa part de marché plus traditionnelle après deux années de
pandémie qui ont oblitéré nombre de voyages à l’étranger.
Les Français adoptent une nouvelle façon de choisir leurs séjours en France métropolitaine avec une vision à 360 degrés. Tous les types d’hébergements sont possibles, la distance qui les éloigne de leur domicile n’est plus synonyme de dépaysement, ils font jouer la concurrence pour optimiser le rapport qualité/ prix, recherchent une variété des activités sur place et analysent les types de destinations (mer, montagne, campagne, lacs etc.…) en « 4 saisons ». Ils recherchent également des hébergements permettant des séjours hybrides, travail & loisir.
Fortement altérées pendant la pandémie, les destinations étrangères ou les Dom-Tom retrouvent une grande partie de leur clientèle. Le taux de départ dans ces destinations a été en 2022 (base Français partis) de 45% contre 32% en 2021, soit une hausse de 13 points après une hausse de 12 points en 2021 vs 2020. Ces hausses ne permettent pas encore d’atteindre le niveau de 2019 où ce taux culminait à 52% mais la forte reprise se poursuit.
Ces séjours hors de la métropole sont très appréciés car l’intensité de la découverte et du dépaysement est
maximale, portée par une envie « d’ailleurs » émotionnelle, physique, patrimoniale, récréative, culturelle etc.
(***) Le taux de départ en France métropolitaine a été de 80%, celui à l’étranger ou Dom-Tom de 45%.
Total = 125% : 25% des Français sont partis à la fois en France métropolitaine ET à l’étranger ou Dom-Tom.
(**) Séjour de loisir/ détente/ vacances : ne sont pas mesurés dans ce Baromètre les séjours de santé, pèlerinages, manifestations sportives, voyages scolaires & linguistiques, visites à des parents ou amis, séjours pour affaires & motifs professionnels, missions ou réunions professionnelles, sauf si ces séjours comportent des jours de congés complémentaires de loisir Court séjour : 1 à 3 nuits consécutives hors du domicile principal. Les courts séjours non marchands ne sont pas mesurés.
Long séjour: 4 nuits et +, ce sont des « Vacances ». Marchand = hébergement payant de tout type en hôtel, camping, gîte, chambre d’hôte, résidence de loisir, village de vacances, location saisonnière à des professionnels ou à des particuliers, forfait tout compris, croisière maritime ou fluviale, location de camping-car, bateaux etc. Non marchand = hébergement dans la famille, amis ou résidence secondaire
> La fréquence et la durée des séjours ne sont pas mesurées E & M-Tourisme
✔ 76% des Français partis en 2022 ont préparé en ligne leurs séjours (tous devices)
✔ 65% des Français partis sont M-touristes (ont utilisé leur smartphone ou tablette)
Guy Raffour : l’E-tourisme facilite les recherches et les réservations bien avant le départ, jusqu’à la dernière
minute, mais aussi pendant le déroulement du séjour, avec un accès à l’ensemble des acteurs de l’offre qu’elle soit touristique, culturelle, gastronomique, pratique etc. Ainsi l’information « juste à temps » tient une place centrale grâce à sa précision, sa personnalisation, son actualisation, en tous lieux et de façon responsive.
On s’informe sur les disponibilités, les prix, la météo, les normes sanitaires, les conditions contractuelles, les
activités et les accès, mais également sur tous les services de la vie quotidienne. On échange sur les opportunités de visites avec son entourage en tenant compte de son budget disponible.
L’ubiquité de l’information facilite l’inspiration et elle apporte également de la sécurité et de la sérénité grâce à la flexibilité des modifications des paramètres du séjour, ce qui incite à réserver. Dans ce contexte, le smartphone est devenu un auxiliaire incontournable qui accompagne les touristes pendant les séjours de façon géolocalisée. Grâce à ce media, ils se repèrent au mieux pour tous leurs déplacements, sauvegardent leurs carnets de voyages et l’utilisent comme guide lors des visites. Au-delà de ces utilisations pratiques et performantes, les m-touristes partagent leurs émotions et réalisations multimédia sur les réseaux sociaux, ce qui promeut les lieux visités.
En amont, avec l’E-tourisme les Français rêvent à leurs séjours, s’extraient du quotidien en consultant des
destinations et leurs propositions. Le voyage virtuel précède le réel. La digitalisation de tous les acteurs, quels que soient leurs tailles et leurs domaines d’activités est indispensable.
56% des Français partis ont réservé tout ou partie de leurs séjours en ligne (tous devices)
Guy Raffour : la réservation en ligne s’est généralisée sur tous les types de prestations : hébergements, transports et activités multiples. Elle démontre une infomédiation très efficace entre la demande et l’offre, accessible 24h sur 24, 7j sur 7, émise par tous les types d’acteurs : traditionnels en multicanal ou pure-players, particuliers, prestataires en direct ou intermédiés. L’E-touriste a acquis un nouveau pouvoir décisionnel avec ces accès, ces comparaisons, ces lectures d’avis, ces présentations multimédia, ces échanges dématérialisé de services. Ils se traduisent ensuite par des prestations « réelles » dont on aura analysé le contenu, le prix, les conditions, l’environnement : le niveau d’exigence entre le « perçu et le réalisé » s’est considérablement amplifié.
L’E-tourisme permet également aux destinations de gérer les flux de touristes en fonction des créneaux possibles en réservations. Il permet également d’orienter les flux vers des lieux de visite moins fréquentés et pertinents en termes touristiques. En ces temps rythmés par des crises, l’accès à des offres consultables et réservables en temps réel est un atout, à charge pour les professionnels de pouvoir se maintenir prêts jusqu’à la dernière minute sans grande visibilité préalable. Pour y parvenir, ils doivent capitaliser sur leur expérience, leurs observations et se former à la gestion de bases de données comportementales corrélées par événements.
52% des Français partis en vacances en 2022 expriment un Besoin » vital » de partir cette année 2023
Guy Raffour : ce taux de 52% est en recul de 4 points par rapport à l’année 2022. En effet la question que nous leur posons porte sur leur Besoin vital de partir en séjours de loisir mais en intégrant la variable conditionnelle d’être alors « prêts à sacrifier d’autres dépenses ».
D’où cette année une tendance à davantage d’arbitrages financiers compte tenu du contexte international et
national avec notamment une inflation sur les prix alimentaires et l’énergie. En effet les Français ne souhaitent pas s’endetter pour leurs séjours de loisir : 70% de ceux partis prévoient un budget vacances.
Ce Besoin vital de partir des Français constitue la clef de la résilience du secteur. Les séjours de loisir, comme le démontrent les 21 années d’analyse Barométrique, représentent pour les Français des moments importants de leur vie. Ces séjours accompagnent leurs pensées toute l’année, leur donnent de l’énergie, leur apportent la promesse de se déconnecter du quotidien, de renforcer leurs liens avec leurs proches et sont source de partage et de rencontres lors de moments de détente. Les séjours de loisir ressourcent durablement les Français par les émotions procurées.