Le nombre annuel de voyageurs devrait atteindre les 2.4 billion d’ici 2040, selon la dernière étude réalisée par Deloitte et Google
Le cabinet Deloitte dévoile les résultats de la nouvelle étude « NextGen travellers and destinations », réalisée en partenariat avec Google. Cette étude analyse l’évolution du secteur du tourisme depuis les années 1990 et anticipe les nouvelles tendances attendues à l’horizon 2040.
L’étude commence par dresser un état des lieux de l’activité et de l’évolution du secteur du tourisme. Entre 1975 et 2019, le secteur a connu une croissance mondiale spectaculaire, bénéficiant d’un doublement du nombre de voyageurs tous les 15 ans. En 2019, ce chiffre est allé jusqu’à atteindre le seuil de 1.5 billion de voyageurs par an. Au cours des dernières années, le secteur a néanmoins été fortement impacté par la crise du COVID-19. Depuis, ce dernier a fait preuve d’une forte résilience, en recouvrant 86% de son activité en 2023 comparativement à la période prépandémique.
Aujourd’hui, les cinq principaux marchés émetteurs sont les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et l’Italie. Concernant les destinations les plus prisées, la France, l’Espagne, les Etats-Unis et l’Italie maintiennent leur position de pays les plus visités depuis 2010. On note également une forte progression du tourisme vers l’Amérique du Sud ainsi que la région Asie Pacifique au cours des dernières années.
Perspectives pour 2040
A l’avenir, le nombre de voyageurs devrait continuer d’augmenter, jusqu’à atteindre le seuil annuel de 2.4 billions de touristes en 2040 selon les prédictions de l’étude. Cette augmentation du nombre de voyageurs s’explique notamment par l’évolution démographique ainsi que par le développement d’une classe 2 moyenne mondiale, dotée d’un pouvoir d’achat suffisant pour accéder à l’expérience touristique.
Concernant les destinations, le top cinq des pays les plus visités risque de voir leurs parts de marché régresser de 10% d’ici 2040 par rapport aux résultats de 2019. En effet, si l’Espagne, la France, les Etats-Unis et la Chine devraient parvenir à maintenir leur position dans le top cinq, l’Italie, elle, pourrait chuter en sixième place, au profit du Mexique qui entrerait dans le haut du classement des destinations les plus prisées. L’Arabie Saoudite, l’Indonésie et les Emirats Arabes Unis devraient quant à eux entrer dans le top quinze des destinations les plus fréquentées, symbole d’une évolution progressive des flux touristiques au-delà des zones occidentales. Concernant plus spécifiquement la France, celle-ci risquerait de passer de la première place à la deuxième place, devancée par l’Espagne en top destination.
Le top 5 des marchés émetteurs devrait également être appelé à évoluer. Si la Chine et les Etats-Unis devraient respectivement conserver la première et la deuxième place du classement, on note le passage du Royaume-Uni en troisième place, l’entrée de l’Inde en quatrième place, et le recul de l’Allemagne ainsi que de la Russie en cinquième et sixième place.
Au sujet de l’évolution des pratiques du secteur, plusieurs facteurs sont identifiés par l’étude comme étant susceptibles de fortement impacter la pratique du tourisme dans les années à venir, au premier rang desquels : le développement technologique (IA, expériences virtuelles, Web 3, etc.), le changement climatique (préférence pour les transports décarbonés, restriction du tourisme de masse, réchauffement climatique, etc.) et l’instabilité géopolitique (retour de la guerre en Europe, guerre au Proche et Moyen-Orient, tensions internationales, etc.).
« Après le recul de la crise sanitaire, le secteur du tourisme retrouve aujourd’hui de belles perspectives d’évolution et de croissance.
L’organisation des Jeux Paris 2024 au coeur de Paris, mettant en avant les lieux historiques et créant des images uniques de la ville, créera un engouement supplémentaire important au cours des années à venir, lui permettant de se maintenir dans le top 5 des destinations les plus fréquentées dans le monde par les touristes. » déclare Joanne Dreyfus, Associée responsable Transport, Hospitalité et Services chez Deloitte.