Versailles insolite : épisode 1 texte et photos : Philippe ZANI
Vous connaissez le Château ? Bien, n’oubliez pas que avant Louis XIV, Versailles était encore un petit village où, bizarrement peu de bâtiments contrairement aux alentours, sont construits en pierre de taille. Mais ce n’est qu’un détail ! En visitant ce village devenue ville, vous découvrirez un lieu bien chargé d’histoire. Construit en 1841, le Marché Notre-Dame doté de maisonnettes abritant denrées et marchands, surveille le primeur Gary Guette. Un gars qui ne vend pas que de la fraise mais dont on retient le nom au-delà des autres belles étals aux intitulés plus parlants tels : le carré de la viande, le carré aux herbes, le carré de la marée ou le carré de la farine,. Dans le carré de la farine, on garde peut-être encore « le poids-le-roi », les mesures étalons. Dans les odeurs de la partie couverte, on ferme les yeux en évoquant l’agréable souvenir de la fromagère au généreux étal. À l’extérieur, en bordure du marché sévissent de nombreux restaurants aux menus séducteurs.
Un peu d’histoire …
Afin de faire saliver ses papilles, Louis XIV ordonne à Monsieur de La Quintinie de créer un potager. Il lui confie neuf hectares au bord du Parc aux Cerfs. Dès les premières récoltes, La Quintinie se fait remarquer. Sous les doigts de ce Monsieur, les arbres fruitiers prennent des formes démesurées et font jaillir de nombreuses nouvelles.
Aujourd’hui, le Potager du Roi existe encore mais il loge désormais l’École Nationale du Paysage.
Au-delà du Potager, le parc Balbi, jardin public, conserve les vestiges du jardin paysager dessiné par Monsieur Chalgrin pour la maîtresse du comte de Provence en 1785 : une rivière, une île, une grotte, un belvédère.
Allons faire un tour au Musée Lambinet où , cet été on a pu découvrir comme par hasard l’exposition sur la Révolution française avec les œuvres du fameux Auguste-Alexandre Baudran, peintre des scènes de la vie versaillaise. Ainsi que, surprise : Caroline, le personnage de Pierre Probst, dessinateur et écrivain de 43 romans que toutes les adolescentes des années 60 se sont partagées. Et qui fut tout de même vendu à quelques 38 millions d’exemplaires.
Monsieur Porchon, entrepreneur des bâtiments du roi, construisit ce charmant hôtel particulier d’une trentaine de salles, sur l’étang de Clagny, asséché, qui conserve entre nous soit dit de belles collections d’art décoratif du XVIIIè siècle et, on l’avait compris d’objets relatifs à l’histoire de Versailles et à la Révolution.
Au passage l’histoire dit aussi, qu’après les massacres de 1792, notamment celui des Girondins pourchassés jusqu’à Caen, Charlotte Corday, outrageusement indignée par les meurtres incessants de Jean-Paul Marat, part assassiner ce dernier bizarrement dans sa baignoire et succombe le lendemain même à la guillotine, à l’âge de 23 ans. Les femmes avaient du tempérament à l’époque. Marat, un suisse natif de Boudry en 1743, meurt donc à Paris en 1793.
La dernière exécution publique à la guillotine fut celle d’un sérial killer en juin 1939 au lever du soleil par habitude. Et par coïncidence, la déclaration de la 2ème Grande Guerre eut lieu 2 mois après. Par la suite, les exécutions à la guillotine eurent quand même lieu à l’intérieur des prisons jusqu’en 1977.
L’hôtel du bailliage sert de tribunal et de prison sous l’Ancien Régime. Devenu tribunal criminel à la Révolution, il est désaffecté puis réhabilité et, est désormais occupé par les boutiques d’antiquaires, c’est le quartier de la Géôle théâtre de l’assassinat de nombreux détenus.
On ne peut parler de l’histoire de Versailles sans mentionner la Salle du Jeu de Paume surnomée « tripot » à l’époque. Construite par Nicolas Creté en 1686, elle est reconnue à cause du Serment vôté le 20/06/1789 par les députés du Tiers État chassés de l’hôtel des Menus Plaisirs, scène immortalisée par David … Tout un programme !
Sous le règne de Louis XV, cet endroit est le nombril administratif du monde. Le Traité de l’Indépendance des États-Unis nait dans cette salle.
Le jeu de Paume est un sport très en vogue en Europe. Le tennis, d’origine anglaise tient du jeu de paume. Dans ce jeu, lorsqu’on lance la balle, on prononce toujours le mot « tenez ». Les anglais avec leur accent avaient plutôt tendance à dire « tennis » !
Versailles ne serait aussi aussi pittoresque et insolite sans ses passages piétonniers, raccourcis fortement fréquentés par les autochtones mais ignorés des visiteurs. Tiens, la plupart sont autour du marché, à la rue des Deux-Portes, par les passages Saladin et de la Geôle, en allant à la Cour du Plessis par le passage Saint-Pierre. Ou encore en face de la place d’Armes : le passage des Récollets. Dans le quartier Saint-Louis, à gauche de la cathédrale : le passage Saint Louis.
Pas de passage Madame du Barry mais vous dégusterez les fameux paniers de la Comtesse juste au moment des fêtes. On la compte parmi « l’intelligencia » versaillaise, entre autres Dame Palatine, Montespan, Maintenon, de Pompadour, aux côtés des frères De Lesseps architectes, de Lully musicien, de Houdon sculpteur, de Colbert gestionnaire, de Turenne maréchal, ou encore Saint Simon écrivain-historien.
À suivre …
Un des plus grand historien de l’histoire de Versailles est à ma connaissance l’élégant Monsieur Vivier Jean-Paul auprès de qui on apprend tout.
Office de Tourisme de Versailles
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Ding dong voici les Fêtes de Noël …
L’Office de Tourisme de Versailles sort sa brochure « Noël à Versailles », disponible sur les linéaires de l’Office de Tourisme, de la Mairie et sur le site internet de l’Office, toutes les animations et manifestations ainsi que tous les spectacles, évènements et concerts qui sont proposés à Versailles pendant les Fêtes de Noël.
Le pied !