Les performances 2024 de l’hôtellerie française ont globalement peu évolué par rapport à 2023, avec un chiffre d’affaires en progression de 1%.
2024 fût une belle année pour l’hôtellerie :
– Une année de JO avec des fluctuations spectaculaires en Ile-de-France
– Un bon cru pour la Côte d’Azur
– des performances en Régions parfois en retrait par rapport à 2023, mais qu’il faut relativiser compte tenu des bons résultats de l’année passée (marquée notamment par coupe du monde de rugby en septembre/octobre 2023)
Les performances 2024 : les JO sources de fluctuations spectaculaires
À l’exception de la Côte d’Azur, où les performances ont progressé au cours des premiers mois de l’année, la tendance est restée stable entre janvier et mai 2024. À Paris, le marché a connu un très fort ralentissement en juin, dû aux préparatifs des Jeux Olympiques, suivi d’une envolée spectaculaire fin juillet et en août. En revanche, septembre et octobre ont enregistré un recul par rapport à 2023, dont la rentrée avait été portée par la Coupe du Monde de rugby. Dans l’ensemble, la dynamique en province est restée en demi-teinte. Ce dernier point reste à relativiser au regard de la qualité de l’année 2023 qui avait été particulièrement riches en événements (Grande Armada, Transat Jacques Vabre, Coupe du Monde de Rugby).
Le mois de décembre s’est avéré positif, de bon augure à Paris où l’on peut y voir les premières retombées post JO, il est vrai favorisées par la réouverture de Notre-Dame.
Les Jeux Olympiques ont naturellement eu un impact majeur sur le revPAR de l’hôtellerie parisienne sur la période mais qui, finalement, n’aura pas réussi à compenser le recul de l’avant et de l’après JO. Les petites et grandes couronnes auront tiré parti de cet événement mondial, comme la Seine-Saint-Denis qui affiche une progression des plus spectaculaires, avec une progression de chiffre d’affaires de 81%, un record !
Parmi les autres villes hôtes, Lille se distingue avec une hausse de fréquentation de 20% combinée à une augmentation de 46% de son prix moyen, portant le ReVPAR à 66 %. Châteauroux avec l’accueil des épreuves de tirs, aura surement connu un des meilleurs résultats de sa destination et pour longtemps avec un prix moyen de +104% soit un chiffre d’affaires en progression de 113%.
Le littoral méditerranéen a bénéficié d’une météo plus favorable
La météo a également influencé les performances hôtelières selon les régions. Le littoral Nord-Ouest enregistre une baisse de 2% du chiffre d’affaires hébergement, tandis que le littoral Sud-Ouest recule de 3%. En revanche, le littoral méditerranéen a progressé de 5% à 6%. La prime au soleil est toujours d’actualité, les littoraux Nord et Ouest ayant pâti d’une météo pluvieuse en juillet et septembre.
L’hôtellerie haut de gamme et du luxe tire son épingle du jeu
La tendance haussière de l’hôtellerie haut de gamme se confirme presque partout en France, illustrant la vitalité des segments loisirs et art de vivre. Ce résultat est d’autant plus remarquable que l’offre continue de s’étoffer, avec une croissance annuelle de +2,2 % du parc de chambres.
Du côté du milieu de gamme, la dynamique est plus contrastée. La tendance reste mitigée à Paris et en province, tandis que la Côte d’Azur et l’Île-de-France (hors Paris) affichent de bons résultats. Pour ces derniers, 2024 marque enfin un retour à la normale après une reprise plus lente post-Covid.
La progression est plus modérée du côté de la classe économique/super-économique avec un taux d’occupation qui recule de 4%, influencé par les hausses de tarifs mais aussi par une certaine morosité économique.
Les perspectives 2025
En tenant compte des dynamiques économiques en France et à l’international, l’activité devrait connaître une légère progression en 2025. Olivier Petit, Directeur Général In Extenso Tourisme, Culture et Hôtellerie précise : « Le calendrier des jours fériés au printemps s’annonce favorable au tourisme, et plusieurs événements majeurs, tels que le Sirha, l’Airshow et la Transat Jacques Vabre, ont déjà commencé à stimuler le secteur hôtelier ».
Toutefois, cette tendance reste à nuancer face aux incertitudes politiques, aux tensions sur le marché des séminaires et aux restrictions budgétaires des entreprises face aux incertitudes économiques.
Au final, l’année devrait bénéficier des retombées des JO, notamment à Paris et potentiellement sur la Côte d’Azur. En Régions les progressions devraient être plus hétérogènes avec certains territoires portés par des événements majeurs (Syrha à Lyon, Transat Jacques Vabre au Havre, etc.), mais d’autres plus contraints par un potentiel ralentissement économique.