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Des Provinces Danubiennes à la Roumanie
C’est au lendemain du Traité de Paris du 30 mars 1856, après la défaite de la Russie dans la Guerre de Crimée, que Napoléon III, l’un des vainqueurs de ce conflit, impose la fin du Protectorat Russe sur les Principautés de Valachie et de Moldavie. L’Empereur, animé d’une vaste vision réorganisant l’Europe, soutient la candidature du Prince Charles de Hohenzollern- Sigmaringen à la tête d’un nouvel Etat, la Roumanie. De Principauté, celle-ci est érigée en Royaume avec le couronnement de ce souverain allemand qui devient le roi Carol 1er le 10 mai 1881. Une passionnante épopée dynastique commence.
La Bulgarie, synthèse des Balkans
Formé des anciennes provinces romaines de Thrace et de Mésie, le pays fut occupé par une ethnie turco-mongole au VIIe siècle, les Bulgares, qui donne naissance au premier Etat bulgare. En 865, il se convertit au christianisme byzantin et adopte l’alphabet cyrillique. Envahie et démembrée par les invasions turques, la Bulgarie est annexée par l’Empire ottoman de 1396 à 1878. En 1908, Ferdinand de Saxe-Cobourg prend le
titre de Tsar des Bulgares. Le pays devint, pendant les deux Guerres Mondiales, l’un des enjeux de la rivalité entre l’Allemagne et l’URSS.
Le Danube, le fleuve de l’Europe Centrale
Après la Volga, il est le deuxième du continent européen par sa longueur (2 850 km), l’étendue de son bassin et l’abondance de son débit. Issu de la Forêt- Noire, il traverse neuf Etats actuels jusqu’à un immense delta qui se déverse dans la Mer Noire. Depuis l’époque romaine jusqu’à l’éclatement du monde communiste, le Danube
fut et reste la grande voie naturelle conduisant de l’Occident vers l’Orient. Sa liberté de navigation, essentielle pour tous les pays riverains, fut proclamée par le Traité de Paris (1856) puis placée sous le contrôle d’une Commission Internationale (1921), supprimée en 1940. Lui succéda une nouvelle Autorité en 1960, complétée depuis par diverses conventions réglant les innombrables questions posées par son statut. L’Autriche ne fut
admise dans la nouvelle Commission qu’en 1960.
De la Serbie à la Yougoslavie et de la Yougoslavie à la Serbie
Parmi les conséquences de la défaite de l’Autriche- Hongrie en 1918 et de son démantèlement, on ne saurait oublier le destin du Royaume de Serbie. Le 1er décembre 1918, le Prince- Régent Alexandre de Serbie proclame la création du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes qui a vocation de réunir les Slaves du Sud autour
de son trône. La jeune monarchie regroupe la Serbie, le Monténégro, la Croatie, la Slavonie et la Bosnie-Herzégovine. De nouvelles frontières, des transferts de souveraineté et des cessions de territoires sont naïvement décidés, germes des frustrations qui feront le jeu des dictateurs (Hitler puis Tito et Staline) s’appuyant sur des antagonismes et des rivalités nationalistes. En 1929, la monarchie change de nom, devenant le Royaume
de Yougoslavie dont la capitale est Belgrade. Le 9 octobre 1934, le roi Alexandre 1er est assassiné à Marseille par l’organisation secrète croate des Oustachis qui milite pour l’indépendance de la Croatie. Son fils mineur, Pierre II, lui succède sous la régence du Prince Paul. Envahie par les troupes allemandes, italiennes et bulgares en
1941, la Yougoslavie est vaincue le 22 avril 1941. La monarchie disparaît ; la Serbie est sous le joug allemand et le Monténégro sous un protectorat italien jusqu’en 1944. De 1945 à 1991, c’est l’époque de la République de Yougoslavie, fédérale et communiste, érigée par Tito et comprenant notamment la Macédoine. Cette Yougoslavie est un partenaire peu commode pour Moscou et devient un pays « non aligné ». Président à vie, Tito disparaît en 1980. Sa Yougoslavie ne lui survit pas et sombre en 1990 dans une guerre qui provoque l’intervention militaire de l’OTAN. Le 5 février 2003, la Yougoslavie se réduit à la Serbie- Monténégro ; ce dernier prend ensuite son indépendance comme toutes les autres composantes de l’ancienne union, des Slaves du Sud.
Budapest, la perle du Danube
Dans un site magnifique, cette ville est née en 1873 par la réunion de Buda, ancienne cité sur une colline et de Pest, agglomération moderne dans la plaine. Elles sont reliées par huit ponts édifiés sur le Danube. En application du compromis ayant donné naissance, en 1867, à l’Autriche- Hongrie, Budapest est diplomatiquement l’égale de Vienne. Il faut se promener dans les ruelles de Buda aux maisons toujours peintes du fameux « jaune Marie-Thérèse », et il faut admirer, à Pest, les superbes immeubles Art Nouveau. Budapest, qui était l’une des haltes du mythique Orient- Express, a beaucoup souffert de la Deuxième Guerre Mondiale et de la Révolution de 1956. Aujourd’hui, cette ville, somptueusement illuminée le soir, est un spectacle à ne pas manquer.
Le roman de Vienne
Entre nostalgies impériales et modernisme aigu, Vienne est une capitale aux charmes multiples. Ses monuments (le palais de la Hofburg, où résidaient François-Joseph et Sissi, le château de Schönbrunn où Napoléon installa son quartier général en 1805), son opéra mondialement réputé, ses cafés, ses cochers de fiacres à chapeau
melon, ses tavernes, ses valses, son emblématique Art de la Sécession et ses irrésistibles pâtisseries sont autant de raisons de retrouver l’esprit viennois, celui de la Mitteleuropa.
Sissi, du mythe à la réalité
C’est grâce au cinéma que l’impératrice Elisabeth d’Autriche a atteint une popularité posthume bien différente de sa réputation lorsqu’elle était l’épouse de François-Joseph. Pourquoi cette femme, très belle, fascine-t-elle encore ? Parce que sa vie est un formidable roman. Son charme, ses provocations, ses manies alimentaires, ses
voyages, son goût de la liberté qui lui fera jouer un rôle, inattendu et considérable, dans la reconnaissance de l’identité hongroise (elle sera, en Hongrie, la reine Erzsébet) en font un personnage beaucoup plus complet qu’on ne pourrait le croire. Une moderne dans un monde de traditions. Et il y a les drames, petits comme le protocole
de la Cour de Vienne et tragiques comme la perte de sa fille Sophie puis celle de son seul fils, l’archiduc Rodolphe, mort dans de mystérieuses conditions à Mayerling, le 30 janvier 1889. Une énigme qui fragilisa la Couronne des Habsbourg. Et il y a enfin la légende d’une femme-medium, pressentant « l’orage dans les Balkans », cultivée, aimant les poètes. Sissi, souveraine danubienne, règne toujours dans nos coeurs.
Munich, capitale de l’Allemagne du Sud
(en option, selon le temps)
C’est grâce à Napoléon que la Bavière, duché qui faisait partie du Saint Empire Romain Germanique, devient un royaume en 1806. Munich en était sa capitale et depuis des siècles la dynastie des Wittelsbach y régnait intellectuellement avec un goût très sûr en ayant appelé des artistes italiens et français. Médicis du nord des
Alpes, ces mécènes soutinrent même Mozart dans ses démêlés avec l’archevêque de Salzbourg. De 1820 à 1848, le roi Louis 1er couvre sa ville d’arcs de triomphe, de loggias et de galeries en hommage à l’art classique.
Notre conférencier : Jean des CARS
Ayant débuté comme journaliste à Paris-Match puis grand reporter au Figaro Magazine, Jean des CARS s’est spécialisé dans l’étude des personnages mythiques de l’histoire européenne en y consacrant plusieurs livres de référence, traduits en plusieurs langues, en particulier : « Louis II de Bavière ou le Roi foudroyé » (couronné par
L’Académie française), « Sissi ou la Fatalité » (Prix des Ambassadeurs), « Rodolphe et les secrets de Mayerling », « Eugénie, la dernière Impératrice » (Grand Prix de la Fondation Napoléon), « Sur les pas de Mozart », « Malesherbes, gentilhomme des Lumières » (Grand Prix de la Biographie d’Histoire de l’Académie française), « Le Roman de Vienne » et plus récemment « La Saga des Romanov », « La Saga des Windsor ». Invité des émissions « Des Racines et des Ailes » et « Secrets d’Histoire », concepteur et animateur de voyages et de croisières, Jean des Cars sera votre conférencier.
Plus d’informations : http://www.rivagesdumonde.fr/edito.php?IDrub=8&IDssrub=29