3 réflexes pour éviter les arnaques à la location de vacances sur le web. Procédure de vérification simple et rapide permettant aux futurs vacanciers de réserver leur location avec un niveau de sécurité très élevé.
Hervé Paccard, directeur de la plate-forme de location saisonnière entre particuliers MediaVacances.com (un million de demandes de location par an, environ 250.000 locations générées par an, 19.000 annonces dans 83 pays, un réseau présent dans les principaux pays européens en 7 langues) est également spécialiste de la fraude à la location saisonnière et partage régulièrement son expertise sur le blog d’information et de prévention pour le secteur touristique : arnaques-location-vacances.com.
Aujourd’hui, il met en garde les internautes contre les conseils divers et variés donnés sur le web, qui peuvent parfois être dangereux en donnant un faux sentiment de sécurité aux internautes. Il propose une procédure de vérification simple et rapide permettant aux futurs vacanciers de réserver leur location avec un niveau de sécurité très élevé.
La fraude à la location de vacances toujours active en 2023 !
Le bilan de l’été 2023 montre que les cas de fraudes à la location de vacances par le biais de fausses annonces sont encore nombreux, avec des modes opératoires qui restent classiques.
Le problème : des « conseils » trouvés sur Internet, souvent inefficaces…
Malheureusement, la profusion de conseils disponibles sur le web et dans certains articles de presse, plus ou moins pertinents, rarement mis à jour, n’aide pas les internautes. Nombreuses de ces recommandations sont parfaitement inefficaces.
… qui facilitent parfois le travail des cybercriminels
Au contraire, ces informations peuvent donner aux internautes un faux sentiment de sécurité, exploité par les cybercriminels. Le magazine Capital (https://www.capital.fr/votre-argent/arnaque-la-maison-de-vacances-louee-sur-leboncoin-etait-occupee-par-ses-proprietaires-1474487) rapporte l’exemple d’une famille victime d’une arnaque qui pensait avoir sécurisé la réservation en ayant vérifié l’emplacement du bien. La géolocalisation du bien est pourtant un conseil donné sur de nombreux supports, y compris sur des sites gouvernementaux : https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/locations-saisonnieres-sur-internet-dgccrf-vous-met-en-garde. Il s’agit d’un exemple parmi tant d’autres des recommandations peu pertinentes qui, au final, favorisent la cybercriminalité. Il faut rappeler que dans l’immense majorité des arnaques à la location de vacances, le bien existe réellement, l’adresse postale est exacte, un contrat de location est proposé et il est fréquent que le fraudeur puisse produire un acte de propriété ou une pièce d’identité, parfois ceux du propriétaire légitime.
La solution ? Une procédure simple en 3 contrôles conditionnels
L’objectif est donc de proposer une procédure simple, rapide, basée sur des critères véritablement discriminants, avec un haut niveau d’efficacité. Cette procédure se concentre sur les contrôles successifs de 3 points clés :
– la plate-forme,
– l’ancienneté de l’annonce,
– le mode de paiement.
Elle est conditionnelle : on passe au niveau suivant si le contrôle précédent a échoué. L’internaute qui souhaite un niveau de sécurité maximum peut bien entendu contrôler tous les points. Il faut noter que cette procédure répond à la problématique de fraude actuelle et qu’elle pourra être modifiée en fonction de l’évolution des modes opératoires.
Contrôle niveau 1 : risque lié à la plate-forme
Les plates-formes de location de vacances ont un degré d’exposition à la fraude très variable qui dépend de leur modèle économique et des procédures de sécurité mises en place. Ainsi, certaines plates-formes ne sont pas impactées par la fraude. Ce sont en particulier les sites :
– qui mettent en place des procédures de sécurité drastiques (MediaVacances.com…),
– diffusant des locations de biens labellisés imposant une visite (Gîtes de France…),
– fonctionnant par cooptation (Gens de confiance…).
À l’inverse, certains sites sont particulièrement exposés. Le premier réflexe consiste donc à faire une recherche Google sur les antécédents du site en tapant le nom de la plate-forme suivi du mot-clé « fraude » ou « arnaque ». Si la plate-forme n’a pas d’antécédents de fraude, le vacancier pourra poursuivre sa démarche auprès du loueur, tout en restant vigilant. Dans le cas contraire, il lui suffit de passer au niveau 2.
Contrôle niveau 2 : ancienneté de l’annonce
L’ancienneté de l’annonce, souvent mis en avant sur les sites de location de vacances est un critère à la fois discriminant et facile à contrôler. En effet, les annonces frauduleuses ne restent pas longtemps actives sur les sites. Si l’annonce a plus d’un an, le futur vacancier peut poursuivre sa démarche auprès du loueur (tout en restant vigilant). Si elle est plus récente, il suffit de passer au niveau 3.
Contrôle niveau 3 : moyen et destination du paiement
Cette vérification se fait lorsque le niveau de risque est élevé. Elle peut être un peu plus technique et se fait en distinguant deux cas de figure :
a. Paiement direct au loueur
Dans le cas d’un paiement direct au loueur, toute demande de règlement anticipé par un autre moyen que le virement ou le chèque doit être considérée comme frauduleuse. De plus, en cas de paiement par virement, le futur locataire doit vérifier que l’IBAN du bénéficiaire est bien associé à un véritable compte bancaire, domicilié en France, Belgique ou Suisse pour une location en France. Il convient en particulier de vérifier que cet IBAN n’est pas associé à une simple carte bancaire prépayée (des informations complémentaires, test de connaissance, outil de détection, etc. concernant les IBAN associés aux cartes prépayées et les noms de domaines sont disponibles sur le blog « arnaques-location-vacances.com »).
b. Paiement par la plate-forme
Dans le cas d’un paiement en ligne par le biais de la plate-forme, le futur vacancier doit s’assurer de payer exclusivement 1) par carte bancaire, 2) sur la plate-forme d’origine, en vérifiant que le « nom de domaine » (« Mediavacances.com », « Airbnb.fr », etc.) est bien celui du site légitime. Il doit en particulier se méfier des e-mails et SMS qui l’incitent à payer autrement et des sites qui utilisent des noms de domaines similaires (par exemple «reservation-airbnb.com »). En cas de doute, il pourra contacter la plate-forme.