Retour sur les facteurs économiques et générationnels, ainsi que les gestes qui permettent un tourisme écoresponsable.
Plus d’1 Français sur 2 considère être un vacancier écoresponsable mais sans pour autant être prêt à payer plus cher leur séjour afin de voyager plus écologique (étude IPSOS réalisée du 5 au 9 mai 2023 par internet sur 1000 Français issus d’un échantillon national représentatif des Français âgés de 18 à 75 ans, selon la méthode des quotas.).
• 59% des Français considèrent être des vacanciers écoresponsables
• Malgré cela, 51% d’entre eux ne sont pas prêts à payer plus cher pour des vacances écoresponsables
• 48% ont constaté une évolution de leur lieu de vacances favori à cause du dérèglement climatique
• 86% sont favorables à la restriction des visites de certains sites touristiques pour les préserver
Le prix : premier frein des Français vers des vacances écoresponsables
Près de la moitié des Français (48%) ont constaté une évolution de leur lieu de vacances favori causé par le dérèglement climatique. Entre érosion des côtes, sécheresse ou encore modification de la végétation locale, pendant les vacances, le dérèglement climatique est encore plus visible. Au fil des années, les sites naturels font de plus en plus l’objet de restrictions d’accès comme par exemple les calanques de Marseille ou encore les îles Lavezzi en Corse. Des sujets qui ont pu faire débat mais qui semblent désormais faire consensus auprès des Français. Lucides sur la situation, ils sont 86% à être favorables à la restriction des visites de sites pour les préserver.
En dépit de leurs bonnes intentions, le prix reste toujours l’un des principaux freins des Français. Ils sont 51% à déclarer ne pas être prêts à payer plus cher leur séjour afin de voyager de manière responsable et respectueuse de l’environnement. Seulement 39% des Français pourraient augmenter leur budget alloué aux vacances pour aller au bout de leurs convictions écologiques. Et l’âge est un critère de variation puisque la moitié (49%) des 18-34 ans sont prêts à payer plus cher contre 38% des 35-54 ans, et 33% des 55-75 ans. Une jeunesse qui serait donc plus consciente de la situation environnementale actuelle et potentiellement prête à investir plus pour préserver la planète.
Une jeunesse plus consciente mais moins impliquée
Plus de la moitié des Français se définie comme étant des vacanciers écoresponsables, mais l’étude révèle des variations significatives selon l’âge. En effet, contrairement à ce que l’on pourrait croire, 37% des 18-34 ans ne se considèrent pas comme des vacanciers écoresponsables contre 27% des 35 ans et plus. Cela s’explique peut-être par le fait que la jeunesse a une définition plus stricte de ce que vacancier écoresponsable signifie pour eux. Ainsi, de manière peut être contre-intuitive, les plus jeunes sont proportionnellement moins susceptibles de se considérer comme des vacanciers avec une empreinte carbone la plus réduite possible, une consommation locale, des activités écologiques…
De plus, en termes de pratiques adoptées par les Français pour passer des vacances plus écoresponsables, les plus jeunes semblent moins investis. Seulement 66% des 18-34 ans trient leurs déchets contre 92% des 55-75 ans. Aussi, quand 61% des 55-75 ans disent limiter leur utilisation de produits à usage unique, c’est 48% chez les 18-34 ans. Mais la situation est amenée à changer car 17% des jeunes ont déclaré mettre en place cette mesure dès leurs prochaines vacances d’été.
Des petits gestes plus que des changements radicaux
Les Français poursuivent en vacances leurs bonnes habitudes et continuent de pratiquer les gestes écoresponsables du quotidien : trier ses déchets (81%), acheter des produits de saison (74%), acheter des produits locaux (63%), limiter l’utilisation de produits à usage unique (57%) ou encore privilégier les activités de plein air (54%).
A contrario, des changements peut-être plus profonds comme le choix de l’hébergement ou du mode de transport relèvent d’une minorité : partir en train ou en covoiturage (21%), résider en camping (19%) et résider en gîte écologique/Eco logement (8%). Heureusement, à l’heure de la diversification des modes de transports pour partir en vacances, et de l’encouragement aux mobilités vertes, il est notable que 49% des Français se disent aujourd’hui ouverts à partir en vacances en train ou en covoiturage. Et le fait de résider en gîte écologique ou éco logement connaîtra surement une évolution positive puisque 9% des Français ont déclaré vouloir le faire dès les prochaines vacances et 18% au cours des prochaines années.