Herculanum, cité fondée selon la légende par Hercule, éclipsée par la notoriété de Pompéi, mérite de sortir de l’ombre de sa célébrissime voisine.
Une éruption volcanique, deux sorts différents pour la population
En 79 de notre ère, Herculanum et Pompéi ont été frappées par la même catastrophe naturelle et recouvertes sur plusieurs mètres de matière volcanique. L’éruption du Vésuve les a préservées dans un état de conservation exceptionnel jusqu’à nos jours.
Néanmoins, les habitants ont connu deux sorts distincts. Alors qu’à Pompéi les cadavres des habitants ne sont parvenus jusqu’à nous que grâce à l’idée ingénieuse de G. Fiorelli de mouler l’empreinte que leurs corps avait laissée dans le sol, à Herculanum leurs squelettes ont été conservés et se visitent même, à l’emplacement de leur mort (près de la mer). Cette différence de traitement s’explique par le fait qu’Herculanum a, contrairement à Pompéi, d’abord été frappée par des nuages de feu qui ont brûlé les habitants cherchant à s’enfuir. Lors de cette tentative désespérée d’échapper à leur funeste destin, les Herculaniens ont emporté avec eux les petits trésors qu’ils conservaient dans leurs maisons : des pièces de monnaies ainsi que des bijoux en or et argent ont été retrouvés près de leurs dépouilles.
Deux villes si différentes …
L’une célèbre, vaste et plus visitée, l’autre moins réputée et d’une superficie de seulement 20 hectares au sein desquels se répartissaient 4000 âmes. Le dégagement partiel d’Herculanum– une grande partie de la ville antique étant encore ensevelie sous l’habitat moderne- explique sa relative méconnaissance par rapport à sa voisine pompéienne.
Et pourtant, Herculanum offre sur un périmètre très concentré de vestiges architecturaux très évocateurs, grâce à leur élévation et à la restauration de nombreuses couvertures. Le visiteur pourra y admirer des formes d’habitat plus variées qu’à Pompéi : des immeubles collectifs de la plèbe aux maisons modestes des artisans et pêcheurs ou moins modestes des patriciens, en passant par les villas luxueuses du front de mer. De toutes les cités ensevelies par l’éruption du Vésuve, c’est la mieux préservée.
Et semblables à la fois
Selon le Conseil international des monuments et sites, « Aucun site archéologique ne peut être comparé à ces deux villes antiques ». D’où leurs classements respectifs au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Le matériel archéologique exceptionnel retrouvé sur ces sites offre une connaissance de la civilisation romaine au Ier siècle, au travers du remarquable développement urbain de ces deux cités comme en témoignent :
– Les maisons romaines typiques à atrium d’entrée, édicule religieux (laraire), tablinum (bureau), portique et triclinium- salle à manger richement décorée (peintures murales, mosaiques) où les propriétaires et leurs convives « banquetaient » allongés. Et le mobilier des maisons, conservé grâce à l’éruption.
– Les fontaines monumentales, ornées de figures mythologiques, et une piscine. Les trois thermes au décor luxueux, dont un non mixte comprenant une section masculine avec palestre à portiques («gymnase» ouvert) et une section féminine, plus petite et moins soignée que la partie réservée aux hommes.
– Le thermopolium, grande taverne semblable à nos « fast-food » modernes. Les boutiques, la boulangerie (avec son four et ses meules) et le marché.
– Le théâtre décoré de statues et de marbre . Les sculptures, bas-reliefs, inscriptions latines et graffitis présents dans toute la ville.
– Le forum avec son portique à colonnade, et sa basilique (édifice civil à l’époque, sorte de tribunal).
Infos pratiques:
Horaires: – Du 16/03 au 14/10 : 8h30-19h30.
– Du 15/10 au 15/03 : 8h30-17h.
Billet d’entrée : 13 euros (tarif normal).
Adresse: Parc archéologique d’Herculanum, Corso Résina, 187, 80056 ERCOLANO (Naples).
Audioguides.
Musée de site: présentation d’un parcours dans Herculanum en réalité virtuelle.