Hostellerie des Fines Roches à Châteauneuf du Pape.
Un air de Toscane en Vaucluse
C’est à une vingtaine de kilomètres au Nord d’Avignon, qu’apparaît la silhouette du bourg médiéval perché de Châteauneuf du Pape, et trônant au sommet les restes d’une forteresse, résidence secondaire des papes d’Avignon. Si le bourg est d’abord connu pour ce fait historique, son nom est mondialement connu dans l’univers des oenophiles et des sommeliers comme abritant les terroirs d’un fameux vin rouge aux treize cépages.
Un vin qui est le meilleur ambassadeur marketing et promotion de ce Nord Vaucluse, dédié au vin, avec des paysages dignes de la Toscane. Le raccourci est fait : papauté, vin rouge d’anthologie et paysages vallonnés : bienvenue en cette ex terre papale.
A un jet de pierre de là, tel un vaisseau de pierre, se dresse l’élégante et assez imposante Hostellerie des Fines Roches, perchée sur une colline dominant les vignobles et les cyprès alentours. Un paysage de Provence made in Vaucluse avec le triptyque indissociable de l’image que l’on s’en fait : les vignobles, les Plus Beaux Villages de France et le Géant de Provence : le Mont Ventoux, jamais bien loin.
Avec une inspiration néo médiévale et des tours rappelant celles des remparts d’Avignon pour l’extérieur, cet hôtel 4 étoiles, doté de 11 chambres spacieuses entièrement refaites, et décorées tout récemment par l’Avignonnaise architecte d’intérieur Alison Lanceleur confèrent au lieu, une expérience « vie de château » à nul autre concurrent alentour. Il faut dire que l’aménagement intérieur y est pour beaucoup, lits à baldaquin, salles de bains derrière d’épais murs protecteurs, ou bien encore dans des tourelles.
Il y aussi des terrasses privatives, où l’on peut voir sans être vu et lézarder dès les premiers beaux jours. Il en existe même une au sommet d’une tour accessible par un escalier en colimaçon. Pas une chambre pareille. Et que dire du calme olympien qui règne ici en maître absolu, ponctué par les seuls chants d’oiseaux et quelques rares tracteurs s’affairant au lointain dans les vignes. On comprend ainsi mieux pourquoi, les poètes Provençaux, tels Fréderic Mistral ou Jean Giono, pour ne citer qu’eux, dès la première moitié du XX siècle fréquentèrent ce lieu propice à des réceptions où l’ivresse des mots animait les joutes verbales avec l’ivresse du vin, la belle ivresse, celle qui délie les langues : « In Vino Veritas ». Pensez : 45 ha de vignes alentours, ponctués ici où là de bosquets et de petits bois où les essences provençales dominent allègrement. Une raison de plus pour aimer la situation de l’hôtel et d’y séjourner en harmonie entre nature et vignobles. Encore une allusion à lui, ce rouge de Châteauneuf, qui se décline aussi en blanc (plus rare).
Des vins que l’on retrouve dans les accords Mets & Vins de la talentueuse carte d’Hugo Loridan-Fombonne, le chef surdoué du château qui y a fait son nid. Après être entré dans l’établissement en 2012 et avoir gravi tous les échelons culinaires en mettant au firmament les saveurs locales dans le respect de la saisonnalité et de la cuisson ad-hoc. Camarguais d’origine, il aime réinterpréter des recettes en incorporant les classiques appris auprès de sa grand mère : la gardianne de taureau ou encore la soupe de poissons. Ses Madeleines de Proust à lui, en quelque sorte. Cet enfant des Fines Roches comme il aime à se définir, met un point d’honneur quant à la localisation de ses produits, en ayant tissé tout un réseau de producteurs, fermiers, transformateurs, tous situés à moins de 100km.
Ici on sublime les produits locaux et on déteste le gaspillage. Les sauces les plus inattendues sont souvent l’œuvre de parures de légumes, de carcasses de volailles, de jus de crustacés etc. On ne sera pas surpris d’apprendre que chacune de ses sauces est à base de Châteauneuf du Pape rouge ou blanc. Toujours au sujet des vins, chaque dernier jeudi du mois d’Octobre à Mai, un domaine viticole de Châteauneuf du Pape sera mis en avant avec un menu en accords mets & vins en cinq temps. Vincent Lafitte le sommelier, passionné et passionnant est en constante recherche avec le chef sur ces notions d’accords parfaits. Plats et vins en harmonie dans un décor de château donc. Surprendre les hôtes clients en osant, c’est le credo de ce chef, qui veut démontrer ses engagements vertueux et respectueux envers la nature, les saisons et le travail de ses fournisseurs, en l’exprimant dans ses fourneaux par sa cuisine. Ainsi, pas étonnant de décliner ses plats en menu du Marché, menu Fines Roches et menu Inspiration : une succession de 4 plats pour ce dernier, servi à l’aveugle selon l’inspiration du chef. Les Hôtes jouent le jeu et en redemandent.
Enfin, ici, ce que l’on vous donne en gentilles calories peut vous être repris à votre demande, après un passage au spa des Fines Roches. Balnéothérapie, sauna mais aussi et surtout, la déclinaison des produits cosmétiques Vinésime conçus à base de raisins. Le raisin c’est bon et beau pour la peau et l’organisme. L’entreprise cosmétique qui excelle dans les concentrés naturels, basée elle en Bourgogne, a du même coup, séduit plus d’un autre terroir viticole. A quand les soins à base de Châteauneuf du Pape ?!
A la tête de cette hostellerie à l’inventaire d’excellence : Denis Duchêne, entrepreneur autodidacte, au gouvernail des Fines Roches, car propriétaire. Un établissement qu’il a repris début 2021 (une période difficile pour commencer), avec l’ambition chevillée au corps et plus d’un projet en tête. Avec lui, deux associés : Sébastien Guttierez, directeur général et professionnel de l’hôtellerie, en place depuis 3 ans au château, et enfin, le chef « engagé » défenseur de ses terroirs, Hugo Loridan-Fombonne, le goût juste dans chaque assiette.
Séjourner à l’Hostellerie des Fines Roches, c’est vivre une parenthèse de quiétude, une nouvelle expérience de gourmet, avec la sérénité comme tempo. Le Vaucluse viticole s’offre à 180°, un air de Toscane expatrié.
chateaufinesroches.com/fr
Photos Richard Bayon