Le Japon engagé pour les voyages et événements durables
La durabilité est devenue plus qu’un défi pour les voyages et les événements professionnels : c’est désormais une nécessité.
Alors que le Japon rouvre progressivement ses frontières – avec notamment des voyageurs d’affaires autorisés à entrer à nouveau dans le pays – les organisations nationales et locales du tourisme et du MICE sont de plus en plus engagées dans la transition de leurs secteurs vers le développement durable dans l’ère post-Covid.
L’Office national du tourisme japonais (JNTO) – l’agence gouvernementale japonaise chargée de promouvoir le pays à l’étranger et d’aider les professionnels du tourisme et de l’événementiel dans leurs activités sur place – a récemment intégré dans sa stratégie la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. Les ODD permettent à JNTO de disposer d’un large éventail d’objectifs, incarnés dans les suivants : protéger et entretenir les environnements locaux et leur biodiversité, respecter et préserver les cultures locales et soutenir les économies locales.
Suivant la direction de son organisation mère, le Japan Convention Bureau, soutient également l’inclusion de la durabilité dans les futurs congrès internationaux et voyages incentive.
Dans la nouvelle section de son site web qui partage 42 idées pour les voyages incentive, le Japan Convention Bureau suggère un certain nombre d’activités et de lieux qui permettent aux voyageurs de vivre des expériences liées à la durabilité. En voici trois exemples.
● Une nuitée dans le village classé patrimoine mondial de Gokayama
©JNTO
Une vue rare au Japon, le village de Gokayama se distingue par ses maisons anciennes, dont les toits de chaume ont été construits à la main selon la technique Gassho-zukuri. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le village peut être visité par des voyageurs incentive qui découvriront cette partie de l’histoire du Japon et contribueront à sa préservation et à sa transmission aux générations futures.
● Bain de forêt à Shirataki
©JNTO
Le bain de forêt (ou Shinrin-yoku) est une pratique japonaise qui a attiré l’attention du monde entier. Des études montrent que le fait de s’immerger dans la forêt et de renouer avec la nature apporte de nombreux bienfaits au corps et à l’esprit. À Shirataki, dans le centre du Japon, les groupes incentive peuvent faire une randonnée sur la montagne Shirataki Daimyôjin, qui a été entièrement sanctuarisée comme divinité. Le sentier suit les pas des apprentis moines bouddhistes en formation. Ce circuit de bien-être leur permettra également d’apprendre les aspects diététiques de la médecine orientale en dégustant des aliments locaux.
● Plantation d’arbres pour la protection du corail sur l’île d’Ishigaki
©JNTO
L’île d’Ishigaki, dans l’archipel d’Okinawa, est une île entourée de corail, qui joue un rôle essentiel dans l’écosystème et la vie quotidienne de sa population. Ce corail est cependant menacé d’extinction depuis quelques années, mettant en péril l’environnement et l’économie de l’île. Les groupes incentive qui viennent profiter du climat tropical de l’île peuvent également participer à une activité de reboisement, qui empêche l’érosion de la terre argileuse rouge dans l’océan et protège ainsi le corail, la vie marine et l’environnement dans son ensemble.
En Europe francophone, le bureau de Paris de JNTO joue également son rôle. Il a récemment publié une nouvelle section du site web et une brochure intitulée L’art de voyager durable au Japon, où il partage des informations et des conseils pour rendre les voyages au Japon plus durables. De plus, il a collaboré avec l’éditeur Tao pour publier le premier guide sur l’écotourisme au Japon en français.
Au niveau local, les bureaux des congrès des villes et préfectures japonaises ont mis en œuvre de nouvelles mesures en faveur des événements durables. Sapporo, au nord du Japon, montre son engagement en faisant partie du Global Destination Sustainability Index, qui évalue les progrès réalisés par la ville en matière de voyages et d’événements durables et régénérateurs. Le GDS Index est ensuite un outil précieux pour réadapter la stratégie de la ville et soutenir efficacement la transformation de son secteur.
Yokohama présente un certaine nombre d’initiatives prises par des établissements dans son étude de cas, comme le centre de convention PACIFICO Yokohama, où l’eau de pluie est collectée sur les toits des halls d’exposition et est utilisée pour refroidir les générateurs privés ainsi que recyclée dans les toilettes. En outre, l’énergie électrique générée par l’incinération des déchets industriels rejetés à l’intérieur des installations est réutilisée comme énergie dans le parc du front de mer.
Kyoto Kyoto a mis au point un programme de compensation des émissions de carbone destiné aux organisateurs d’événements. Ce programme propose d’acheter des crédits carbone générés par des associations de quartier et des PME qui ont réduit leurs émissions de carbone en optimisant leurs installations et en économisant l’énergie.
« Suite à la pandémie, nous avons constaté une demande croissante, tant à l’étranger qu’au Japon, pour des voyages et des événements plus écologiques. JNTO, et son bureau parisien, ont élaboré une nouvelle stratégie pour soutenir le retour futur des visiteurs au Japon tout en encourageant une nouvelle forme de voyage, plus respectueuse de l’environnement local et contribuant à la société locale. Nous poursuivrons ces efforts dans l’ère post-Covid », assure Tsuyoshi Murakami, Directeur général du bureau de Paris du JNTO.