Les Cartes Routières Michelin, tout sauf ringard. 115 ans d’existence déjà.
Le monde digital du GPS et autres applications de terrain, pensait avoir enterré un peu vite la carte routière de papa, que nenni. L’envie de voyager reste la plus forte, et quoi de mieux qu’une carte routière pour préparer sa prochaine évasion, proche ou lointaine. Aussi, confinement, télétravail, et restrictions de voyages long courriers, ont redonné envie de redécouvrir les chemins de traverse, les routes départementales, les régions françaises, puis les pays limitrophes, une fois les restrictions levées. En cela, les cartes répondent à toutes ces demandes et chez Michelin cela fait 115 ans que cela dure…
Interview de Philippe Sablayrolles, directeur de la cartographie chez Michelin Editions.
1°) Les Cartes Routières existent depuis quand réellement ? Comment tout a commencé ?
PhS : la première carte Michelin, considérée comme la première carte routière, a été publiée en 1907. C’était un essai sur la région de Clermont-Ferrand, imaginé par André Michelin, à la suite du succès d’une petite carte du tracé de la coupe Gordon-Bennett, une course automobile qui se tenait, là encore, aux environs de Clermont-Ferrand. Devant l’enthousiasme rencontré par cette première carte, Michelin a décidé de couvrir la France entière à la même échelle (1/200 000), ce qui fut fait entre 1910 et 1913.
2°) Qu’est ce qui a amené l’Entreprise Michelin (leader mondial des pneumatiques) à se lancer dans l’édition de cartes routières ?
PhS : à cette époque, au tout début du 20e siècle, les cartes sont un outil employé par des professions bien particulières, (militaires, topographes), mais elles sont très difficilement accessibles au grand public. Par ailleurs, l’échelle très détaillée n’en fait pas un outil pratique pour l’automobiliste. C’est l’idée de génie d’André Michelin de mettre dans les mains de tous un outil pratique et adapté au déplacement en voiture. L’idée était d’apporter une aide à la mobilité pour accompagner l’essor naissant de l’automobile, et in fine de permettre aux propriétaires de voitures d’user leurs pneumatiques, car à l’époque les cartes n’étaient pas disponibles, et les routes n’étaient pas numérotées. S’aventurer hors de son périmètre connu était donc très difficile pour les premiers automobilistes, et les voitures, en l’absence de cartes routières, roulaient peu, et consommaient donc peu de pneumatiques.
3°) A l’heure du tout numérique, des GPS et autres applications pour tel mobiles, la carte a t-elle toujours sa place ?
PhS : la carte a sa place à côté des autres dispositifs de guidage, car elle occupe une autre fonction : celle de la préparation, du partage, de la vue globale, de la découverte touristique, de l’inspiration et même du rêve. La carte, c’est le début du voyage. Tous ceux qui préparent leur voyage utilisent une carte papier, qui permet la maîtrise et l’anticipation du trajet, quitte à utiliser ensuite un dispositif de guidage (GPS, téléphone) pendant le trajet lui-même.
4°) Quels sont les types de cartes routières les plus plébiscitées et achetées ? Y a t-il une carte vedette, numéro 1 des ventes ?
PhS : notre best-seller est la carte de France générale, qui se vend toujours très bien. De manière générale, les ventes de cartes reflètent l’attractivité touristique d’une région.
5°) Quel est le profil type de l’acheteur de cartes, ou bien y a t-il plusieurs profils ?
PhS : les profils sont multiples. D’après nos études consommateurs, nos acheteurs ont majoritairement entre 35 et 65 ans (et au-delà), ils possèdent une voiture, et cherchent avant tout à découvrir la richesse touristique d’une région, et à préparer leur itinéraire.
6°) Est ce qu’une carte routière (ou géographique) peut faire rêver d’une destination future, et ainsi décider le voyageur à choisir son voyage suite à la lecture de la carte du pays ?
PhS : difficile à affirmer, mais on peut le penser, à partir de l’analyse de l’usage fait par nos consommateurs de nos cartes. D’ailleurs, nos cartes apportent de plus en plus d’information touristique (étoiles du Guide Vert, verso avec description des principaux sites, thématique touristique (Van, Vélo, road-trips), circuits de découvertes, etc.
7°) Quelle est le rang occupé par les Cartes Michelin Editions par rapport à la concurrence ?
PhS : en France, 3 cartes routières vendues sur 4 sont des cartes Michelin (75% de part de marché), et on compte qu’une carte Michelin est vendue toutes les 15 secondes environ.
Est-ce que les cartes Michelin sont réactualisées
OUI BIEN ENTENDU A CHAQUE FOIS QUE NECESSAIRE