L’exposition photo « Mayotte, l’âme d’une île » de l’artiste Thierry Cron en collaboration avec l’écrivain Nassuf Djailani est présentée à l’Orangerie du Sénat au jardin du Luxembourg du 27 août au 7 septembre.
L’occasion de s’intéresser de plus près à l’identité si particulière de ce 101e département français, situé au cœur de l’océan Indien.
Cette exposition fait écho au livre de l’artiste photographe Thierry Cron, « Mayotte, l’âme d’une île », paru en 2020 aux Éditions des Autres. L’ouvrage dédié aux Mahorais évoque les rencontres et les émotions de l’artiste à Mayotte, au travers de portraits et des scènes de la vie quotidienne dans le 101e département français. En 2014, le photographe professionnel Thierry Cron qui a sillonné le monde et remporté de prestigieuses récompenses comme le Grand Prix Stratégies ou encore le Grand Prix de l’affichage, pose ses valises à Mayotte, dans le cadre d’un reportage photographique, pour le compte du Comité Départemental du Tourisme. Fruit de la rencontre avec l’écrivain local et insulaire Nassuf Djailani, l’ouvrage est illustré par 174 clichés qui apportent un regard croisé et une nouvelle lumière sur Mayotte, l’île au lagon. Véritable partage d’émotions et de sensibilité diverses, le livre aborde la réalité complexe de Mayotte, via des portraits singuliers d’hommes et de femmes. Aujourd’hui ce sont quarante tirages grand format qui ont été rigoureusement sélectionnés en l’honneur de l’exposition parisienne qui se tient à l’Orangerie Férou, derrière le Musée du Luxembourg, à partir du 27 août et jusqu’au 7 septembre. Cet accrochage permet également de mettre en lumière Mayotte et son identité si particulière qui touche d’emblée au cœur la plupart des visiteurs qui abordent pour la première fois cette l’île de l’océan Indien.
Une destination encore confidentielle
Située dans le canal du Mozambique, Mayotte est composée de deux petites îles, Grande Terre et Petite Terre, chacune se laissant découvrir au gré de ses traditions locales vivaces, des cultures d’ylang-ylang et de sa nature luxuriante. À partir du 13e siècle, l’île entre sous l’influence de clans venus de la côte swahilie et sudarabique. Puis au 16e siècle, des migrants Chiraziens (marchands perses exilés de la ville de Chiraz dans le sud de l’Iran actuel) établissent sur l’île des sultanats. Une grande division va alors régner sur l’archipel des Comores. C’est l‘époque des « sultans batailleurs » puis des invasions malgaches. Adriantsouli, ancien roi Sakalave converti à l’islam, qui s’est proclamé sultan de l’île, cède enfin Mayotte à la France le 25 avril 1841. En plus du français la langue officielle, deux langues sont aujourd’hui parlées à Mayotte : le shimaoré (chimaoré) et le kibushi. Le shimaoré, langue d’origine swahilie, est parlée par la majorité de la population. Le kibushi, est, quant à elle, minoritaire et d’origine malgache. En raison de la petite taille de l’île, ces deux langues ont été appelées à se mélanger et ont désormais certains mots en commun. A Mayotte, l’islam n’est pas seulement une pratique religieuse, mais plutôt un mode de vie. Tous les événements, petits et grands, sont accompagnés de pratiques religieuses. La plupart des traditions mêlent ainsi coutumes musulmanes et pratiques animistes ancestrales.
Un paradis pour les plongeurs
Mayotte, qui possède le plus grand lagon de l’océan Indien, est aussi une destination touristique à part entière, qui s’adresse notamment aux amoureux de la plongée sous-marine et des activités de pleine nature. Avec sa double barrière corallienne ceinturant la Grande et la Petite Terre sur près de 1 100 km², le lagon a tout ce qu’il faut pour ne pas s’ennuyer. Il est un véritable havre de paix pour la multitude d’espèces animales qui y foisonne. Les sites de plongée sont principalement situés dans les passes, ces couloirs naturels bordés par le corail qui permettent aux navires de pénétrer et de sortir du lagon. La plus connue d’entre elles est la passe en S ou passe Mlongogori, à l’est de l’île, en face de Hajangoua. Mais pour les amateurs de poissons pélagiques, il vaudra mieux se diriger vers les parties sud et ouest du lagon. Au Sud, dans la plus grande baie de Mayotte, la passe Bouéni permet de varier les plaisirs. D’un côté, une plongée tranquille et lumineuse et de l’autre sur le site « patate barracuda » des courants forts où les raies-manta, les raies-aigles, les thazards ou encore les gorgones règnent en abondance. La meilleure période pour venir observer les fonds marins de Mayotte se situe entre les mois d’avril et de novembre, durant la saison sèche. Entre juillet et octobre, la visibilité est optimale. C’est également la période où la reine du lagon, la baleine à bosse, vient mettre bas dans les eaux chaudes. Pendant quelques semaines, les baleineaux sont « éduqués » par leur mère avant de repartir rejoindre les eaux de glacées de l’Antarctique.
Exposition : « Mayotte, l’âme d’une île » du 27 août au 7 septembre, à l’Orangerie du Sénat Jardin du Luxembourg 75006 Paris.
Site de l’office de tourisme : https://www.mayotte-tourisme.com
Observer les poissons et mammifères marins (baleines, dauphins, requins, raies-manta) : https://mayottedecouverte.fr/
Se rendre à Mayotte
Mayotte se trouve à 9 000 km de la France. Le vol direct entre Paris et Mayotte dure huit heures et au moins dix heures avec une escale à Saint-Denis de la Réunion. Corsair propose une liaison hebdomadaire directe entre Paris et Mayotte. La compagnie réunionnaise Air Austral propose un vol direct Paris Charles-de-Gaulle – Dzaoudzi. On peut aussi arriver à Mayotte avec Air Austral, en transitant par l’île de la Réunion (via Saint-Denis de la Réunion ; fréquence quotidienne). L’aéroport de Dzaoudzi se trouve sur Petite-Terre à 5 km de Dzaoudzi et à 7 km de Mamoudzou. Si vous allez à Mamoudzou, vous devrez emprunter la barge de la compagnie Service de Transport Maritime (STM). pour rejoindre Grande Terre. La traversée coûte 1 € par personne et 20 € par véhicule.
Covid-19 : conditions d’entrée à Mayotte
Actuellement entre Mayotte, la Réunion et l’hexagone, les voyageurs vaccinés (schéma vaccinal complet) sont dispensés d’auto-isolement dans les deux sens et de motifs impérieux. Un test PCR négatif de moins de 72h ou un test antigénique de moins de 48h est exigé pour tous les voyageurs de plus de 11 ans. La dérogation aux motifs impérieux accordée aux parents vaccinés s’applique également à leurs enfants mineurs accompagnants. Pour les voyageurs non-vaccinés, les motifs impérieux et l’obligation d’auto-isolement de 7 jours sont maintenus dans les deux sens.
Plus d’informations : https://www.mayotte.ars.sante.fr