Les Canaries : Sanctuaire pour la conservation des espèces, l’archipel, le milieu océanique qui entoure les Iles Canaries est unique en Europe
Outre l’extraordinaire visibilité sous l’eau, il s’agit du centre du monde pour de nombreuses espèces. Si l’on photographie la Terre depuis l’espace, les Canaries sont une enclave où l’on voit la vie en bleu.
C’est aux Iles Canaries que convergent les courants de l’Atlantique Nord avec les courants marins du sud de la planète. Les différentes températures font de la traversée de ses eaux salées un spectacle miraculeux, car si elles ne se mélangent pas, elles dessinent une ligne dans la mer, perceptible depuis la surface en bateau, notamment à La Gomera. Cette « collision aquatique » confère une incroyable richesse à la vie sous-marine ainsi qu’une grande visibilité sous l’eau, faisant le bonheur des adeptes de plongée. Les Canaries comptent trois réserves marines (La Palma, El Hierro, La Graciosa) protégées pour leur valeur écologique et créées pour garantir l’équilibre des océans.
Des espèces uniques et extraordinaires
Les eaux des Canaries abritent des espèces indispensables à la garantie de l’écosystème, notamment les tortues, thons et requins.
Oceana, organisation internationale dédiée à la conservation des océans, a réalisé une enquête sur la biodiversité des fonds marins des Iles Canaries qui répertorie plus de 500 espèces différentes. L’archipel y est décrit comme un sanctuaire pour les raies et les requins.
On y trouve également des coraux spectaculaires, des champs d’éponges de cristal et d’autres éponges dites bleues, des placodermes, poulpes blancs, conques pyramidales et autres huîtres géantes.
Ces espèces ont été observées pour la première fois dans les îles. Autre curiosité des eaux de l’archipel : l’hoplostèthe orange ou poisson-montre, qui peut vivre jusqu’à 70 ans et considéré comme l‘une des espèces les plus difficile à reproduire.
La moitié de l’oxygène que nous respirons est produit par la flore marine des océans, encore très abondante ici. L’archipel regroupe un grand nombre d’espèces disparues ailleurs sur la planète : les riches algues de l’archipel forment les herbiers des plages dorées de Gran Canaria, Lanzarote et Fuerteventura, et se trouvent dans les fonds sombres et volcaniques de La Palma, La Gomera et El Hierro, ainsi que dans les fonds sableux et abyssaux de Tenerife.
Une pêche artisanale, pratiquée dans le respect de l’environnement
« L’océan est ma famille, et nous, les pêcheurs, savons qu’elle est unique », déclare Francisco Martín Acevedo, gérant d’une boutique de pêche à Tenerife. Il n’hésite pas à comparer les eaux des Canaries à Hawaï lorsqu’il explique pourquoi les pêcheurs du monde entier se rendent dans les îles. « Nous sommes une référence internationale pour la capture et la remise en liberté des espèces ». La pêche artisanale « fait partie de la génétique des Canaries, car il s’agit du maintien de l’écosystème marin et nous pensons que cela peut protéger les océans », assure Martin Avecedo.
On a retrouvé sur Gran Canaria des hameçons en os et des pierres sphéroïdales, sans doute utilisés comme poids ou plombs pour la pêche. Cet artisanat traditionnel est encore utilisé aujourd’hui dans la pêche avec peu de développement technologique, et une flotte de petits bateaux, qui opèrent très près des côtes afin de perturber le moins possible les espèces marines. « Le pêcheur de nos jours est tout à fait conscient de la nécessité de prendre soin des océans. L’eau est partout la même, elle se déplace avec les courants. C’est pourquoi nous respectons les océans, car la mer revient toujours », souligne Francisco Martin.
L’eau est notre principal composant. On la voit depuis les étoiles, donc les océans des îles Canaries sont un temple de la vie. Et la vie passe toujours en premier. Dans ses mers, il est possible de se souvenir où et comment notre voyage en tant qu’êtres humains sur Terre a commencé. Grâce à la symphonie de paix perçue lors de la plongée parmi les espèces uniques qui l’habitent.