La restauration d’une œuvre d’art, peut tourner à la catastrophe si elle n’est pas entreprise par des professionnels.
Tableau de Murillo, statuette de Palencia, Buhdda Anyue, forteresses bétonnées, voici 7 exemples parmi des centaines de massacres artistiques et architecturaux façon Mr Bean. Un pays se distingue actuellement, l’Espagne, mais ce n’est pas le seul à vouloir à tout prix restaurer l’histoire d’une œuvre ou d’une structure, quitte à revisiter totalement son image. La loi espagnole permet à n’importe qui d’entreprendre des projets de restauration d’œuvres, et ce, même si la personne n’a pas la formation requise. Cela explique pour beaucoup les ratés en la matière. Infotravel vous offre 7 des plus beaux ratés, édifiants !
Buddha Anyue, Chine
Cette œuvre de Buddha en Chine date de la dynastie Song (960-1279) ,elle a été ‘restaurée’ en 1995 par des locaux qui « manquaient de connaissances sur la conservation des vestiges culturels », C’est ce qu’a déclaré le gouvernement du comté d’Anyue dans un communiqué. Le résultat semble sorti d’un film pour enfant de Disney.
La forteresse de Matrera : la belle effondrée de Cadix
Le château médiéval de Matrera, à Villamartin (Cadix) érigé au IXe siècle a été, lui aussi, victime du syndrome de la truelle. En 2013, de fortes précipitations provoquent l’effondrement de la dernière voûte de la forteresse. Très vite les décideurs locaux donnent mandat à l’architecte Carlos Quevedo Rojas, afin de procéder à la restauration de la tour. Et là c’est le drame … des murs en parpaing bien blanc sont érigés jusqu’à la hauteur d’origine de la tour. Le résultat s’apprécie sur la photo, bravo l’artiste !
L’Ecce Homo. Borja, Espagne.
Cecilia Giménez, une octogénaire pratiquant la peinture à ses heures perdues aurait pu en rester aux feuilles de papier canson, voir à une toile vierge pour exercer son art. Mais non, elle décide d’entreprendre la restauration d’une fresque défraîchie de l’église du Santuario de Misericordia, réalisée à la fin du XIXe siècle par Elías García Martínez. Le résultat est sans appel, l’Ecce Homo, représentation iconographique tiré d’un épisode de la Passion du Christ devient le « Christ-singe de Borja » sur les réseaux sociaux. Bravo l’art triste !
Le Saint Georges d’Estella. Espagne.
C’est dans une des alcôves de l’église San Miguel du village d’Estella que se trouve une sculpture en bois du XVIe siècle où figure Saint Georges sur son cheval terrassant de sa lance le terrible dragon. Classé bien d’intérêt culturel, l’œuvre a ‘bénéficié’, en 2018 d’une restauration que l’Institut du patrimoine espagnol n’avait pas approuvée. Qu’à cela ne tienne, un professeur d’arts très plastiques, désigné par la paroisse, a décidé de repeindre l’intégralité de la sculpture, façon Playmobil. S’en s’embarrasser des détails originaux, le boucher restaurateur décide qu’un bon coup de peinture aux couleurs bien criardes devrait suffire à rendre ses lettres de noblesse à St Georges, le saint patron de la chevalerie et des armuriers. Devant ce massacre chevaleresque, les autorités ont décidé de le faire correctement restaurer dans un laboratoire d’état à Pampelune. Le chantier qui a duré plus de trois mois a coûté 30 000 euros à la paroisse.
La Vierge et l’Enfant Jésus. Asturies Espagne.
Une paroissienne d’El Ranadoiro dans la région des Asturies en Espagne voulant faire don de ses talents à l’église a demandé au prêtre l’autorisation d’emporter trois sculptures datées des XVe et XVIe siècles, chez elle pour les repeindre. Avec la bénédiction du prêtre qui n’avait d’ailleurs pas autorité de laisser partir la Vierge et l’Enfant Jésus, datée du XVe siècle, la paroissienne s’en donne à cœur joie. Les œuvres réunies depuis des siècles dans un retable en bois sculpté, sont devenues en quelques instant des fèves géantes de galettes des rois…
Palencia. Espagne.
C’est le dernier chef d’œuvre défiguré, vu sur les réseaux par des millions de personnes horrifiées dans le monde. Il s’agit d’une statuette ornementale de la façade d’un bâtiment de la ville de Palencia, non loin de Madrid. A l’origine la sculpture représentait une bergère souriante, entourée d’animaux, désormais ce serait plutôt un dessin d’enfant de 3 ans, ou une pâte à modeler. Le peintre Antonio Guzman Capel, s’insurge et déclare que ‘le plus grand crime a été commis par la personne qui a commandé cette restauration et a ensuite fait comme si tout allait bien vis-à-vis de la statue ».
Le Murillo de Valence.
Voici une copie ancienne d’une Immaculée Conception qui aurait pu être repeinte par Mr Bean qui, dans le film « Bean » sorti en 1997, avait réinterprété de manière très personnelle le tableau de James Abbott Whistler, « La Mère de Whistler ». Peut-on vraiment s’improviser restaurateur d’art ?