Tignes, complètement perchée ! Considérée – à raison – comme une station sportive, Tignes coche pourtant d’autres cases séduction.
Dynamique, gourmande et festive, elle a ses habitués mais ne rechigne pas à attirer de nouveaux venus.D’abord, il y a la station elle-même. Le village d’origine, noyé par la construction du barrage en 1952 fut reconstruit dans un cirque agréablement ensoleillé. Il s’articule désormais autour de 5 sites. Les Brévières se blottissent au pied du barrage à 1550 m d’altitude ; Tignes 1800, le plus récent, érigé en 2013 est le jumeau du village englouti. Adeptes de calme, direction le Lavachet un peu à l’écart des deux derniers quartiers installés à 2100 mètres d’altitude, Tignes le Lac, et ses nombreuses terrasses idéales pour la bronzette et Val Claret qui cultive l’esprit festif.
Puis vient le domaine : second par la taille en France, Tignes/Val d’Isère – nouveau nom de l’Espace Killy – étire voluptueusement quelques 300 km de pistes. Pour point culminant, le glacier de la Grande-Motte qui domine, de ses 3650 m, le parc de la Vanoise. Côté glisse, tout skieur digne de ce nom vous parlera des Naturides® , ces pistes noires non damées mais balisées et sécurisées pour mieux en savourer les bosses et la poudreuse. Ancien terrain de jeu de Guerlain Chicherit -qui a donné son nom à une des pistes – ou Marie Martinod, la station, pionnière en la matière, reste un régal de free-rider, et ce, même pour débuter. D’ailleurs parlons-en des débutants ! Car, contrairement à ce que l’on pourrait croire, Tignes n’est pas accessible aux seuls skieurs de bon niveau. Et les familles trouvent largement de quoi frétiller des spatules entre les espaces d’apprentissage progressifs « 1,2,3… SKI START », (en partie gratuit), que ce soit au départ de Val Claret, Tignes Le Lac, ou Tignes 1800. Et, parmi les 69 pistes bleues (sur les 159 que totalise le domaine), la Génépy permet même de s’offrir le glacier de Grande Motte.
Non skieur ou simplement accro aux sensations? Au fil des ans, Tignes a multiplié une offre bien à elle. La plongée sous glace ne date pas d’aujourd’hui – certaines scènes du Grand Bleu ont été tournées ici – l’expérience s’est ouverte au grand public il y a plus de 25 ans et il est désormais possible de se glisser dans ce monde de silence et de glace de nuit. Autre plongeon, mais dans le vide cette fois-ci avec le Bun J Ride : solidement accroché à un harnais, on s’élance à skis ou en snow sur un tremplin de 30 m avant de redescendre en tyrolienne, une fois stabilisé. On le réserve aux ados à partir de 14 ans et aux cœurs bien accrochés. Les plus jeunes (dès 1,40 m) aussi ont droit à leur adrénaline sur une piste de luge de 3 km de long et 20 minutes de descente pouvant atteindre les 45 km/h !
Les sensations ça creuse. Cela tombe bien, la station commence à bien étoffer son offre de bonnes adresses. Dans la famille Bouvier, le père avait ouvert Le Panoramic perché sur le glacier et détenteur du titre de Maître-Restaurateur. Si l’on vient pour manger sur le pouce dans la partie Cantine, on s’attablera au moins une fois dans la partie cosy de l’établissement. A tout le moins pour tester le mémorable buffet des desserts. Après avoir fait ses armes dans la maison familiale, mais aussi au côté de René et Maxime Meilleur ou encore Jean-François Piège, le fils, Clément, a ouvert il y a 2 ans Ursus, dans l’hôtel des Suites du Nevada (Val Claret) où l’onirisme le dispute à la délicatesse. L’onirisme se love dans la déco puisqu’on dîne, sous une lumière tamisée, au milieu de 380 véritables troncs d’arbre. La délicatesse se décline au fil des menus, justement récompensés par un macaron Michelin. Autre jolie surprise, le Kaya, qui mixte restaurant concept-store et galerie d’art en plein cœur de station, face au lac et la Grande Motte. La complicité et la rigueur de Tanguy Reymond et Jules Baralo, les deux propriétaires, se retrouvent dans le raffinement d’une déco soignée mais pas guindée et la maîtrise d’une cuisine à l’audacieuse modernité.
Enfin Tignes est également connu pour son aspect festif. A commencer, au quotidien, par le Cocorico devenu, depuis l’hiver dernier, le spot pour une première pause pizza à midi et un après-ski plus funkie: sa superbe terrasse de 400 m2 accueille tous les jours concerts et DJ sets qui ne sont pas sans rappeler le concept de la Folie Douce. Et puis il y a les rendez-vous désormais bien établis qui égrènent la saison. Du 14 au 21 mars la station plante le drapeau arc-en-ciel pour sa 6e Snow Pride et Gay Pride, la plus grande fête gay ski européenne. Mais s’il y a un événement à ne pas manquer c’est clairement le Live in Tignes by Francofolies. 3 jours de concerts – du 21 au 23 avril cette année – qui enflammeront les pistes et le front de neige, 10 artistes sur deux scènes pour se s’enivrer de musique jusque tard dans la nuit.
La programmation s’avère aussi électrique qu’éclectique et souvent à la pointe de l’actualité : à Boulevard des Airs, Synapson ou Clara Luciani l’an dernier succède ainsi Suzane, révélation de l’année fraîchement récompensée aux Victoires de la Musique, mais aussi les rappeurs 47 ter, la chanteuse argentine La Yegros ou encore le DJ d’electro-house The Avener. Une version vraiment givrée des Francofolies de la Rochelle !