Le musée de l’horlogerie à Saint-Nicolas d’Aliermont fait hommage au patrimoine horloger de la ville en se consacrant principalement à l’horlogerie domestique.
Par : Elouan Brault
Ouvert en 2007, le musée permet de faire revivre la mémoire horlogère de la Normandie, celle-ci ayant disparue vers la fin du XXème siècle. Doté d’une collection d’environ 2000 pièces dont 400 sont exposées, il met en valeur trois grandes catégories d’horloges ayant marqué l’histoire et rend également un bel hommage à l’entreprise Bayard.
Une évolution au fil des siècles
Le voyage commence à la fin du XVIIème siècle avec les horloges Saint-Nicolas, plus communément appelées horloges de plancher, elles fonctionnent grâce à un système de poids et étaient produites localement au sein d’une vingtaine d’ateliers. Mais au fil du temps, une volonté de miniaturisation s’est installée et les horloges Saint-Nicolas ont laissé progressivement la place aux horloges de cheminée.
C’est dans le courant du XIXème siècle que ces dernières connaissent un véritable succès, le système de poids est mis de coté au profit d’un système à ressort, mais il présentait néanmoins quelques soucis, l’humidité et la chaleur agissant sur le mécanisme entraînaient un dérèglement de l’horloge. En parallèle, l’horloge de voyage se développe, ces « pendulettes » étaient principalement destinées à la bourgeoisie venant sur la ville de Dieppe et désirant avoir l’heure portative.
Bayard ou la révolution du réveille-matin
Devenues très populaire en France, les pendules de cheminée et les pendulettes de voyages voient apparaître au début du XXème siècle le réveille-matin, au mécanisme invisible et silencieux c’est un succès immédiat de part son prix abordable et son usage quotidien.
Avec l’arrivée de cette merveille de technologie, de grandes entreprises optant pour le travail à la chaîne émergent. Parmi elles, Bayard s’installe en Seine-Maritime et recrute plus de 1000 ouvriers de toute la région, ce qui est énorme pour l’époque. L’entreprise traverse tout le XXème siècle et connaît jusqu’en 1989 des mutations techniques et sociales majeures, elle rencontre un énorme succès en commercialisant ses réveils basés sur des licences Disney et des dessins animés d’époque, à l’image des réveils Mickey Mouse ou Blanche-neige. Malheureusement le site est obligé de fermer en 1989, à cause de la pollution radioactive due au radium liquide servant à illuminer les horloges. Aujourd’hui le site est un parc urbain qui porte le nom de parc Bayard.
La ville de Saint-Nicolas d’Aliermont laisse un ainsi un fort héritage, bien retranscrit dans ce musée de l’horlogerie qui lui rend un bel hommage et permet a ses visiteurs de voyager à travers le temps.