Anne Hidalgo et son adjoint Christophe Najdovski ont présentés lors des vœux aux élus parisiens, les futurs aménagements des quais hauts rive droite et de la rue de Rivoli, qui vont renforcer la place des vélos et des transports en commun dans le centre de Paris.
Moins de pollution c’est moins de voitures
La maire de Paris a réaffirmé sa volonté de réduire la place de la voiture dans le centre de la capitale. « La première urgence est climatique. N’oublions pas que moins de voitures c’est moins de pollution. 2017 sera l’année du vélo, avec une accélération de la mise en œuvre de notre Plan vélo 2015-2020, qui vise au doublement de la surface des pistes cyclables à Paris »
L’innovation Tram-Bus
Une nouvelle ligne de transport en commun à haut niveau de service (LHNS) sera créée sur les quais hauts rive droite. Dans un premier temps, elle empruntera le tracé de l’actuelle ligne de bus 72, qui relie le Pont de Saint-Cloud à l’Hôtel de Ville, prolongé jusqu’à la Gare de Lyon. Puis la ligne de ce Tram-Bus se poursuivra jusqu’à Bercy. À terme, elle atteindra le Val-de-Marne, avec pour terminus les futures gares du Grand Paris Express. Ce tram-bus électrique, sans rail ni caténaire, figure également dans le projet olympique de Paris 2024. Il a vocation à circuler en double sens, sur des voies réservées. Il devrait pouvoir transporter plusieurs milliers de personnes par jour grâce à des véhicules de grand gabarit (de 18 à 24m de long).
« La concertation et les études de préfiguration se tiendront en 2017, pour une mise en œuvre progressive à partir de 2018. Nous sommes en mesure d’aller vite, car il s’agit d’aménagements légers. Ils sont aussi peu coûteux pour le contribuable : nous avons budgété 35M€ de travaux sur cette mandature », détaille Christophe Najdovski, adjoint à la Maire en charge de la voirie, des transports, des déplacements et de l’espace public.
Quand les pistes cyclables remplacent les routes
La place de la voiture sera divisée par deux sur la rue de Rivoli et sur les quais hauts. « Il en sera factuellement de même pour les niveaux de bruit et de pollution, ce qui représentera un vrai progrès pour la qualité de vie des riverains et des salariés des boutiques en pied d’immeuble », a ajouté l’adjoint au maire.
Actuellement, l’artère commerçante qui relie la place de la Concorde à la place de la Bastille, subit de plein fouet les effets de la circulation automobile : bruyante, polluée, avec une traversée piétonne compliquée, voire dangereuse, c’est améliorations devrait assainir l’environnement. « Nous voulons lui redonner toute son attractivité, en faire un axe sur lequel on a plaisir à se promener, à flâner, à faire du shopping », annonce Anne Hidalgo. Pour cela, la Ville de Paris va créer en 2017 « une piste cyclable protégée à double-sens, de la place de la Concorde à la place de la Bastille », poursuit l’adjoint aux transports.
Le Carrousel du Louvre entièrement piéton
En complément de ces deux mesures fortes, qui vont métamorphoser le centre de Paris et l’ensemble des quais hauts rive droite, Anne Hidalgo a décidé de rendre aux piétons la place du Carrousel du Louvre. Chaque jour, des milliers de voitures, camions et bus empruntent les Guichets de la rue de Rivoli et du quai François Mitterrand. « Cette circulation automobile au cœur de l’un des joyaux du patrimoine parisien est un héritage de l’époque du « tout voiture » : c’est aujourd’hui devenu un non-sens et il convient d’y mettre un terme ». En concertation avec la direction du Musée, la ville a décidé de limiter la traversée de la place du Carrousel aux vélos, aux transports en commun et aux taxis.
Paris, piétons only ?
La politique de réduction des véhicules dans la capitale n’est pas une première, même si, avec les derniers pics de pollution l’on sent une accélération des chantiers. Cette volonté a débutée en 2001, sous la première mandature de Bertrand Delanoë, qui l’a poursuivie en 2008. Anne Hidalgo s’est inscrite dans ce processus dès son élection, en 2014, en impulsant avec son équipe un plan d’amélioration de la qualité de l’air, un plan vélo, l’ouverture aux piétons des berges de la Seine rive droite, ou encore le réaménagement de sept grandes places parisiennes. Les importants investissements pour le renouvellement des transports en commun (voies de bus, tram, métro, ainsi que les transports partagés Vélib’, Autolib’, Utilib’ ont, en moins de quinze ans, réduit de 30% le trafic automobile dans Paris.
Londres et bien d’autres capitales dans le monde ont déjà pris cette voie qui est loin d’être rapide, les transitions sont particulièrement compliquées et provoquent colère et irritations de la part d’automobilistes, obligés de prendre leur véhicule tous les matins. Il va falloir prévoir plus de parkings ou moins de constructions automobiles…