Dans votre agenda 2015, n’oubliez pas l’Écosse et ses 560 parcours qui rendent le monde entier jaloux à juste titre ! Une vie de golfeur qui ne s’est pas arrêté sur cette terre d’Histoire n’aura jamais ce goût particulier d’une quête aboutie. Il y a des pèlerinages qui sauvent les âmes à défaut des corps, en voici un !
Partons cette fois-ci à la conquête de l’Ouest, avec à la clé non seulement des parcours et des châteaux chargés d’Histoire mais aussi des paysages sauvages que le soleil couchant caresse doucement avant de se perdre dans la mer d’Aran.
PAR ROLAND MACHENAUD
Luxe et majesté
Le portail d’entrée qui s’ouvre sur le sud-ouest de l’Ecosse brille de toute sa majesté en pleine campagne à peine troublée par des vols de grouses ou le passage de troupeaux bien rangés. Gleneagles : le nom sonne comme une marque prestigieuse de whisky ou comme un champ de bataille historique. Il y un peu des deux dans ce vaste ilot de luxe et de paix où les superlatifs manqueront toujours au touriste de passage.
À mi-chemin de Glasgow et d’Edimbourg, Gleneagles possède quelque chose d’éternel. Les collines et les montagnes environnantes sortent tout droit d’un vieux tableau empreint de calme immuable, comme un antidote à l’éphémère de notre civilisation. Dans le même esprit, le côté massif et solide des bâtiments rassure. Qu’il est bon de s’y réfugier après une partie de golf, une séance de tir aux pigeons ou de tir à l’arc, une balade à cheval ou une sortie en 4×4 ! L’accueil des 800 employés (pour 232 chambres) plonge le client à peine arrivé dans un merveilleux cocon de chaleur et de tradition devenue rare. Il faudra goûter aussi le saumon préparé de trois façons (marbury, gravelax et lochduart) au restaurant d’Andrew Farlie qui mérite bien ses deux étoiles Michelin.
PGA, King’s et Queen’s
Les champs de bataille ne sont pas loin : ils ont comme nom, le King’s, le Queen’s et le PGA. Ce dernier est dorénavant historique puisque c’est ici qu’en septembre dernier, les Américains furent battus sans conteste par des Européens volontaires qui avaient dans leur rang, le frenchie débutant Victor Dubuisson. Ne plus attendre pour jouer ce parcours championship, plus américain qu’écossais, dessiné par Jack Nicklaus en 2006. Pour dire, « moi aussi j’ai joué (le parcours de) la Ryder Cup ! Et se repasser les images de la plus belle compétition internationale de golf ! Une attention particulière aux 9, 15 et 16…
Comment dire que les amateurs rejoindront l’avis des caddies quand ils disent préférer le King’s ou le Queen’s : plus ancré dans la beauté de la nature environnante, le King’s dessiné par Jim Braid au début du 20e siècle offre des visions très diverses sur la richesse de la forêt, de la végétation, de la flore… Les genêts et les ajoncs (cherchez la différence !) laissent parfois entrevoir des renards, des faisans, des daims, des lièvres… Seule surprise récente lors de mon dernier séjour, on aperçoit à quelques encablure un drôle de bâtiment oriental entouré de vert : le club-house d’un golf très très privé qu’un prince des émirats s’est fait construire par un architecte renommé et que personne à Gleneagles n’a pu me décrire, même le directeur ne l’ayant jamais joué ! Les deux parcours anciens sont certes moins challenging que le Pga mais la carte n’est pas assurée pour autant. Mes trous préférés : sur le King’s, les 7, 13 – le point le plus haut du lieu à 220 mètres – et sur le Queen’s, les 7, 14 et 18.
Le temps de se perdre alors au pro-shop tellement bien achalandé ou de découvrir les offres d’un spa relaxant de luxe.
Gleneagles est un des meilleurs resort de golf du monde : sa clientèle venue des quatre coins du monde toute l’année profite naturellement d’une offre golf indéniablement rare mais aussi de services irréprochables. Ceci a un prix, simplement celui du souvenir inoubliable !
Les bonnes adresses
De Gleneagles, il conviendra de prendre la route plein ouest pour découvrir une région splendide où le golf est aussi royal que de l’autre côté du pays près de Saint-Andrews.
Les noms ne trompent pas : Troon, Prestwick, Gailes, Turnberry… Sans oublier la tentation évidente de faire un saut dans l’ile d’Aran qu’il est juste d’appeler l’Ecosse en miniature.
Il faudra faire un choix. Pour vous y aider, voici une proposition variée pour golfeurs curieux :
- Rowallan Castle : voici une halte qui vaut aussi bien pour s’initier à une vie de château que pour jouer un parcours signé Colin Montgomerie, le premier dans son pays ! À des prix très abordables : les green-fees ne dépassent pas 40 euros ! Et l’accueil de Nial Campbell comble d’aise l’hôte de passage, ravi de partager les secrets séculaires des histoires familiales … ainsi que la table généreuse de Madame.
- Turnberry : le parcours Ailsa aussi prestigieux que l’Old Course, et plus intéressant au niveau sportif. Avec le grand souvenir de batailles héroïques comme Nicklaus/Watson en 1977, rappelez vous ! Les trous autour du phare, le vent et la mer comme décor, la simplicité et la force d’une origine mystérieuse. Et s’il vous reste quelques pounds, prendre une chambre à l’hôtel avec salle de bain en direct sur le golf, l’océan et l’ile d’Aran… De quoi rêver au chaud pendant que les éléments se déchainent dehors… Un souvenir pour la vie. Prendre une demi-journée pour visiter le beau Culzean Castle à 5 kms.
- Dundonald Links : le parcours le plus costaud du coin, exigeant, long, parfois austère. Dessiné en 2003 par le grand Kyle Philipps qui a réussi le coup de maitre de réunir architecture ancienne et réalités modernes. Un must pour les bons joueurs. Prendre les conseils du directeur Guy, sage guide pour affronter ce défi sportif.
Les nostalgiques des temps anciens iront jouer le parcours voisin, le Western Gailes, un vieux links de toute beauté. Les autres iront se consoler d’une carte pas terrible au proche Whisky Experience où la science dégage des parfums incroyables.
- Glenapp Castle : un autre château Relais et Châteaux moins décontracté que l’autre mais possédant un jardin d’une richesse étonnante et un environnement forestier où il fera bon se promener. Très belle table et bonne carte de vins. Une autre adresse quand on vient à Turnberry et que l’on souhaite se reposer dans le calme et l’histoire d’une grande famille écossaise.
Les autres parcours de golf sont légion : j’en retiendrai deux. Le Royal Troon où je jouera l’Open en 2016 et Prestwick, bien moins cher et aussi émouvant par sa simplicité et sa beauté. D’autant que juste en face, des B&B vous attendent à des prix très abordables.
Pour s’informer :
www.visitscotland.com : très beau site du tourisme écossais (en français) où il ne manque rien !
www.gleneagles.com : bienvenue au paradis du golf !
http://rowallancastle.com : pour tout savoir sur une endroit magique et abordable
www.turnberryresort.co.uk : le resort racheté par Trump a la plénitude du luxe et l’élégance du gout parfait. Quant au golf, impossible à un golfeur passionné de ne pas le jouer avant de déposer les clubs.
www.dundonaldlinks.com : greens fees entre 40 et 95 euros selon la saison
www.glenappcastle.com : du 5 étoiles pour goûter à la vie royale loin de tout.