Texte et photos: Fabienne Dupuis
Le petit état des Emirats Arabes Unis est aujourd’hui devenu une mégalopole aux multiples facettes. Une évolution que Dubaï, la ville hôte de l’exposition universelle de 2020 endosse avec grandeur et pragmatisme, feingant d’ignorer au passage toutes les controverses. Zoom sur une cité protéique.
Il y a quelques semaines de cela, l’hôtel Sofitel Downtown ouvrait en grande pompe ses portes dans la ville de Dubaï. Notables de l’Emirat, personnalités de toutes parts étaient invités à venir célébrer en bord de piscine située au cinquième étage de la tour de l’hôtel, le troisième et très élégant opus de la marque de luxe du groupe Accor. Pour l’occasion, la voie menant vers l’hôtel avait été transformée en une rue parisienne, un joli pastiche qui arborait des vitrines de marques de luxe bien connues dans l’hexagone et qui ici, font les délices d’une cité férue de mode et plus généralement d’opulence.
Une opulence qui, ailleurs, agace souvent. Pourtant, nommez la superficielle ou moquez la, affublez la de tous les sobriquets du genre, condamnez la pour ses forfaits et ses travers, la ville de Dubaï ne semble en avoir cure et, au grand damne de ses détracteurs, poursuit avec efficacité la voie qu’elle semble s’être toute tracée.
Après une passe difficile en 2008, frappée par le joug de la « crise », la deuxième principauté (en superficie) des Emirats Arabes Unis, s’est en effet relancée dans sa politique d’investissements et de travaux, exaltée par le prospect de l’exposition universelle qu’elle accueillera en 2020.
Si l’on trouve déjà ici pléthore de magasins accueillant les marques du monde entier, comme dans ce mall gigantesque, le plus grand du monde, qui accueille aujourd’hui 80 millions de visiteurs par an (à titre de comparaison, les Galeries Lafayette du boulevard Haussmann à Paris en accueillent 25 millions chaque année) , Dubaï ne s’en satisfait pourtant pas et creuse déjà les fondations d’un autre centre qui pourra recevoir lui, 120 millions de personnes.
Dans cette quête du superlatif, certains s’y perdent un peu et nombreux sont les « expats » à admettre que la démesure locale fait effectivement un peu tourner la tête. Mais qu’importe, la machine business et ses hectares de sable couverts de grues, sont en route et l’on finit [presque] toujours par y trouver son compte.
En outre, la destination n’est pas totalement fermée aux critiques ou tout au moins à ce qui pourrait faire d’elle une référence mondiale. Fort de ses années d’expérience mais aussi, sans doute, d’une vision plus affûtée des besoins et envies de ses résidents étrangers qui représentent 80% de sa population totale, Dubaï ne cesse de réajuster son ouvrage mais aussi sa vision. Aujourd’hui par exemple, la ville s’ouvre vers un développement urbain tourné vers la vie de plein air, impensable encore il y a deux décennies de cela. A l’image même de la Dubaï Marina, dont les premiers quartiers commencés en 2003, avaient timidement été installés au rez-de-chaussée des immeubles. Aujourd’hui, dans sa seconde phase de développement, la Marina célèbre quatre places ouvertes autour desquelles une multitude déjà bondée de boutiques et cafés aux consonances tout autant locales qu’occidentales, s’est installée le long d’une promenade qui bordure la plage de Jumeirah Beach Residence.
Ailleurs, à une dizaine de kilomètres de là, dans le quartier de Burj al Arab, c’est un circuit de 20 kilomètres que l’on est en train de dérouler actuellement le long de la plage et qui permettra très bientôt aux sportifs de tous niveaux d’exercer la course ou la marche en bord d’une mer imperturbablement bleue. Une première dans une région du monde qui passe près de cinq mois de l’année au-dessus de la barre des 40°C et que les habitants aiment à fuir pour des zones plus ombragées.
Fière d’abriter en 2020, pour la première fois au Moyen-Orient, l’exposition universelle, Dubaï se sent aujourd’hui investie d’une mission ; celle d’un hôte oriental qui ne saurait limiter les efforts pour accueillir comme il se doit les 25 millions de personnes attendues alors, sous le délicieux prétexte de « connecter les esprits » et « construire le futur ». Une allégation qui devrait encore faire grincer certains des dents mais qui permet pourtant aussi aux sociétés du monde entier d’en tirer un coquet profit.
Ou boire un verre ? Dans le quartier historique à la galerie d’art contemporain XVA à l’ombre des citronniers. www.xvagallery.com
Ou bronzer ? Sur la plage privée du Sofitel The Palm, la ville au loin, le cocktail de fruits frais à portée de main. www.sofitel.com
Ou faire son shopping ? Selon les humeurs et les envies, au Dubaï Mall pour une selection internationales de marques ou plus trivialement au souk de l’or dans le quartier de Al Hamriya, métro Burj Juman. www.thedubaimall.com
A voir / à faire : le gigantesque aquarium de l’hôtel Atlantis qui cache aussi dans son lobby un autre trésor: une énorme suspension de verre signé par l’artiste américain Dale Chihuly. L’ascension de Burj Khalifa encore à ce jour tour plus haute du monde (829,8m)qui offre une vue sans pareil sur la ville. www.atlantisthepalm.com www.burjkhalifa.ae
Ou dormir ? Hôtel Sofitel Downtown à partir de 196€.